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Table des matières

B.—C'est à tort que les wallons prononcent généralement le b des syllabes en be, comme un p: dites donc: une syllabe, une trombe, il tombe, une bombe, un verbe, un adverbe, la barbe, enjambement; et non: une syllape, une trompe, il tompe, une bompe, un verpe, un adverpe, la barpe, enjampement.

Babil, s. m.—Prononcez babille en mouillant l'l; prononcez de même les mots suivants: babillage, babillard, babillement, babiller. Voyez l mouillée.

Bac, s. m., ne s'emploie pas pour cabaret; dites: cet homme ne fréquente que les cabarets, les tavernes, les cabarets borgnes.

Bacchus: prononcez l's finale. Voyez s.

Bacon de lard, mot wallon; dites, flèche de lard.

Baguer, débaguer, débagage, pour transporter des meubles d'une maison à une autre, ne sont pas français; dites déménager. (Wall.)

Bai, Baie, adj., qui est d'un rouge brun: cheval bai; prononcez et non .

Baigner: voyez promener.

Baignoire, s. f.; dites une baignoire et non un baignoir.

Baille, n'est pas français; ne dites pas, on fait des bailles quand on a faim; mais, on fait des bâillements, ou on bâille.

2. Ne dites pas, bâiller aux corneilles (regarder bouche béante); dites bayer, et prononcez bè-ïé.

3. Dans bailler, donner, livrer par convention ou par bail, l'a est bref; dans bâiller, ouvrir involontairement la bouche, l'a est long et marqué d'un accent circonflexe.

Bailli, au féminin baillive, de l'ancien masculin baillif; bailleresse est le féminin de bailleur (de fonds).

Baïonnette, s. f.—On écrivait anciennement bayonnette.

Baise.—On ne dit pas, donnez une baise à maman; mais, donnez un baiser à maman, embrassez maman.

Baisser, v. n.—Ne dites pas: les jours baissent déjà en juillet; dites, décroissent, diminuent.

Balance, s. f., machine à peser, s'emploie au singulier: cette balance n'est pas juste et non ces balances.

Balier, Baliure, Balieur, pour balayer, balayure, balayeur, sont des expressions vicieuses; prononcez balai-ier, balai-iure, balai-ieur.

Balziner, pour lambiner, lanterner, muser, est wallon.

Banal, ale, adj., trivial; il fait au plur. masc. banaux: un compliment banal, des fours banaux.

Baptême, s. m.—Le p ne se prononce pas: batême; prononcez de même Baptiste, baptismal, baptistaire, baptistère, baptiser, débaptiser (changer de nom). Voyez p.

Barbarisme, s. m.—Il ne faut pas le confondre avec le solécisme. Il y a plusieurs sortes de barbarisme: ainsi un mot forgé, altéré ou détourné du sens que l'usage lui donne;—un adverbe employé comme une préposition;—des prépositions, des conjonctions ou d'autres mots employés ou omis mal à propos;—un nom employé à un genre ou à un nombre que l'usage lui refuse;—un verbe présenté sous une forme qui n'est pas autorisée par l'usage, par ex.: il soye, il aye, pour il soit, il ait, sont autant de barbarismes. Prononcez barbaris'-me et non barbarisse ni barbarim'se.—Voyez solécisme.

Barbe.—On dit très-bien: faire sa barbe, se faire la barbe, se faire faire la barbe, comme on dit se raser la barbe ou simplement se raser. (Acad.)

Barboter, n'est pas français; dites grommeler, marmoter.

Barette.Faire barette, expression vicieuse, connue des écoliers; dites, faire l'école buissonnière.

Baril, s. m.: prononcez bari.

Baromètre, s. masculin; dites un baromè-tre et non baromette ni baronette.

Barres, jeu d'écolier, est un substantif féminin qui ne s'emploie qu'au pluriel: jouer aux barres.—On ne prononce qu'une r ainsi que dans barrer, barreau, barrette, barricade, barricader, barrière, barrique.

Barthélemi et non Barthélémi, ni Bartholomi, Bartholomé; on écrit aussi Barthélemy.—Voyez y.

Bartiau.—Ne dites pas: cet élève a fait aujourd'hui le bartiau; dites, ... a fait l'école buissonnière, a manqué l'école: bartiau est un mot wallon du Hainaut.

