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Connaisseur.—On dit: ce monsieur est connaisseur en musique, en peinture; et non, connaisseur de musique, de peinture.

Connaître, v. a.—On ne dit pas: je connais ma leçon; il connaît son discours; mais, je sais ma leçon; il sait son discours; cependant on dit très-bien: je connais tel livre, telle personne, telle maison, telle langue.

Consanguin, ine, s.: voyez germain.

Consanguinité, s. f., parenté du côté du père; l'u fait diphthongue avec i (Acad.); il ne le fait pas dans consanguin, consanguine où le g est dur.

Conscription, Milice.—On dit, tirer à la conscription, à la milice, etc., ou bien: tirer au sort pour la conscription, pour la milice. On tombe à la conscription, à la milice et non dans ou de la conscription, etc. Voyez réquisition.

Conseiller quelqu'un et à quelqu'un.—Conseiller quelqu'un, veut dire en général, qu'on lui donne des conseils: son avocat le conseille bien, c'est-à-dire, lui donne de bons conseils; les courtisans conseillent parfois mal les souverains, c'est-à-dire, leur donnent de mauvais conseils.—Mais si l'on exprime l'objet du conseil que l'on donne, on doit dire, conseiller à quelqu'un: je lui ai conseillé de changer de conduite; la prudence conseille aux jeunes gens de fuir l'oisiveté et les mauvaises compagnies.

Conseilleur.—Ce mot est vieux et ne s'emploie plus guère que dans le proverbe: les conseilleurs ne sont pas les payeurs; il faut dans les autres cas se servir du mot conseiller (n'écrivez pas conseillier).

Consentir.—Ne dites pas: j'ai consenti dans la proposition qu'on m'a faite; mais j'ai consenti à la proposition...

Conséquent, se dit d'une personne qui est d'accord avec elle-même ou avec ses principes: cet homme est conséquent dans ses projets, dans sa conduite; c'est-à-dire qu'il est le même dans ses projets, dans sa conduite qu'en tout autre occasion. (Acad.)—Appliqué aux choses, il a à peu près le sens de l'adjectif conforme: il a une conduite conséquente à ses principes. (Acad.) Mais jamais ce mot ne peut signifier, considérable, important; il ne faut pas dire: une affaire conséquente, une somme conséquente, des propriétés conséquentes; mais, une affaire importante, une somme considérable, des propriétés considérables ou de grandes propriétés. Ce qui a pu donner lieu à cet emploi vicieux du mot conséquent, c'est qu'on dit très-bien, de conséquence, pour signifier qui peut avoir des suites importantes: une affaire de conséquence, une affaire de nulle conséquence. (Acad.)

2. Prononcez concéquent et non conzéquent ni conzèquent.

Consister: prononcez concister et non conzister.

Consolable, adj.—On ne le dit que des personnes (Acad.); cependant, au mot consoler, nous trouvons dans le Diction. de l'Académie l'exemple: consoler la douleur. Or, si l'on dit consoler la douleur, il suit nécessairement que la douleur est consolable. Il y a plus: d'après l'Académie, on peut dire: douleur inconsolable; et qu'est-ce qu'une douleur inconsolable sinon une douleur qui n'est pas consolable? Voyez inconsolable.

Consoler, Console, Consolation, Consolant, etc.; prononcez l's dure et non conzoler, conzole, conzolation, etc.

Consommer, Consumer.Consommer, v. a., achever, accomplir, mettre en sa perfection. Il se dit aussi en parlant des choses que l'on détruit en les faisant servir aux usages de la vie, comme vin, bière, viande, bois et toutes sortes de provisions: nous avons consommé nos provisions.

Consulte pour Consultation, conférence que l'on tient sur une affaire ou sur une maladie.—Ne dites pas: mon père est très-malade, il y a eu hier trois consultes; dites, ... trois consultations. Prononcez conçultations (s dure) et non conzultation.

