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I
RECONSTRUCTION DE L’HOTEL DE VILLE
ОглавлениеDès son entrée en fonctions, en1871, le Conseil municipal votait, à l’unanimité de ses membres, la mise en réserve d’une somme de3millions de francs pour les études préparatoires de la reconstruction de l’Hôtel de Ville. Ces études furent confiées au Conseil des Travaux d’architecture. M. Duc rédigea le rapport résumant les délibérations du conseil. Ce rapport concluait ainsi:
«Reconstruction de l’Hôtel de Ville dans les conditions primitives où MM. Godde et Lesueur l’avaient construit, sauf à y apporter les améliorations jugées nécessaires pour le compléter.
«Il y a lieu de repousser le mode de concours, soit restreint, soit public, et de confier la désignation de l’architecte qui sera chargé de la réédification de l’Hôtel de Ville à un jury nommé par le Conseil municipal, lequel choisira, entre tous les candidats qui se présenteront pour obtenir ce travail, celui d’entre eux dont les œuvres privées et les aptitudes connues offriront à l’Administration municipale les meilleures garanties d’exécution.»
La Commission des Beaux-Arts et des Travaux historiques fut adjointe au Conseil des Travaux d’architecture pour examiner ces conclusions; après de longs débats, la commission et le conseil aboutirent aux propositions suivantes:
«Reconstruire l’Hôtel de Ville en réunissant les appartements du Préfet, le Conseil municipal, et les services administratifs;
«Conserver l’œuvre de Godde et Lesueur en façade sur la place Lobau, respectée par l’incendie;
«Reproduire religieusement l’édifice primitif, dit du Boccador, dans tous ses détails, ainsi que la cour dite de Louis XIV, l’escalier de Marin de la Vallée, la Salle du Trône, les tourelles en saillie et le campanile.
«Établir en recul les bâtiments latéraux à droite et à gauche de l’édifice primitif, et accentuer par l’abaissement du comble des bâtiments latéraux la différence de style qui distinguait le vieil édifice de François Ier de ses adjonctions successives.»
Une sous-commission de dix membres rédigea sur ces bases le programme de la reconstruction de l’Hôtel de Ville:
«Io Le recul de la façade pouvant être limité entre les anciennes tourelles et les pavillons d’angle, accentuer résolument la différence de style entre l’ancien édifice et les adjonctions;
«2o Faire que l’antique façade du Boccador soit moins absorbée qu’elle ne l’était par les anciennes constructions;
«3o Apporter à l’art moderne un style sobre et vigoureux à la fois;
«4o Élargir les bâtiments d’angle sur les côtés (côtés de la rue de Rivoli et du quai) d’environ3mètres de chaque côté pour l’aménagement et l’agrandissement des bureaux, si cela est nécessaire.
«5o Il n’y a pas lieu, quant à présent, de déterminer le style qu’il conviendra d’adopter pour relier l’ancienne façade aux nouveaux bâtiments.»
En conséquence, le Préfet de la Seine, M. Léon Say, soumettait au Conseil municipal ce projet de délibération:
«Il sera institué une commission générale composée de huit membres du Conseil municipal et des membres de la Commission des Beaux-Arts pour l’examen des avant-projets qui pourraient être produits. Cette commission aura pour mission spéciale de désigner les trois architectes qui lui paraissent les plus capables de dresser le projet définitif après approbation du Conseil municipal et de diriger les travaux. M. le Préfet de la Seine choisira sur cette liste, dressée par ordre alphabétique, l’architecte auquel sera confiée, dans les conditions du programme adopté par le conseil, la reconstruction de l’Hôtel de Ville.»
Le Conseil municipal nomma, pour examiner ce projet de délibération, une commission, qui fut composée de MM. Binder, président, Delzant, secrétaire, Gavrel, Perrin, Louvet, Leleux, Dubief, Jobbé-Duval, Piat, et Félix Dehaynin. La commission repoussa le projet, et émit l’avis que la reconstruction de l’Hôtel de Ville devait être mise au concours.
Le Conseil municipal délibéra pendant deux mois sur la question, et adopta l’avis de la commission.
Par suite du vote du Conseil municipal, le Préfet de la Seine prenait, le23juillet1872, un arrêté aux termes duquel était ouvert pour la reconstruction de l’Hôtel de Ville un concours public, qui devait être clos le31janvier1873.
