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TYMPAN DE L’ARC DU MILIEU DE LA FAÇADE CENTRALE.

INTRODUCTION

Table des matières

Quand le Conseil municipal de Paris imposa aux architectes, qui prendraient part au concours pour la reconstruction de l’Hôtel de Ville, l’obligation de restituer sur le même emplacement, avec les mêmes dispositions, l’œuvre de la Renaissance française, incendiée en1871, ce n’était ni par défiance ni par réaction: il obéissait à la nécessité sociale de renouer immédiatement la tradition municipale, qui semblait interrompue par l’acte de désespoir de la Commune.

Il y a plus de cinq cents ans, Étienne Marcel installait l’administration de la ville de Paris dans la Maison aux Piliers, sur la place de Grève, concédée en toute propriété aux bourgeois parisiens par le roi Louis VII. Les siècles ont successivement agrandi l’Hôtel de Ville; ils ne l’ont jamais déplacé, ni désorienté. Pour les prévôts des marchands et pour les échevins, comme pour le peuple d’autrefois, ce berceau municipal de Paris était un sol sacré, inaliénable. En1359, Jehan Culdoë annexe à la Maison aux Piliers une habitation qui forme le coin de la Grève; en1499, Jacques Piédefer bâtit dans la cour une galerie; en1530, François Ier ordonne de «faire croistre, élargir et réédifier l’hostel», de façon qu’il devienne «un édifice somptueux et des plus beaux que l’on saiche»; à la fin du XVIIIe siècle, et au commencement du XIXe, le palais municipal absorbe tout ce qui l’entoure: église, chapelle, jardin, et hôpital; en1837, on élève sur toutes les façades des constructions nouvelles, considérables, mais les architectes y enchâssent le vieil hôtel. Après l’incendie de1871, qui avait tout détruit, le Conseil municipal décida de rebâtir l’Hôtel de Ville, de telle façon que le palais nouveau, ainsi que le premier, extension de l’antique Maison de la Marchandise de l’eau, continuât le symbole du vaisseau héraldique ancré sur la rive du fleuve, dans le sens de son cours éternel, de l’orient à l’occident, comme celui du soleil. Et, le 13juillet1882, sous les yeux du peuple enthousiasmé, réapparut fièrement l’édifice de François Ier, radieux d’une jeunesse nouvelle, en harmonie superbe avec les vastes bâtiments modernes qui l’enceignent.

Le nouvel Hôtel de Ville reliait le passé au présent et à l’avenir, magnifique synthèse du développement incessant de la vie, de la prospérité, de la puissance, et de la gloire de Paris.

Sur la façade centrale de l’ancien Hôtel de Ville, la reconnaissance et l’admiration publiques avaient fait revivre quelques-uns des grands ancêtres parisiens. Le Conseil municipal a pensé que pour la cité, pareille à la mère des Gracques, la plus belle parure artistique à mettre à son palais réédifié était les effigies de ses fils qui l’ont le mieux honorée par leurs œuvres et par leurs vertus. Cent trente-cinq statues et médaillons décorent toutes les façades extérieures et intérieures du nouvel Hôtel de Ville.

Les artistes du moyen âge sculptaient sur les cathédrales les bibles du peuple. Au fronton de l’horloge du campanile, sur les balustrades du parvis, au-dessus des entablements des hauts étages, dans les écoinçons des archivoltes des pavillons, le Conseil municipal fait placer les allégories des expressions diverses du génie parisien par les arts, les lettres, et les sciences, les emblèmes des luttes et des conquêtes pacifiques de la démocratie, et les personnifications des villes de France unies à la Ville de Paris par les liens du patriotisme et de la solidarité municipale. C’est là aussi un enseignement philosophique et social populaire.

Avant la Révolution, la décoration intérieure de l’Hôtel de Ville ne se composait que de portraits des prévôts des marchands, des échevins, et des gouverneurs en exercice, de tableaux commémoratifs des épisodes de l’histoire particulière de la royauté; puis, les peintres y représentèrent des apothéoses impériales, des fantaisies académiques, et des mythologies. Dans les galeries, dans les salles, et dans les escaliers du nouveau palais, la Glorification de Paris a été l’idée générale inspiratrice des compositions des maîtres de l’École française, groupés pour constituer là un musée grandiose de l’art de notre pays, à la fin du XIXe siècle.

Et, au centre, dans la Cour d’honneur, se dresse le «Gloria Victis», fière allégorie de la résurrection de la Patrie au lendemain de ses désastres.

Paris a voulu, ainsi, que son nouvel Hôtel de Ville soit un acte de foi patriotique et une œuvre d’art.

Ce livre, publié par le Conseil municipal, est consacré à l’histoire artistique de l’Hôtel de Ville. Puisse-t-il faire plus encore aimer et admirer Paris!


MOTIF DE L’HORLOGE.

Le nouvel hôtel de ville de Paris, 1872-1900

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