2. Consumer, v. a., détruire, user, réduire à rien, sans but utile ou nécessaire pour celui qui détruit: le feu a consumé tout le bois; l'incendie a consumé la maison; la rouille consume le fer; les chagrins le consument.—Consumer signifie aussi, employer sans réserve; j'ai consumé tout mon temps à cet ouvrage.

3. Prononcez l's dure: conçumer, conçomer et non conzumer, conzomer.

Contact, s. m., attouchement; prononcez les deux consonnes finales: contak-te; prononcez de même compact, tact.

Contempteur, s. m., qui méprise; il n'a point de féminin correspondant.—Contemptible, adj., vil et méprisable: dans ces deux mots on prononce le p.

Contenir, v. a.—Ne dites pas: le bateau à vapeur contenait un prêtre, un officier et deux avocats; dites, dans le bateau à vapeur étaient...

Content, adj.—On doit dire, être content de quelqu'un et non sur ou après quelqu'un.

2. Ne dites pas: irons-nous à Verviers?—Je suis content; dites, volontiers.

3. Ne dites pas: je suis content de ce qu'il me quitte; dites, je suis content qu'il me quitte.

4. Ne dites pas: il était content pour avoir terminé ses devoirs; dites, d'avoir terminé...

Contenter (se), v. pron.—Ne dites pas: je me contente avec du pain et des fruits pour mon déjeuner; dites, je me contente de pain et de fruits...

Contigu, Proche: voyez proche.

Continuer à, Continuer de.Continuer à, c'est poursuivre sans interruption une chose commencée, avec une intention dirigée vers un but: il continuait à lui dire des injures, à le frapper; continuer à bien vivre; il continuait à faire la guerre.—Continuer de signifie ne pas cesser, avec idée d'interruption: continuez de vous former le style; ou bien, ne pas cesser, sans interruption, mais en même temps sans que la phrase indique une intention dirigée vers un but: il continue de pleurer; la rivière continua de couler.

Contradicteur, s. m., n'a point de correspondant féminin.

Contraindre, v. a.—Devant un infinitif on dit, contraindre à et contraindre de; Laveaux établit une distinction qui nous paraît assez juste.—Contraindre à suppose un but, une tendance, une action; il faut donc préférer à toutes les fois que ces idées sont comprises dans la phrase, et de, dans tous les autres cas: on le contraignit à marcher, à s'avancer, à se battre: il s'agit ici d'une action.—Mais on dira: on le contraignit de se taire, de se tenir en repos, de prendre la fuite, de s'enfuir, de rester; c'est ici une cessation d'action.—L'Académie a observé cette différence dans ces deux phrases: on le contraignit à se battre; la ville fut contrainte de se rendre.

Contre.—Ne dites pas: je suis contre les plaisirs du monde, parce qu'ils détournent des devoirs envers Dieu; dites, je suis opposé aux plaisirs, j'ai de la répugnance pour....

2. On ne dit pas, être fâché sur quelqu'un; le chien aboie sur les passants, mais, être fâché contre quelqu'un; le chien aboie contre les, après les ou aux passants.

3. Ne dites pas: laisser la porte toute contre, mais tout contre.

4. Ne dites pas: il a passé tout contre moi sans me reconnaître; dites, tout près de moi; on dit, s'asseoir près de quelqu'un et non, contre quelqu'un. Mais en parlant des choses, on dit bien: j'étais assis contre le mur; ce champ est contre le bois (pour dire qu'il y touche).

5. L'expression par contre, n'est pas française, rendez-la par: en revanche, mais, du reste, du moins, au contraire: il avait mal dîné, mais, en revanche, il a bien soupé; il est bourru, du reste il est bon et humain; si cet ouvrage n'a pas le mérite de la perfection, il a du moins celui de la nouveauté.

Contredire, dédire, interdire, médire, prédire, font à la seconde personne du pluriel du présent de l'indicatif, vous contredisez, vous dédisez, vous interdisez, vous médisez, vous prédisez;—maudire fait, vous maudissez.—Il n'y a que dire et redire qui fassent, vous dites, vous redites.