Soixante-six architectes prirent part au concours: MM. Aragon, Bassaget, Ballu et Deperthes, Baltard, de Baudot, Bénard, Blondel, Bore, Boudier, Breton, Brouilhonny, Brouty, Calinaud et Rozier, Carion, Chardon et Lambert, Chevey, Chipiez, Crépinet, Daviaud et Peters, Davioud, Degeorge, Demangeat, Duseigneur, Escalier, Formigé et Leclerc, Ch. Fournier, J. Fournier, Gerhard, Grandjacquet, Guadet, Hardy, Herbault, Jean, Joigny, Joliet et Belle, Labulle, Lafolye, Leclerc, Lecomte, L’Enfant, Leroux, Lecesne, Lheureux, Magne père, Magne fils, Masson et Robin, Massé, Mayeux, Morin, Moyaux et Lafforgue, Navarre fils, Noguet, Parent et Reboul, Pascal, Pela-jay, Poissonnier, Portalle, Raulin, Roguet et Menjot de Dammartin, Rolland et Bruneau, Roulet, Rouyer, Storez, Thouvenin, Triboulet, Vaudremer.
Le Conseil municipal avait décidé que le jury du concours serait composé de trente membres, dont dix conseillers municipaux choisis par le conseil, dix par le Préfet de la Seine, et dix par les concurrents. Les délégués du Conseil municipal furent MM. Perrin, Piat, Jobbé-Duval, Ohnet, Binder, Thorel, Hérold, Vauthier, Delzant, et Callon. Le Préfet de la Seine désigna MM. Husson, secrétaire général de la Préfecture de la Seine, Alphand, directeur des Travaux de la Ville de Paris, Charles Blanc, chef de la division des Beaux-Arts au Ministère de l’Instruction publique, membre de l’Académie des Beaux-Arts, Bailly, architecte, Duc, architecte, membre de l’Académie des Beaux-Arts, Guillaume, statuaire, membre de l’Académie des Beaux-Arts, Labrouste, architecte, membre de l’Académie des Beaux-Arts, de Long-périer, membre de l’Institut, Vitet, membre de l’Académie des Beaux-Arts, et Croiseau, architecte vérificateur. Les jurés élus par les concurrents étaient MM. Millet, Ginain, Louvet, Lebouteux, André, Ch. Garnier, Lefuel, Abadie, Lesueur, et Viollet-le-Duc, architectes.
Le jury commença ses opérations le10février. Il nomma une sous-commission de huit membres pour procéder à une première élimination, qui porta sur trente-huit projets. Les projets réservés étaient ceux de MM. Ballu et Deperthes, Baltard, de Baudot, Boudier, Calinaud et Rozier, Crépinet, Davioud, Degeorge, Demangeat, Escalier, Gerhardt, Grandjacquet, Guadet, Joliet et Belle, Labulle, Lafolye, Leclerc, Lheureux, Magne père, Magne fils, Mayeux, Moyaux et Lafforgue, Noguet, Parent et Reboul, Pascal, Poissonnier, Portalle, Raulin, Roguet et Menjot de Dammartin, Rouyer, Vaudremer. Après revision, le jury maintint les projets de MM. Bénard, Breton, Brouty, Chardon et Lambert, Hardy, Joigny, L’Enfant, Rolland et Bruneau.
La première élimination effectuée, les membres du jury qui n’avaient pas fait partie de la sous-commission se partagèrent en sous-groupes, et séparément, ainsi que les membres de la sous-commission, procédèrent à l’examen des trente-huit projets pour en éliminer de nouveau un certain nombre.
Après délibération en commun de tous ses membres, le jury arrêta les noms des auteurs des projets qui méritaient d’être primés. Ce furent MM. Ballu et Deperthes, Baltard, Breton, Calinaud et Rozier, Chardon et Lambert, Crépinet, Davioud, Demangeat, Escalier, Gerhardt, Labulle, Leclerc, Lheureux, Magne père, Moyaux et Lafforgue, Pascal, Poissonnier, Roguet et Menjot de Dammartin, Rouyer, Vaudremer.
