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PRÉFACE

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Le Mémorial du Bienheureux Pierre Le Fèvre, dont nous publions pour la première fois le texte latin et la traduction française, n’était connu dans ces trois derniers siècles que par quelques copies manuscrites et par les extraits insérés dans la première Vie du Bienheureux, écrite par le Père Orlandini.

A proprement parler, l’auteur, dans ce Mémorial, ne raconte qu’une année de sa vie. Car, dans l’avant-propos, il se contente d’indiquer brièvement les principales grâces qu’il a reçues de Dieu depuis sa naissance, en 1506, jusqu’à la trente-sixième année de son âge; et, dans l’épilogue, il effleure à peine les trois dernières années de sa vie.

Mais, tel qu’il est, ce Mémorial suffit pour faire connaître le premier compagnon de saint Ignace. Le récit des faveurs spirituelles reçues pendant une seule année fait juger de celles dont il dut être comblé durant tout le cours de sa sainte carrière.

Sa Sainteté Pie IX venant de décerner à Pierre Le Fèvre le titre de Bienheureux, il nous a semblé que le moment était venu de publier sa Vie par excellence, c’est-à-dire la Vie écrite par lui-même dans son Mémorial.

Nous avons donc publié d’abord le texte latin de ces pages inédites, et nous en publions aujourd’hui la traduction française.

Voici comment la Providence nous a mis en possession du texte de notre Bienheureux. Au commencement de ce siècle, se trouvait dans la célèbre bibliothèque du comte de Mac Carthy l’autographe ou une très-ancienne copie du Mémorial. Vers 1825, le Père Nicolas de Mac Carthy, jaloux de partager avec ses frères un trésor de si grande valeur, remit dans ce but le précieux manuscrit au Père Sébastien Fouillot. Celui-ci, après l’avoir fait fidèlement transcrire, en fit tirer plusieurs copies par la presse autographique. C’est une de ces copies qui a servi de base à notre travail. Quant au manuscrit, ainsi que nous l’affirme le R. P. Sébastien Fouillot, il fut alors envoyé au Gesù à Rome. Vu l’état de la ville de saint Pierre dans ces derniers temps, il ne nous a pas été possible de l’avoir entre les mains pour vérifier si c’était l’autographe ou une copie.

Par une touchante disposition de la Providence, il nous a été donné de conduire heureusement à terme ce suave travail de famille, sur cette bénite montagne de Sainte-Geneviève, où, il y a trois siècles, Pierre Le Fèvre, vivant avec Ignace et Xavier, dans une même maison, et, pour me servir de ses propres paroles, dans une même chambre, jetait les fondements de cette sainteté sublime qui l’a fait placer sur les autels.

Dans son Mémorial (p. 428), le Bienheureux nous révèle un désir que lui avait inspiré l’ardeur de sa charité apostolique.

«Un jour, nous dit-il. pendant que je disais la messe pour mes frères et mes fils spirituels, cette parole de l’Apôtre se présenta à mon esprit: Les pères doivent amasser des trésors pour leurs fils. Je conçus alors un grand désir de pouvoir mettre en réserve pour les autres quelque trésor spirituel qui fût un jour pour eux une source de consolation; et cela, à l’imitation de Celui en qui ont été réunis tous les trésors de la sagesse et de la science de Dieu.»

Un si saint désir est aujourd’hui exaucé au delà de toutes les espérances du Bienheureux Pierre Le Fèvre. De siècle en siècle, son Mémorial sera le trésor de la Compagnie de Jésus, des autres ordres religieux, des ouvriers apostoliques, des prêtres, des vierges consacrées à Jésus-Christ, et, en un mot, de l’élite des âmes chrétiennes: en sorte que, par ce trésor légué, l’apostolat de cet illustre et bien-aimé fils d’Ignace ira se dilatant jusqu’à la fin du monde.

Paris, École Sainte-Geneviève, 8 décembre 1874, fête de

l’Immaculée Conception de la très-sainte VIERGE.

MARCEL BOUIX s. J.

Mémorial du bienheureux Pierre Lefèvre, premier compagnon de S. Ignace de Loyola

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