Contrefaction, s. f., action de contrefaire, de falsifier, terme de jurisprudence.—On dit plus souvent, dans le langage ordinaire, contrefaçon.

Contremander, révoquer l'ordre qu'on a donné; ne dites pas décommander.

Contrevention, s. m., infraction pour contravention; contraventoirement pour en contravention et contraventaire pour contrevenant, ne sont pas français.

Contumace, s. f., t. de jurisprud. crimin., le refus, le défaut que fait un accusé de comparaître devant le tribunal où il est appelé: être en état de contumace; condamner par contumace. Il est souvent synonyme de contumax, adj. de deux genres, t. de jurispr. crimin., accusé ou prévenu qui est en état de contumace et auquel on fait un procès: accusé contumax, il est contumax; il s'emploie aussi substantivement: le contumax vient de se présenter devant ses juges.

Convenir, signifiant plaire, veut avoir; signifiant être d'accord ou avouer, il prend être: cette maison nous ayant convenu, nous sommes bientôt convenus du prix; le propriétaire est convenu lui-même que nous n'avions pas été difficiles.

Copeau, s. m., éclat de bois (en wallon, estalle, en flamand, spaender, krol); dites, brûler des copeaux et non des skafelings, de l'escaufelin.

Coquemar, s. m., espèce de pot de fer-blanc, de cuivre, etc., ayant un long bec, et qui sert à faire bouillir ou chauffer de l'eau, du café: faire bouillir de l'eau dans un coquemar. Dites cafetière, chocolatière, théière, laitière, pour désigner le vase d'argent, de terre, de fer-blanc, de porcelaine, etc., qui sert à faire ou à servir du café, du chocolat, du thé, du lait.

Coran: voyez alcoran.

Corbeille d'enfant, le linge, les langes, le maillot et tout ce qui est destiné pour un enfant nouveau-né; corbeille, dans ce sens, n'est pas français; dites layette.

Coroner, s. m., officier de justice en Angleterre; on fait sentir l'r finale: coronère.

Corpendu ou Court-pendu, espèce de pomme rouge; ces mots ne sont pas français; dites capendu, s. m.: un bon capendu.

Corps, s. m.—Corps à corps: prononcez cor à cor et non cor za cor.

2. Ne dites pas: il réclamait à corps et à cri; dites, à cor et à cri, c'est-à-dire, à toute force.

Corpulence, s. f., taille de l'homme considérée par rapport à sa grandeur et à sa grosseur: cet homme a de la corpulence, il est corpulent; corporence et corporent ne sont pas français.

Coriace, adj., dur comme le cuir: cette viande est coriace; ne dites pas, tiliasse.

Correct, e, adj., sans faute; on fait sentir les deux r et les deux lettres finales, même au masculin: cor-rek-te; prononcez de même le c et le t dans abject, contact, direct, exact, infect, strict, tact.—Faites également sentir les deux r dans correcteur, correction, correctif, correctionnel, corrégidor, corrélatif, corrélation, corroborer, corroboration, corroder, corrodant, corrosion, correspondre, correspondant, corrompre, corruption, corrupteur, corruptible, corroyer, corroyeur.

Corridor, s. m., galerie; ne dites pas, colidor; prononcez coridor.

Corset, s. m.—Les femmes seules portent des corsets; ne demandez donc pas à un homme, avez-vous mis votre corset de laine, de coton? dites, votre gilet de laine, de coton.

Corsionnaire, plante potagère dont la racine, noire en dessus et blanche en dedans, se mange cuite, comme le salsifis; dites, scorsonère (subst. féminin) et non corsionnaire; on la nomme autrement, salsifis noir ou salsifis d'Espagne.

Cortès, s. féminin pluriel, assemblée des États (chambres, parlement) en Espagne et en Portugal: prononcez cortèce.