Bas.—Ne dites pas: j'ai vu cet acteur bas de la scène, mais, je l'ai vu hors de la scène, à la ville.

2. Ne dites pas: il est tombé, il s'est jeté, il a sauté en bas de son cheval, de l'échelle, de l'arbre, etc.; dites, à bas de son cheval.

3. Ne dites pas: descendre en bas, monter en haut; dites simplement descendre, monter. Voyez haut.

4. Ne dites pas: cette maison n'est bonne qu'à mettre bas; dites, qu'à mettre à bas.

5. Ne dites pas: j'ai mis bas ce grand garçon; dites, je l'ai renversé, je l'ai terrassé.

6. Ne dites pas: j'ai tiré l'oiseau bas ou en bas (au tir à l'arc ou à l'arbalète); dites, j'ai abattu l'oiseau.

7. Ne dites pas: tirez la clef bas ou en bas de la serrure; dites, tirez ou ôtez la clef de la serrure.

8. Ne dites pas: le tonneau est bas ou en bas, pour signifier qu'il est vide ou presque vide; dites, le vin, la bière, etc. est bas, pour exprimer que le tonneau est vide; et dites, le vin, la bière, etc. est au bas, pour signifier que le tonneau est presque vide.

Bassin, Bourse.—Le bassin se dit du plat où l'on reçoit les offrandes à la messe, ainsi que du petit vase dont on se sert pour aller à la quête à l'église.—La bourse sert également pour la quête et se dit d'un petit sac attaché au bout d'un manche.

Bât, s. m., selle de bêtes de somme; prononcez (â long);—mais l'a est bref dans il bat, 3e pers. du prés. de l'ind. du v. battre.

Bateau, Tableau: prononcez batô, tablô (a bref) et non bâtô, tâblô.

Bâtisse, s. f., construction d'un bâtiment quant à la maçonnerie; prononcez bâtisse (â long) et non batisse ni batize; prononcez de même bâtir, bâtiment, bâton (â long).

Batiste, s. f., toile de lin très-fine; Baptiste, nom propre: prononcez batis-te et non batisse.

Bâtonnade, n'est pas français; dites bastonnade.

Battante, dans le sens de volet, n'est pas français: fermez les volets et non les battantes.

Beau, belle, adj.—Ne dites pas: c'était beau pour voir; dites, c'était beau à voir. (Fland.)

Beaucoup, adv.—Ne dites pas: il y avait beaucoup de peuple au sermon: dites, beaucoup de monde.

2. Beaucoup, dans le sens de plusieurs, ne s'emploie seul que quand il est précédé d'un déterminatif; on dit, nous sommes beaucoup, il y en a beaucoup; mais on ne dira point, beaucoup ont pensé, c'est-à-dire, beaucoup de personnes ont pensé; dans ce cas, il doit toujours être suivi de gens, personnes.

3. Beaucoup est précédé de la préposition de quand il est après l'adjectif; ainsi on dit: il est beaucoup plus grand, et il est plus grand de beaucoup.—Prononcez bôcou et non bocou ni bôcoupe; le p se prononce devant une voyelle ou une h muette: on l'a beaucoup admiré.

Beaufays, village à deux lieues de Liége: prononcez Beaufa-ïî et non Beaufai-î, par la raison qu'il faut conserver aux noms propres leur prononciation indigène ou de la localité.

Bécasse, oiseau: prononcez bécace et non bégace.

Béchée, s. f.—Ce mot n'est pas français; il faut dire, becquée ou béquée: cet oiseau donne la becquée à ses petits; on dit de même becqueter ou béqueter.

Béelzébut, Belzébut, Belzébuth, le diable: prononcez Belzébute.

Bègue.—Ne dites pas: cet enfant bègue, mais cet enfant bégaye; bègue, est subst. et adj.

Belge: prononcez Bel-ge et non Bel-che.

Ben pour bien; ne dites pas: ce jardin est ben joli; mais, bien joli.