Le jury procéda ensuite, par le scrutin, à l’élimination des douze projets n’ayant droit qu’à la prime de2.500francs. Le vote se fit sur listes, chaque membre du jury inscrivant sur son bulletin les noms des concurrents à primer dans cette catégorie. Le vote donna les résultats suivants: MM. Calinaud et Rozier, Chardon et Lambert, 31voix; Leclerc, 30voix; Breton, Demangeat, Pascal, Poissonnier, 29voix; Escalier, Gerhardt, Labulle, 28voix; Crépinet, 21voix; Lheureux, 17voix. Le jury avait enfin à choisir le lauréat du premier prix et ceux des cinq primes de 15.000francs, 12.000francs, 10.000francs, 8.000francs, et 5.000francs. Au premier tour de scrutin, le premier prix fut attribué à MM. Ballu et Deperthes, par20voix, contre5à M. Davioud, 2à M. Magne père, 2à M. Rouyer, et I à MM. Roguet et Menjot de Dammartin. Le vote pour la prime de 15.000francs donna lieu à deux tours de scrutin. Au premier tour, M. Rouyer obtenait14voix; M. Davioud, 8; M. Magne père, 5; MM. Roguet et Menjot de Dammartin, 2; MM. Moyaux et Lafforgue, et M. Vaudremer, I; au second tour, la prime était accordée à M. Rouyer par23voix, contre6à M. Davioud, et2à M. Magne père. Les autres primes furent ainsi attribuées, également, à la suite de deux tours de scrutin: 2e prime, 12.000francs, à M. Davioud; 3e prime, 10000francs, à M. Vaudremer; 4e prime, 8.000francs, à M. Magne père; 5e prime, 5.000francs, à MM. Moyaux et Lafforgue. MM. Baltard, Roguet et Menjot de Dammartin reçurent des primes de2.500francs.
PORTRAIT DE M. THÉODORE BALLU.
M. Théodore Ballu, à qui le jury confiait la mission de reconstruire l’Hôtel de Ville, avec M. Deperthes, avait déjà conquis une haute situation artistique. Un an auparavant, l’Académie des Beaux-Arts l’appelait à succéder à Vaudoyer. Les églises de la Trinité, Saint-Ambroise, Saint-Joseph, le Temple de la Rédemption, la restauration de la Tour Saint-Jacques-de-la-Boucherie, la tour qui relie la mairie du Ier arrondissement à Saint-Germain-l’Auxerrois, l’église d’Argenteuil, la direction des travaux de Sainte-Clotilde, après la mort de Gau, vingt-cinq ans de services administratifs à la Ville de Paris, comme inspecteur et architecte divisionnaire, avaient prouvé la fécondité et la puissance de son esprit créateur, l’étendue et la diversité de ses connaissances dans toutes les branches de la profession d’architecte. Il était élève de Le Bas et de l’École des Beaux-Arts de Paris, où il remportait, en1840, le premier Grand Prix de Rome. Dans toute la force de l’âge–cinquante ans–, et d’une santé florissante, il allait se consacrer tout entier à cette œuvre colossale, qui devait être son testament artistique. M. Ballu n’eut pas la joie de voir l’achèvement de l’Hôtel de Ville. Il mourut le 22mai1885.
Son collaborateur, M. Pierre-Joseph-Édouard Deperthes, s’était fait connaître par des travaux nombreux, dans l’exécution desquels il avait montré de grandes qualités professionnelles. Il débuta, en1856, comme architecte, par la construction, à Berne, d’une église catholique qui avait fait l’objet d’un concours. En1863, M. Théodore Ballu le chargeait de diriger, comme inspecteur, les travaux de l’église d’Argenteuil et de l’église Saint-Ambroise, à Paris. Quatre ans après, il obtenait, au concours, la construction de la basilique de Sainte-Anne d’Auray. La Municipalité de Brest l’appela ensuite à la direction du service d’architecture de la ville; en cette qualité, il y bâtit l’église Saint-Martin et le Marché couvert.
Un arrêté préfectoral, en date du3avril1873, nommait M. Ballu architecte en chef des travaux de reconstruction de l’Hôtel de Ville, M. Deperthes architecte des mêmes travaux; et allouait au premier une indemnité mensuelle de1.500francs, au second une indemnité de1.250francs, à valoir sur leurs honoraires. En1882, M. Ballu reçut la mission personnelle de diriger les travaux de décoration artistique, et s’adjoignit, pour toutes les études se rattachant à ces travaux, M Formigé, inspecteur de l’agence. Quand M. Ballu mourut, le Préfet de la Seine, exécutant le dernier vœu de l’architecte en chef de l’Hôtel de Ville, et conformément à l’avis du Conseil d’architecture de la préfecture de la Seine, prenait un arrêté, en date du27juin1885, aux termes duquel M. Formigé était nommé architecte de l’Hôtel de Ville, adjoint à M. Deperthes pour l’achèvement des travaux de reconstruction, spécialement chargé des études et des travaux se rapportant à la décoration artistique de l’édifice, comme l’avait déterminé, en1882, la décision préfectorale concernant la part de collaboration de M. Ballu dans l’œuvre de reconstruction du Palais municipal.