Cosaque, s. m.: prononcez cozaque (o bref) et non côsaque (ô long).

Côté, s. m.—Prononcez cô-té (ô long) et non co-té (o bref).

2. Ne dites pas: de l'autre de côté; dites, de l'autre côté.

3. Ne dites pas: de tous côtés ou de tous les côtés pour partout, à la manière des wallons: on rencontre des injustices de tous côtés ou de tous les côtés; dites, partout.

4. N'employez pas non plus côtés pour pays, environs: il demeure de vos côtés, ce malheur est arrivé de ses côtés; dites: il demeure dans vos environs, dans votre pays; ce malheur est arrivé dans son pays. Cependant on dit très-bien: il demeure du côté de Verviers; il est du côté de Namur. (Acad.)

Côte, Côtelettes: prononcez l'ô long et non cote, cotelettes.

Cou, s. m.—Quelquefois on dit par euphonie col, surtout en poésie. (Acad.)

2. Ne dites pas: quelle belle cravate vous avez dans le cou; mais, quelle belle cravate vous avez au cou.

3. Cou-de-pied, s. m., haut du pied; ne dites pas: coude-pied, coup-de-pied, cou-du-pied.—Le pluriel est cous-de-pied.

Coucher, Promener, Baigner.—Ces verbes, employés pronominalement, doivent toujours être accompagnés de me, te, se, nous, vous, se; ainsi ne dites pas: je vais coucher, promener, baigner, mais, je vais me coucher, me promener, me baigner.

Coudre, v. a., fut., je coudrai, (et non je couserai); cond. je coudrais; impératif, couds, cousons, cousez; prés. du subj., que je couse, que tu couses; ind. prés., je couds, nous cousons, vous cousez, ils cousent; passé déf., je cousis, tu cousis, etc., (et non je cousus, etc.); imparf. du subj., que je cousisse, que tu cousisses, etc. (et non que je coususse, etc.)

Couenne, s. f., peau de porc; écrivez et prononcez couenne (ou en diphthongue) et non couanne ni couaine.

Couler, Courir.—En parlant des liquides, il faut se servir du verbe couler: cette fontaine coule doucement; ce tonneau, ce baril coule de toutes parts. Cependant, lorsqu'il s'agit d'un liquide qui marche régulièrement et précipitamment, on emploie quelquefois le verbe courir: le ruisseau qui court dans la prairie; l'eau qui court; le sang court dans les veines. Mais il n'est jamais permis de dire: ce vase court; le lait court dans le feu; il faut dire, ce vase coule; le lait coule dans le feu.

2. Le verbe courir se conjugue avec l'auxiliaire avoir: ne dites donc pas, je suis couru, mais j'ai couru. Mais il prend l'auxil. être quand il signifie être suivi, être recherché: cet ouvrage est fort couru; ce prédicateur est fort couru.

3. Je cours à la ville; il court à perdre haleine; il part avec lui: prononcez je cour à la ville; il cour à perdre haleine; il par avec lui. Mais au pl. ils courent avec lui (il cour-tavec), etc.; il en est de même dans les cas analogues.

Couleur d'isabelle, couleur mitoyenne entre le blanc et le jaune, mais dans laquelle le jaune domine; dites, couleur isabelle, quoiqu'on dise également bien, couleur de rose et couleur rose.

2. Couleurs (peindre sous des).—«On ne peint pas plus sous des couleurs que l'on ne dessine sous un crayon. Ce contre-sens, ou plutôt ce non-sens, provient de la confusion qui s'est faite à la longue entre deux locutions analogues: peindre avec des couleurs;—voir ou peindre sous un jour.» (Francis Wey). Il est donc plus correct de dire: peindre avec des couleurs.

3. Couleur, est féminin: une couleur changeante; il est masculin, lorsque, avec le nom qui le suit, il désigne une couleur particulière ou une chose ayant cette couleur: le couleur de feu, le couleur de rose, un beau couleur de feu, un joli couleur de rose, comme on dit, le rouge, le rose, un joli rose, etc.