Bénir, v. a.—Bénir a deux participes passés: bénit, bénite et béni, bénie. Le premier se dit de certaines choses sur lesquelles la bénédiction du prêtre a été donnée avec les cérémonies prescrites: pain bénit, eau bénite, maison bénite, crucifix bénit, image, médaille bénite; les drapeaux ont été bénits.—Le second participe a toutes les autres significations de son verbe, et s'emploie surtout en parlant des personnes: un peuple béni de Dieu; l'Ange dit à la Sainte-Vierge: vous êtes bénie entre toutes les femmes (Acad.); toutes les nations de la terre ont été bénies en Jésus-Christ (comblées de biens, de bénédictions par J.-C.)

Berce, pour berceau, n'est pas français.

Berlue, s. f., éblouissement passager; prononcez berlû et non berlu-we.

2. Ne dites pas: cet homme a la brelue, mais la berlue.

Bernique, est français: je croyais le trouver chez lui, mais bernique!

Berriques est un mot wallon qu'il faut traduire par besicles ou lunettes.

Besoin.—Prononcez bezo-in et non bezo-an.

2. Ne dites pas: je n'ai rien besoin, je l'ai besoin; dites, je n'ai besoin de rien, j'en ai besoin. (Fland.)

3. Ne dites pas: voulez-vous que je vous aide?—Ce n'est pas besoin; dites, c'est inutile, ce n'est pas nécessaire. (Fland.)

4. Ne dites pas non plus: je n'en ai pas de besoin; dites, je n'en ai pas besoin.

Beurre, s. m.—On dit une motte de beurre (et non tartine), pour signifier un morceau de beurre arrangé en forme de petit pain.

Beurré, s. m., sorte de poire fondante: beurré blanc.

2. Beurrée, s. f., tranche de pain recouverte de beurre; on dit aussi tartine.

Bey, gouverneur turc: prononcez .

Bibliophile, Bibliomane.—Le bibliomane est celui qui a la passion, la fureur de posséder des livres, non pas tant pour s'instruire que pour en repaître sa vue et se féliciter de les avoir. La bibliomanie est l'excès ou l'aberration de la bibliophilie.—Le bibliophile est celui qui aime sagement et honorablement les livres, qui a du goût pour les bons ouvrages et qui sait les discerner d'avec les mauvais. Les qualités du bibliophile et du bibliographe se confondent; mais quelquefois les bibliophiles les plus instruits et les plus raisonnables tombent dans la bibliomanie.

Bien, s. et adv.—Voyez le mot rien pour la prononciation de bien.

Bienfaisance, Bienfaisant.—Prononcez, mais n'écrivez pas, bienfesance, bienfesant.

Biez, s. m.—Ce mot ne se dit que du canal d'un moulin; dans toute autre acception il faut se servir du mot canal.

Bijoutière.—C'est à tort qu'on désigne sous ce nom une modiste ou monteuse de modes.

Bileux, n'est pas français, dites, bilieux: cet homme est d'un tempérament bilieux.

Bille, s. f. (ll mouillées), boule d'ivoire pour jouer au billard.—Petites boules de pierre ou de marbre qui servent à des jeux d'enfants; on dit quelquefois aussi gobille (Bescherelle). Voyez chique.

Billet, s. m.—Billet de faire part ou simplement billet de part, billet, lettre, ordinairement imprimée, par laquelle on annonce un mariage, une naissance, un décès, qui intéresse celui qui écrit; prononcez billet, ll mouillées. Voyez mortuaire.

Bis, bise, adj., brun; prononcez bi: du pain bis.

2. Bis, interj., encore une fois; prononcez bice.

Bisbille, s. f. (ll mouillées), querelle sur des riens; ne dites pas bisbisse.

Biser, dans le sens de faire de la bise, n'est pas français; dites donc il fait de la bise, nous avons vent du Nord et non il bise.

Bisquer, v. n., pester, être de mauvaise humeur, être vexé; ce mot figure dans les dictionnaires, mais il est populaire.

Bissextile, adj.: prononcez bis-sex-tile et non bizextile, bizectile, bisek.

Bivac ou Bivouac, s. m., garde en plein air; prononcez bivaque; il en est de même de bivaquer, bivouaquer.

Blague, s. f., est un petit sachet où les fumeurs mettent le tabac.

Blaguer, Blagueur, Blague, sont des expressions triviales et populaires; remplacez-les par hâbler, hâbleur, hâblerie.

Blamer, dans le sens de flamber, jeter de la flamme, n'est pas français; c'est un mot wallon.

