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CHAPITRE V.

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Sur le devoir de perfectionner ses connaissances morales en pénétrant les principes des actions.

1. Cela s'appelle connaître la racine ou la cause.

2. Cela s'appelle la perfection de la connaissance.

Voilà ce qui reste du cinquième chapitre du Commentaire. Il expliquait ce que l'on doit entendre par perfectionner ses connaissances morales en pénétrant les principes des actions; il est maintenant perdu. Il y a quelque temps, j'ai essayé de recourir aux idées de Tching-tseu [autre commentateur du Ta hio, un peu plus ancien que Tchou-hi] pour suppléer à cette lacune, en disant:

Les expressions suivantes du texte, perfectionner ses connaissances morales consiste à pénétrer le principe et la nature des actions, signifient que, si nous désirons perfectionner nos connaissances morales, nous devons nous livrer à une investigation profonde des actions, et scruter à fond leurs principes ou leur raison d'être; car l'intelligence spirituelle de l'homme n'est pas évidemment incapable de connaître [ou est adéquate à la connaissance]; et les êtres de la nature, ainsi que les actions humaines, ne sont pas sans avoir un principe, une cause ou une raison d'être[9]. Seulement ces principes, ces causes, ces raisons d'être n'ont pas encore été soumis à d'assez profondes investigations. C'est pourquoi la science des hommes n'est pas complète, absolue; c'est aussi pour cela que la Grande Étude commence par enseigner aux hommes que ceux d'entre eux qui étudient la philosophie morale doivent soumettre à une longue et profonde investigation les êtres de la nature et les actions humaines, afin qu'en partant de ce qu'ils savent déjà des principes des actions, ils puissent augmenter leurs connaissances, et pénétrer dans leur nature la plus intime[10]. En s'appliquant ainsi à exercer toute son énergie, toutes ses facultés intellectuelles, pendant longtemps, on arrive un jour à avoir une connaissance, une compréhension intime des vrais principes des actions; alors la nature intrinsèque et extrinsèque de toutes les actions humaines, leur essence la plus subtile comme leurs parties les plus grossières, sont pénétrées; et, pour notre intelligence ainsi exercée et appliquée par des efforts soutenus, tous les principes des actions deviennent clairs et manifestes. Voilà ce qui est appelé la pénétration dos principes des actions; voila ce qui est appelé la perfection des connaissances morales.

[9] Le Ji-kiang s'exprime ainsi sur ce passage: «Le cœur ou le principe pensant de l'homme est éminemment immatériel, éminemment intelligent; il est bien loin d'être dépourvu de tout savoir naturel, et toutes les actions humaines sont bien loin de ne pas avoir une cause ou une raison d'être également, naturelle.»

[10] Le commentaire Ho-kiang s'exprime ainsi: «Il n'est pas dit [dans le texte primitif] qu'il faut chercher à connaître, à scruter profondément les principes, les causes; mais il est dit qu'il faut chercher à apprécier parfaitement les actions: en disant qu'il faut chercher â connaître, à scruter profondément les principes, les causes, alors on entraîne facilement l'esprit dans un chaos d'incertitudes inextricables; en disant qu'il faut chercher à apprécier parfaitement les actions, alors on conduit l'esprit à la recherche de la vérité.»

Pascal a dit: «C'est une chose étrange que les hommes aient voulu comprendre les principes des choses, et arriver jusqu'à connaître tout! car il est sans doute qu'on ne peut former ce dessein sans une présomption ou sans une capacité infinie comme la nature.»

Les quatre livres de philosophie morale et politique de la Chine

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