Coup.—Ne dites pas: cet homme a fait les cent coups (locution populaire); dites, a fait mille folies, mille excès.

2. Boire un coup d'eau, un coup de vin; au coup de midi, au coup de trois heures, sont des expressions françaises.

Couper, v. a.—Ne dites pas: le vent, la grêle, la neige coupent le visage; dites, ... cinglent le visage.

Couperose, s. f., vitriol; ne dites pas comperose.

Couple, est féminin, lorsqu'il signifie simplement le nombre deux, sans idée d'union, d'assortiment, d'assemblage: une couple d'œufs, une couple de pigeons, une couple de serviettes.—Il est masculin 1o quand il désigne le mâle et la femelle: un couple de pigeons suffit pour peupler une volière; 2o quand il désigne des êtres animés, unis par un sentiment ou pour toute autre cause qui les rend propres à agir de concert: un couple d'amis; un couple de fripons; un beau couple de chiens. (Acad.)—Prononcez cou-ple et non coupe, coupèle.

Courant.—On doit dire, le cinq, le six, le dix du courant. Ici on ne pourrait pas supprimer l'article, parce que le mot mois est sous-entendu; c'est comme si l'on disait le cinq, le six, le dix du mois courant.

Courrier, s. m., se dit de la totalité des lettres qu'on écrit ou qu'on reçoit par un seul ordinaire: lire son courrier, faire son courrier.

(Bescherelle, Poitevin).

Courroie, lien de cuir, est féminin; n'écrivez pas corroi.—Prononcez courroî et non courroiïe.

Cours, s. m., flux, course, étude; prononcez cour (ou long) même devant une voyelle et non cource.

2. Ne dites pas: il donne un cours d'italien; le professeur donne son cours; dites, il fait un cours, il fait son cours.—Mais on dit, donner des leçons, (quand il s'agit de leçons particulières): voyez leçon.

Court, e, adj.—Ne dites pas: je suis à court d'argent; le prédicateur est resté à court; dites, je suis court d'argent; le prédicateur est resté court.

Coûter.—Ne dites pas, coûte qui coûte, mais, coûte que coûte ou quoi qu'il en coûte; prononcez coûter ( long) et non couter (ou bref).

2. Coûter gros:—cela doit vous coûter gros, ce n'est pas le Pérou, sont des expressions populaires dont il faut éviter l'emploi; dites, coûter beaucoup, bel et bon.

3. Ne dites pas: les leçons de mon fils me coûtent dans les cent francs par mois; dites, à peu près cent francs par mois; me reviennent à près de cent francs par mois. Voyez cher.

Coutil, s. m., toile forte; prononcez couti et non coutile.

Couturière.Tailleuse est un mot provincial qui n'est pas admis par l'Académie.

Couvent, s. m. Ne dites pas: elle est entrée dans le couvent à 18 ans, dites, au couvent, comme on dit entrer au service pour se faire soldat. Entrer dans le couvent, c'est y aller pour le visiter, pour y voir quelqu'un.

Couvert pour couvercle; Couverte pour couverture, malle, mallette.—On ne dit point le couvert, mais le couvercle d'une tabatière, d'une cafetière, d'un vase quelconque; on ne dit pas la couverte, mais la couverture d'un lit, d'une chaise, d'un livre (ce qui sert à couvrir le lit, la chaise, le livre).

2. On ne dit point la couverte d'un écolier, mais la malle et mieux la mallette pour désigner le sac, ordinairement en cuir, où il renferme ses livres et ses papiers et qu'il porte suspendu à son dos à l'aide d'une courroie.

Couvi, adjectif, qui ne s'emploie qu'au masculin; il se dit, d'un œuf à demi couvé ou gâté pour avoir été gardé trop longtemps: un œuf couvi, des œufs couvis. Prononcez couvi et non couvice.