Blanc.—Ce mot n'est jamais synonyme de pâle; ne dites donc pas d'un convalescent qu'il est encore bien blanc, qu'il est blanc-mort; dites, qu'il est encore bien pâle, qu'il est pâle comme un mort. (Wall.)

2. Ne dites pas non plus: il est blanc comme un lait, comme un satin; dites, il est blanc comme lait, comme du lait, comme le lait; comme satin, comme du satin, comme le satin.

Blanchisserie ou Blancherie (et non blanchierie), le lieu où l'on blanchit la toile ou la cire.

Blette, adj. sans masculin: poire blette, poire molle qui n'est pas encore gâtée.

Bloc, s. m.—On prononce le c final, quand le mot est isolé ou à la fin d'une phrase ou lorsqu'il est suivi d'un mot commençant par une voyelle ou une h muette: acheter toutes les marchandises en bloc (bloque), un bloc (blo) de marbre. Voyez c.

Blocus, s. m., action de cerner une place; prononcez blocuce. Voyez s finale.

Blouser, v. act., tromper; se blouser, se tromper: ces termes sont populaires et familiers.

Bluet, s. m., (on écrit plus rarement bleuet), espèce de fleur bleue qui croît dans les blés; on l'appelle aussi barbeau: prononcez bluè, bleuè et non blu-wet, etc.

Boa, s. m., grand serpent; prononcez bo-a en deux syllabes.

Bœuf, s. m., quadrupède ruminant; prononcez beu-fe; on prononce au pluriel beû, ainsi que bœuf gras (beû gras), bœuf salé (beû salé); dans nerf-de-bœuf on ne prononce l'f que dans bœuf; il en est de même de œuf (eufe) et œufs ().

Boire.—On dit, prendre du café, du thé, du chocolat; on dit également prendre et non boire une médecine. Voyez café.

Boîte, s. f., pour ventouse, est wallon; ne dites donc pas: on lui a mis six boîtes à la jambe, mais, six ventouses.

2. Il s'emploie absolument pour tabatière: une belle boîte; prononcez boate et non boète ni boéte.

Bon, adj., avoir bon, est un grossier wallonnisme; ne dites donc pas: on a si bon, pendant l'hiver, auprès du feu; dites, on est si bien, il fait si bon...

2. Ne dites pas: mon camarade a bon de me tourmenter; dites, mon camarade prend plaisir, a du plaisir, s'amuse à...

3. Ne dites pas: comme je ne suis pas assez riche, je ne pourrais pas faire cette énorme dépense, c'est bon pour vous; dites, c'est bon à vous.

4. Pour le bon, pour de bon, expressions usitées chez les enfants, surtout au jeu, sont des wallonnismes et doivent être remplacées par tout de bon ou un équivalent, comme, pour quelque chose; on dit également pour rire ou pour rien dans le sens contraire.

5. Ne dites pas: ce commerçant a bon à vivre; mais, vit bien, vit à l'aise, est dans l'aisance. (Wall.)

6. Tout de bon, sérieusement, est français: jusqu'ici il plaisantait, mais à présent il se fâche tout de bon, et non pour de bon, pour le bon, etc.

7. Bon pour: ne dites pas ce fruit est bon pour manger; mais, à manger; ne dites pas non plus: cette église est belle pour voir; mais, à voir: ce sont là des flandricismes.

8. Ne dites pas: j'ai bon trois sous ou trois sous de bon, pour indiquer que vous avez donné trois sous de trop, et que l'on vous doit trois sous; dites, il me revient trois sous. (Fland.)

9. Ne dites pas: le dites-vous en bon? dites, le dites-vous sérieusement? (Fland.)

10. On dit: il est bon de faire, de dire et il fait bon faire, dire: il est bon de savoir modérer ses désirs; il fait bon marcher, se promener, étudier, etc.

Bonheur, s. m.—Il n'a point de pluriel à moins qu'on ne l'emploie comme synonyme d'événement heureux: il lui est arrivé plusieurs bonheurs en un jour. (Acad.)

Bonhommes.—Ne dites pas: M. est un marchand de bonhommes; dites, M. est un marchand de jouets, un bimbelotier.

Boni, s. m., t. de finances; au pluriel bonis.

