Читать книгу Fables de La Fontaine - Jean de la Fontaine - Страница 21

Оглавление


XVIII

LE RENARD ET LA CIGOGNE.

Table des matières

Compère le renard se mit un jour en frais,

Et retint à dîner commère la cigogne.

Le régal fut petit, et sans beaucoup d’apprêts:

Le galant, pour toute besogne,

Avoit un brouet clair: il vivoit chichement.

Ce brouet fut par lui servi sur une assiette:

La cigogne au long bec n’en put attraper miette,

Et le drôle eut lapé le tout en un moment.

Pour se venger de cette tromperie,

A quelque temps de là, la cigogne le prie.

Volontiers, lui dit-il; car avec mes amis

Je ne fais point cérémonie.

A l’heure dite, il courut au logis

De la cigogne son hôtesse;

Loua très-fort sa politesse,

Trouva le dîner cuit à point:

Bon appétit surtout; renards n’en manquent point.

Il se réjouissoit à l’odeur de la viande

Mise en menus morceaux, et qu’il croyoit friande.

On servit, pour l’embarrasser,

En un vase à long col et d’étroite embouchure.

Le bec de la cigogne y pouvoit bien passer;

Mais le museau du sire étoit d’autre mesure.

Il lui fallut à jeun retourner au logis

Honteux comme un renard qu’une poule auroit pris,

Serrant la queue et portant bas l’oreille.

Trompeurs, c’est pour vous que j’écris:

Attendez-vous à la pareille.



Fables de La Fontaine

Подняться наверх