Crabe, poisson qui ressemble à une écrevisse et dont on mange la chair; ce mot est masculin: un gros crabe. Prononcez crâbe (â long).

Crachat, s. m., dans le sens de décoration, est de mauvais ton.

Craie, s. f.: prononcez craî ( long) et non craiïe.

Craindre, v. a.—Ne dites pas: je crains qu'il tombe; dites, je crains qu'il ne tombe.

Crainte.—Ne dites pas: je n'irai pas, crainte d'être entraîné; dites, de crainte d'être entraîné.

Cran, s. m., entaille qu'on fait à un corps dur pour accrocher ou arrêter quelque chose: craner, faire un cran.—Ne dites pas crain, crèner.

Crâne, s. m., tapageur, homme qui fait le rodomont: c'est un crâne, faire le crâne; on l'emploie quelquefois adjectivement: il est crâne, il a l'air crâne: ce mot est très-familier. (Acad.) C'est à tort que les wallons donnent à ce mot d'autres acceptions.

2. Crane (mot wallon), se rend par robinet (et non robin.)

Crapaud.—Dans certaines localités, on a assez l'habitude de donner aux enfants le nom de ce sale animal; il faut employer un des mots suivants: marmot, mioche, marmouset, etc.

Crapule, s. f., débauche, habitude grossière, excès dans le boire et le manger; il se dit quelquefois et par extension de ceux qui vivent dans la crapule: n'allez pas avec ces libertins, c'est de la crapule. (Acad.) Mais ce mot ne peut pas s'employer pour petit peuple, lie du peuple, populace, gens sans éducation, gens de rien.

Craque, craquer, craqueur, craquerie, menterie, se vanter, hâbler, hâbleur, hâblerie; ces mots, à l'exception de craquer, figurent dans le dictionnaire de l'Académie, mais ils sont de mauvais goût.

Crasser, se Crasser, figurent dans les dictionnaires; mais crasser se dit surtout des armes à feu; vous direz donc: cet enfant encrasse ses habits, plutôt que, ... crasse...

Crasseux, pour ladre, très-avare, est familier; crasserie, avarice sordide, n'est pas français; dites, crasse et mieux ladrerie.

Créancier, Débiteur.—Le créancier est celui à qui on doit;—le débiteur est celui qui doit.

Créer, v. a.—Prononcez cré-er et non cré-ier; prononcez de même créateur, créature, création; agréable, agréer, fléau, géant, Gédéon, néant, Léopold, Napoléon, récréer, réel, réellement, suppléer, théâtre, etc.

Crème, s. f.: voyez chrême.

Crémer, Écrémer.Crémer est un verbe neutre et signifie se couvrir de crème; il ne se dit que du lait: en été le lait crème plus qu'en hiver. Écrémer est un verbe actif qui signifie ôter la crème de dessus le lait: allez écrémer le lait, du lait.

Crêpe, subst., est masculin et féminin; il est masculin, lorsqu'il signifie un morceau d'étoffe noire et claire qu'on porte en signe de deuil: il porte un crêpe à son chapeau. Il est féminin, lorsqu'il signifie une pâte qu'on fait cuire en l'étendant sur la poêle; il correspond assez bien au mot wallon bouquette et au mot flamand struif.

Crésane ou Creusane, espèce de poire; dites crassane et non creusane ni crésane.

Cresson à la noix, n'est pas français; dites, cresson alénois.

Crête (de), c'est-à-dire, sur le côté le moins large, n'est pas français; dites de champ: mettre de champ, poser de champ des briques, des pierres, des solives.

Crétin, s. m., habitant goîtreux des Alpes, sourd, muet et idiot, et au figuré, homme stupide; ce mot n'a pas de féminin; écrivez et prononcez crétin, crétinisme et non cretin, cretinisme ni crètin, crètinisme.

Crever, v. neutre, signifie parfois mourir; en ce sens il ne se dit que des animaux: ce chien avala du poison et il en creva. (Acad.)

Cric, s. m., machine à lever; prononcez cri.