Bonne d'enfant.—Ne dites pas garde-d'enfant ni garde-enfant.

Bonnet, s. m., vêtement de tête: bonnette est wallon.

Bonté, s. f.—Ayez la bonté de vous asseoir, est une formule comique de politesse; dites, asseyez-vous, je vous prie.

Bordeaux, n. pr. de ville: écrivez et prononcez Bordeaux et non Bourdeaux.

Borgne, adj. et s., fait au féminin borgne; borgnesse est un terme bas et injurieux qui se dit d'une femme ou d'une fille borgne; borgnette n'est pas français.

Bosseler.—Ne dites pas: j'ai bosselé ma lampe en la laissant tomber; dites, j'ai bossué... Bossuer signifie faire des bosses à un métal; bosseler signifie travailler en bosse.

Bouc, s. m.: prononcez bouque.

Boucan, s. m., tapage, vacarme; ce mot est français.

Bouche.—Ne dites pas: je le lui dirai de bouche; mais, de vive voix, ou en face, sans détours, nettement.

2. Ne dites pas: il a toujours la pipe en bouche; dites, à la bouche. Voyez main.

3. D'après les exemples que donne l'Académie, on peut dire la bouche ou la gueule d'un barbeau, etc. En parlant des bêtes de somme et de trait, on dit la bouche d'un âne, d'un bœuf, d'un chameau, d'un cheval, d'un éléphant; on dit aussi la bouche d'une carpe, d'une grenouille, d'un saumon; le mot gueule s'applique particulièrement aux animaux carnassiers. Voyez gueule.

Bouchon, s. m.—Ne dites pas, un bouchon de cheminée; mais, un devant de cheminée.

Boucle, s. f.: prononcez et écrivez bou-cle et non bou-que, blou-que ni boukèle.

Bouger.—Ce verbe est neutre et ne peut avoir de régime; ne dites donc pas: il se bouge; mais, il bouge;—ne vous bougez pas de là; mais, ne bougez point de là;—bougez-vous; mais, ôtez-vous, retirez-vous, faites place;—vous bougez tout; mais, vous touchez à tout, vous dérangez tout.—Ainsi bouger quelque chose et se bouger sont des barbarismes.

Bouilleau pour bouleau.—Ne dites pas un balai de bouilleau, mais, de bouleau.

Boulancer.—Ne dites pas: il m'a boulancé, pour il m'a rudoyé, bousculé. (Wall.)

Boulet, s. m.—Ne dites pas, un boulet de neige, mais une boule, une pelote de neige; se battre à coup de pelotes de neige. Voyez briquette.

Boulette, dans le sens de balourdise, bévue, étourderie, est français, mais il est familier. Voyez hochet.

Boulevard, s. m.—Autrefois on écrivait boulevart.

Bouli et Boulie.—Écrivez et prononcez bouilli et bouillie, en mouillant les ll.

Bouloire, s. f., vaisseau de métal pour faire bouillir l'eau; écrivez et prononcez bouilloire.

Bouquette, mot wallon, en français crêpe, s. f., sorte de petite omelette faite avec de la farine de sarrazin: à Liége, on mange des crêpes à Noël; et non, des bouquettes; j'ai acheté de la farine de sarrazin; et non, de la farine de bouquette.

2. Ne dites pas: jeu de bouquette, mais, jeu d'osselets: jouer aux osselets.

Bourg, s. m., gros village: prononcez bour-ke. Cependant on ne fait pas entendre le g de bourg à la fin des mots: Limbourg, Cobourg, faubourg, que l'on prononce Limbour, Cobour, faubour.

Bourgmestre, s. m.—On prononce bourgue-mestre (Acad.), et non bourkmaître, bourkmaîse, bourgue-maître, bourguemaisse.

Bourse, s. f.—Ne dites pas: je suis allé en bourse; dites, à la bourse. Voyez bassin.

Bouteille (ll mouillées, et non boutèle).—Ne dites pas: le médecin m'a prescrit cette bouteille; mais, cette médecine, cette drogue, cette potion.

Boutique, s. f.—Ne dites pas: mon père fait boutique; dites, tient boutique, a un magasin, fait commerce. (Wall.)

2. Ne dites pas: mon domestique soigne les chevaux et fait en même temps à la boutique; dites, et sert à la boutique, s'occupe de la boutique. (Wall.)