PORTRAIT DE M. DEPERTHES.
Le20janvier1872, le Conseil municipal, après avoir exprimé le désir que les parties de l’Hôtel de Ville épargnées par l’incendie fussent utilisées dans la plus large mesure possible, nommait une commission spéciale pour faire l’évaluation de ces parties. La veille, le Conseil des Travaux d’architecture avait fait une visite officielle des ruines, à la suite de laquelle furent consignées, dans un procès-verbal, les constatations suivantes:
Les fondations et les caves sont absolument intactes, sauf quelques dégradations superficielles très peu importantes à l’angle de la rue de Rivoli et de la place Lobau. Les constructions sont établies dans des conditions toutes particulières en raison du voisinage de la Seine et des difficultés des fondations; les murs ont, en moyenne, plus de2mètres d’épaisseur.
Sur la façade de la rue de Rivoli, le soubassement, jusqu’à l’appui des fenêtres du premier étage entresolé, une grande partie des pavillons d’angle, peuvent être intégralement conservés, ainsi que la façade de la place Lobau et la façade sur le quai, dans toute la largeur, y compris les pavillons d’angle jusqu’au dessous des assises du premier étage entresolé.
Sur la façade principale, les pavillons d’angle, jusqu’au deuxième étage inclusivement, et les parties en arrière-corps jusqu’aux assises des fenêtres de l’entresol, sont à employer, sauf les arcades centrales. Pour la façade du Boccador, il est possible de procéder à une restauration analogue à celle du château de Blois, qui coûtera peut-être aussi cher qu’une reconstruction, mais qui permettra de garder dans leur pureté les plus précieuses des sculptures.
On peut conserver, de la façade sur la Cour des bureaux, le pavillon du fond, jusqu’au-dessus du premier étage; la façade du côté de la place de l’Hôtel-de-Ville, sauf les rez-de-chaussée à reconstruire en sous-œuvre; dans la Cour du Préfet, la façade parallèle à la façade principale; sur la façade parallèle au quai, les trois travées attenant à la façade parallèle à la façade principale, et le soubassement sur toute la longueur, jusqu’à l’appui des fenêtres de l’entresol; le pavillon au fond, jusqu’au-dessus du premier étage. La façade située en face de la façade parallèle au quai, déplacée en partie par l’explosion, doit être démolie.
Quant à l’intérieur, toute la Salle Saint-Jean et les vestibules y attenant, les escaliers et la Grande Salle des Fêtes, jusqu’au haut du premier étage, sont à conserver.
Le25mai, M. Ohnet donnait lecture au Conseil municipal du rapport de la commission. La valeur des parties pouvant être utilisées était fixée à6.715.285fr. 08. L’administration l’avait évaluée à10.848.000francs, d’après les données du Conseil des Travaux d’architecture. A la suite d’une longue et vive discussion, le Conseil municipal adoptait une proposition portant que les constructions subsistantes devraient être utilisées dans la plus large mesure possible par les concurrents, qui auraient à présenter leurs projets accompagnés d’un devis, permettant de les apprécier en connaissance de cause.
Le vœu du Conseil municipal, renouvelé le22juillet de la même année, sur l’utilisation d’une partie des ruines, ne put être réalisé. D’ailleurs, les auteurs du projet adopté par le jury du concours, s’étant assurés, par des études approfondies, que rien de l’Hôtel de Ville incendié ne pouvait être conservé, par suite de la calcination des pierres, n’avaient pas hésité à faire sortir les nouveaux bâtiments du périmètre ancien sur trois-côtés: la place de l’Hôtel-de-Ville, le quai, et la place Lobau. Sur l’avis conforme des diverses commissions spéciales, le Conseil municipal décida donc que les ruines seraient rasées, et que les architectes n’auraient qu’à utiliser les anciennes fondations.