Cric-Crac, interj., bruit d'une fracture: prononcez crike-crake.

Crier, terme générique dont on se sert pour exprimer le cri particulier de chaque animal; il est ridicule de dire: ce chien, ce chat, ces grenouilles, ces corbeaux ne font que crier: les animaux ont chacun un cri particulier, et ce cri a un terme propre qui le désigne et qu'il importe de bien connaître.

2. Crier après quelqu'un; dites, appeler quelqu'un.

3. Ne dites pas: mon professeur m'a crié; dites, ... grondé, réprimandé.

4. Crier sur quelqu'un; on dit: crier contre quelqu'un.—Prononcez cri-er et non cri-ier.

Croc, s. m., instrument pour accrocher: prononcez crô; communément le c final ne se prononce point (Acad.);—croc-en-jambe, tour de lutte; prononcez crokanjambe.—Voyez c final.

Croche-pied: voyez cloche-pied.

Croire, v. a.—Ne dites pas: ne croyez pas à cet homme, il vous trompe; dites, ne croyez pas cet homme; croire à quelqu'un, c'est croire à son existence: croire aux revenants.

2. Ne dites pas: j'ai n'y crois rien; dites, je n'en crois rien.

3. Ne dites pas: j'ai cru être malade; mais, j'ai pensé, j'ai failli être malade.

Croisée, Fenêtre.—L'Académie définit ainsi le mot croisée: fenêtre, ouverture qu'on laisse dans le mur d'un bâtiment pour donner du jour à l'intérieur et qui est quelquefois divisée par un montant et par une ou plusieurs traverses.—Il se prend aussi pour le châssis vitré (la fenêtre proprement dite) qui sert à fermer cette ouverture. Les gens de bonne compagnie disent toujours fenêtre, à moins qu'ils ne veuillent parler d'une ancienne espèce de fenêtre à montants et à traverses en maçonnerie ou en bois.

Croître, v. n.—Écrivez je croîs, tu croîs, il croît (accent circonfl. pour distinguer ces personnes des personnes correspondantes du prés. de l'ind. de croire); nous croissons, etc.; passé déf., je crûs, tu crûs, il crût, (nous crûmes, vous crûtes), ils crûrent (accent circ. pour la même raison); fut., je croîtrai, tu croîtras, etc. (accent circ. à toutes les personnes de même qu'au cond.); je croîtrais, etc.; part. passé, crû, crûe.

Croix, s. f.—Ne dites pas faire une croix, pour faire le signe de la croix; voyez pile.

Crolle, ne se trouve pas dans les dictionnaires; il faut dire, boucle, anneau, cheveux frisés: une boucle de cheveux; friser à boucles; être frisé par anneaux.—Croller n'est pas français non plus; dites, boucler, friser, crêper.

2. Crolle ne s'emploie pas non plus pour copeau (éclat, morceau de bois que la hache, le rabot, etc., font tomber du bois): gros copeaux, menus copeaux; brûler des copeaux; le mot crolle, dans cette acception, est flamand.

Cron ou Cromp, pour tortu, courbé, arqué, voûté, de travers et crombain, pour bancal, bancroche, ne sont pas français, mais flamands.

Croque-noix, Croque-noisettes, ne sont pas français; dites, casse-noix, casse-noisettes.

Croquer, v. a., ne s'emploie pas dans le sens d'offenser, de piquer, piquer au vif.

Croup, s. m., maladie, espèce d'angine; prononcez croupe.

Croustillant.—Ne dites pas: cette pâtisserie est croustillante; dites, est croquante.

2. N'employez pas non plus ce mot pour plaisant, drôle: des contes croustillants; dites, croustilleux; ce dernier mot est familier et signifie plaisant, libre, graveleux. (Acad.)

Croûte, s. f., en style d'atelier, se dit des tableaux sans valeur: ce peintre ne fait que des croûtes.—Mais il ne s'applique pas aux personnes; ne dites donc pas: ce peintre n'est qu'une croûte.