3. Ne dites pas non plus: ce négociant fait dans les draps, dans les épiceries; dites, vend les draps, les épiceries, fait le commerce de draps, etc. (Wall.)

Bouton, s. m.—Le bouton d'une serrure, d'un verrou, est la partie saillante et arrondie à l'aide de laquelle on pousse et on tire le pêne d'une serrure ou un verrou; on dit dans un sens analogue, le bouton d'un tiroir, d'un couvercle, etc. (Acad.) Le bouton d'une porte est la pièce de fer ou de cuivre qui est ordinairement de forme ronde ou ovale, et qui sert à tirer une porte à soi ou à l'ouvrir: tournez le bouton. (Acad.)

Boyard ou Boïard, seigneur russe; prononcez bo-ï-ard.

Brader, n'est pas français; rendez ce mot par, perdre, prodiguer, gâcher, vendre à trop bas prix, selon le sens: il vend sa marchandise à trop bas prix, il la gâche.

Brahme, Brahmane, Brahmanisme, Brahmanique; prononcez brâ-me, brâ-mane, etc., sans faire sentir l'h.

Braire, v. n., ne se dit que du cri peu harmonieux de l'âne; c'est donc à tort que les wallons le disent des personnes.

Bras, s. m.—Ne dites pas: elle tenait son enfant dans les bras; dites, dans ses bras.

Brâs ou Brai, pour signifier l'orge préparée pour faire de la bière, n'est pas français; dites, malt: en Angleterre, l'impôt sur le malt est considérable. (Acad.) La drèche est le marc (le résidu) de l'orge qui a été ainsi employée.

Brasse.—Ne dites pas: il m'a pris à brasse-corps et m'a renversé; dites, à bras-le-corps.

Brasserie, s. f., lieu où l'on fait la bière; ne dites pas brassine.

Brave, adj.—Un homme brave, est un homme qui a de la bravoure, du courage; un brave homme est un homme honnête, bon, obligeant; il est familier dans ce dernier cas.

2.—Brave, subst., se dit uniquement d'un homme qui a de la bravoure; vous ne direz donc pas à un écolier: faites vos devoirs comme un brave; dites, comme un sage, comme un bon écolier, ou bien, faites sagement, tranquillement vos devoirs; brave, dans cette acception est tout-à-fait wallon.

Breloque (battre la).—Cette locution vicieuse est fort usitée, surtout dans le Hainaut, pour signifier radoter.

Brevet, s. m., Breveter; prononcez comme c'est écrit et non, brévet, bréveter ni brefeter.

Brichauder, Briscader.—Ces mots ne sont pas français; c'est gaspiller, prodiguer, qu'il faut dire.

Brick, s. m., petit navire armé; prononcez bri-ke; on écrit aussi, mais moins souvent, brig.

Brièveté, s. f.: prononcez briè-ve-té et non brié-fe-té. Voyez v.

Brigadier, s. m.—Prononcez l'a bref et non brigâdier; prononcez de même saladier et les autres mots de la même terminaison.

Brillant, adj.—Un brillant éclat est un pléonasme vicieux, car tout éclat est nécessairement brillant.

Bris, s. m., terme de palais, fracture, rupture; prononcez l's, bri-ce. (Acad.)

Brise-feu, s. m.; ne dites pas un brise-feu; dites un écran.

Broc, s. m., grand vase pour le vin; prononcez brô; le c ne se prononce qu'en poésie et dans la locution de bric et de broc. Voyez c final.

Brosse, pour balai, n'est pas français.

Brosseter, nettoyer avec la brosse, n'est pas français: dites brosser. (Wall.)

Brouet, s. m., bouillon au lait et au sucre; prononcez brou-è (deux syllabes) et non broè ni brou-wet.

Brouette, s. f.; prononcez brou-ette et non brou-wette.

2. Faire brouette, terme du jeu de quilles, ne rien abattre, est une expression wallonne; dites, faire chou blanc.

Broiement ou Broîment, s. m., action de broyer: prononcez broi-ment et non broy-ï-ment.