A la démolition, on reconnut que ces fondations, elles-mêmes, étaient des plus défectueuses, qu’elles présentaient le plus imprévu mélange de matériaux, et le plus étrange mode de construction. Les unes reposaient sur des restes de maisons; d’autres, qui portaient des angles et des points d’appui du palais, étaient maçonnées en moellons, ou se composaient de pierres de taille jetées dans la fouille sans mortier, laissant entre elles des joints béants de3et4centimètres. On s’expliqua alors pourquoi, dans l’ancien édifice, se produisaient constamment, et de tous côtés, des tassements et des craquements; comment les eaux de la Seine entraient dans les caves, dès que leur niveau atteignait le sol inférieur.
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Les fouilles opérées dans les anciennes fondations amenèrent une découverte archéologique intéressante. Les bases et une partie des fûts des piliers de l’Hostel au Dauphin, dénommé plus fréquemment la Maison aux Piliers,–le Palais municipal du XIVe et du xve siècles,–furent découvertes à plus de6mètres au-dessous du niveau de la place actuelle, témoignage de l’exhaussement progressif, subi par la place de Grève, depuis ce temps-là.
Le procès-verbal de l’état des anciennes fondations, ayant été soumis au Conseil municipal, en1875, par un rapport des architectes du nouvel Hôtel de Ville, provoqua une seconde proposition tendant à la démolition complète de ces fondations sur lesquelles, de toute évidence, il était imprudent d’élever des constructions; et, par conséquent, à la démolition du bâtiment Lobau, dont le maintien et le raccordement avec ces constructions offraient le grave inconvénient de rétablir l’Hôtel de Ville sur le sol ancien, en contre-bas du niveau des abords du palais municipal. La proposition fut adoptée par le Conseil municipal. Les architectes firent raser toutes les anciennes fondations, et établirent les nouvelles sur un vaste plateau de béton.
Un premier devis, approuvé par le Conseil municipal, le 10juin1873, avait fixé les dépenses de la reconstruction de l’Hôtel de Ville à la somme de16.205.521fr. 36. Un nouveau devis était présenté en1877; il s’élevait à la somme de 25.000.388fr. 70, ainsi répartie: terrasse, maçonnerie et égouts, 12.851.242fr. 80; charpente, 678.366fr. 64; serrurerie, quincaillerie, 2.233.567fr. 46; couverture et plomberie d’art, 837.658fr. 63; plomberie des eaux et du gaz, 264.761fr. 49; menuiserie, 1.014.111fr. 88; menuiserie décorative, 158.246francs; fumisterie, 13.970francs; chauffage et ventilation, 1.090.299fr. 55; statuaire, 1.213.660francs; sculpture d’ornement, 1318.504fr. 24; pavage, asphalte, granit, 96.982fr. 62; peinture, vitrerie, tenture, 643.406fr. 22; peinture décorative, 228.028fr. 35; dorure, 177.149fr. 42; miroiterie, 13.689fr. 50; marbrerie et stucs, 518.656fr. 62; horloge, 27.500francs; régie, 587.075fr. 75; honoraires et frais d’agence, 1.013.511fr. 53. Successivement, ce devis fut porté, d’abord, à26.885.337fr. 09, et approuvé par le Conseil municipal dans sa séance du20février1883; puis, à28,852,058fr. 20, en1885. En fin de compte, le nouvel Hôtel de Ville, à la date du Ier juillet 1900, a coûté la somme de 32.628.349francs, dont voici la répartition administrative par grandes divisions de crédits: travaux de réédification proprement dits, 25.251.732fr. 60; peintures, 2.500.000francs; statuaire, 1.217.000francs; décoration ornementale, 279.003fr. 73; matériel permanent des fêtes, 114.964fr. 10; mobilier municipal fixe, 660.803fr. 90; ameublement décoratif, 792.003fr. 73; parvis et jardin du Préfet, y compris l’architecture du monument d’Étienne Marcel, 332.397fr. 97; viabilité, chaussées, trottoirs, égouts, conduites d’eau, éclairage public, 493.454fr. 99; modifications dans l’installation primitive des locaux administratifs, 118.060fr. 38; travaux nouveaux d’aménagement des locaux du Conseil municipal, 205.000francs; honoraires des architectes, 663.929francs.
Ainsi, les dépenses de la reconstruction de l’Hôtel de Ville se sont élevées juste au double du premier devis, dressé en1873.
MOTIF DE L’HORLOGE.