Cru, s. m., terroir où quelque chose croît; il n'est guère usité qu'en parlant des produits agricoles et surtout du vin: ces foins, ces denrées sont de mon cru; du vin de mon cru, de son cru, de votre cru; ce vin-là est d'un bon cru.—Vin du cru se dit du vin fait avec le raisin recueilli dans l'endroit même où on le consomme: nous voulûmes goûter du vin du cru; il faut se défier du vin du cru; on peut dire également du vin du pays (et non de pays).

Crucifix, s. m.; prononcez crucifi et non crus'fi.

Cruel, elle, Cruauté; prononcez cru-el, cru-auté et non cru-wel, cru-wauté.

2. Un cruel enfant est un enfant insupportable; un enfant cruel est un enfant porté à la cruauté.

Ct.—Ces deux consonnes finales se prononcent dans tact, exact, contact, correct, direct, infect, abject, strict; mais il y a exception pour amict, district et pour toutes les terminaisons pect, tels que respect, aspect, suspect, circonspect, etc.; prononcez ami, distrik, respèk, aspèk, suspèk, etc.—Bien qu'on entende souvent dire respè, aspè, suspè, pour respèk, etc., cette prononciation n'est pas généralement admise par les grammairiens. (Hennebert.)

Cueillir, v. a., détacher de la tige; ne dites pas, cueiller; prononcez keuillir.

Cuiller, s. féminin; on prononce et quelques-uns écrivent cuillère. (Acad.)

Cuire, v. a.—On cuit les aliments et l'on fait bouillir les liquides; ne dites donc pas l'eau est cuite; faites cuire le lait; dites, l'eau a bouilli, est bouillante; faites bouillir le lait.

Cul, s. m., derrière d'une charrette, d'un tombereau: mettez cela au cul de la charrette; mettre une charrette à cul (les timons en l'air).—On ne prononce point l'l et quelques-uns la suppriment dans l'écriture; prononcez de même cul-de-jatte (estropié), cul-de-lampe (ornement d'architecture), cul-de-sac (impasse).

2. Cul de chandelle pour bout de chandelle et hochecul pour hochequeue (oiseau), ne sont pas français: hochequeue est masculin.

Culotte.—On peut dire indifféremment une culotte, des culottes, une paire de culottes; il n'en est pas de même du mot pantalon, qui dans ce sens ne s'emploie qu'au singulier: j'ai mis un pantalon neuf et non, des pantalons neufs.

Cumulet, n'est pas français dans le sens de culbute; dites donc, faire des culbutes et non, des cumulets.

Curée, dans le sens de charogne, n'est pas français.

Curer, Écurer.Curer, c'est nettoyer quelque chose de creux: curer un fossé, un égoût, un étang, etc.—Écurer, c'est nettoyer avec du sablon ou quelque chose de semblable: écurer la vaissette.—Voyez récureur.

Curieux.—Ne dites pas: il est si curieux pour sa toilette, pour les livres; dites, il a tant de soin de sa toilette; il aime tant les livres.

Ne dites pas: je suis curieux comment cela tournera; dites, je suis curieux de voir, de savoir comment cela tournera.

Cutée ou Cuitée, la quantité de pains qu'on fait cuire à la fois dans un four; ces mots ne sont pas français; dites, cuite ou fournée.

Cutter, s. m., petit navire de guerre; on prononce et plusieurs écrivent cotré.

Cuvelle, n'est pas français; dites, cuve, cuvier, cuveau, cuvette.—La cuve est un vaisseau de grande dimension; le cuvier, est la cuve où l'on fait la lessive; le cuveau, est une petite cuve; la cuvette, est un vase dont on se sert pour se laver les mains; prononcez cuve et non cufe.

Czar, souverain, Czarine, impératrice de Russie; prononcez Czar, Czarine; quelques-uns écrivent et disent, tzar. (Acad.)

Dictionnaire du bon langage

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