Brou, s. m., enveloppe verte des noix, des amandes et des fruits à coquille; ce mot ne s'emploie pas au pluriel. Écale signifie la même chose, et se dit en outre: 1o, de certains légumes: écales de pois, écales de fèves; 2o, de la couverture solide de l'œuf, qui porte aussi le nom de coque et de coquille: j'ai brisé l'écale, la coque, la coquille de mon œuf. Mais cale n'est français dans aucune de ces acceptions: cales de noix, est donc une faute grossière; écrivez et prononcez écale et non écaille.—Cale, s. f., se dit d'un morceau de bois, de pierre, etc. qu'on place sous un objet quelconque pour le mettre de niveau ou lui donner de l'assiette.

Brouillamini, s. m., désordre, confusion: embrouillamini n'est pas français.

Brouillard (papier); voyez buvard et tache.

Brouillasser, n'est pas français; dites, il fait, il y a du brouillard, il bruine.

Brouilleur.—Ne dites pas d'un mauvais écrivain, c'est un brouilleur de papier; dites, ... un barbouilleur.

Bru, s. f.—On dit ordinairement belle fille.

Bruit, s. m.—Voyez mener.

Brûler (avec un accent circonflexe), employé impersonnellement, est un flandricisme: on sonne le tocsin, il brûle quelque part; dites, il y a un incendie; ne dites pas non plus: il a brûlé cette nuit; mais, il y a eu un incendie cette nuit.

2. Ne dites pas: mon feu brûle bien, ma lampe brûle bien; dites, mon feu flambe bien, ma lampe éclaire bien.

3. Brûler du café, pour rôtir, griller, torréfier du café, est une expression wallonne et flamande tout à la fois. Brûler du café, signifie: consumer du café par le feu; or ce n'est pas là ce qu'on veut dire quand on emploie cette locution; dites donc griller, rôtir du café et mieux torréfier qui nous paraît le mot propre; torréfaction est l'action de torréfier.

Brûle-bout: voyez profit.

Brut, adj.—On prononce le t: du sucre brut (brute).

Bruxelles, ville capitale de la Belgique; prononcez Brucè-les, d'après le flamand Brussel, et non Bruk-celles; ne dites pas Bruxelaire ni Brusselaire; c'est Bruxellois (Bru-cellois) qu'il faut dire.

Bu, ne s'emploie pas avec l'auxiliaire être en parlant des personnes; ne dites donc pas d'un homme ivre: il est bu, mais il a bu, il est gris, il est ivre, il a une pointe, une petite pointe de vin, de liqueur.

Bûche de bois, est un pléonasme vicieux; dites simplement, bûche, pièce de gros bois de chauffage; on dira pourtant une bûche de bois de hêtre, de bois flotté.

2. On dit tirer à la bûchette, à la courte paille; et non, à la bûche.

Buée, s. f., ancien mot français, aujourd'hui inusité; dites lessive.

Buffleteries, s. f., tout ce qui dans l'équipement militaire, est fait d'une peau préparée à la manière de la peau de buffle; écrivez et prononcez buffleteries, et non buffeteries.

Bure, puits de mines, est du féminin: cette bure est profonde.

Bureau.—Ne dites pas: mon père écrit sur un bureau; mais, dans un bureau.

Busculer, n'est pas français; dites bousculer.

Buse.—Ne dites pas: la buse ou les buses du poêle, mais le tuyau ou les tuyaux du poêle; buse dans ce sens est un mot wallon.

But, s. m., point où l'on vise, terme, fin; le t se prononce lorsque le mot termine la phrase, ou quand il est devant une voyelle ou une h muette.

2. Ne le confondez pas avec butte, s. f., qui signifie un petit tertre, une petite élévation de terre.

3. On ne remplit pas un but, comme on remplit un tonneau; on l'atteint: il a atteint son but.

But-à-but, loc. adv., également, sans aucun avantage de part ni d'autre; on l'emploie surtout au jeu: jouer but-à-but, être but-à-but.

Buvable, adj., est français, mais il est familier; on dit plutôt potable.

Buvard.Papier buvard n'est pas français; dites, papier brouillard, pour signifier le papier dont on se sert pour faire sécher l'écriture fraîche.

2. Le buvard, s. m., est une sorte d'album où toutes les feuilles sont de papier brouillard, et dont on se sert pour faire sécher l'écriture fraîche.

Dictionnaire du bon langage

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