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VI

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Après minuit, lorsque tous les théâtres sont fermés,. chaque cocher de coupé ou de fiacre cherche une pratique, non pas à conduire, mais qui le mènese coucher. Avant de vous laisser monter dans sa voiture, il vous demande où vous allez, et si le hasard veut que vous demeuriez dans son quartier, il consent à vous ouvrir la portière. J’ai pris l’habitude de devancer la question, et, toutes les fois que, rentrant tard, j’ai besoin d’une voiture, c’est moi qui demande, en suivant la file, à tous les cochers de vouloir bien me confier le nom de la rue qu’ils habitent, et quand cette rue est sinon tout à fait la mienne, mais du moins sa voisine, je me fais un devoir de conduire les chevaux à leur écurie.

Il n’y a que ce moyen d’éviter un voyage désagréable.

Les couleurs de lanternes, bleues, vertes, jaunes, rouges, me servent dans mes recherches, quoique certaines nuances appartiennent quelquefois aux quartiers les plus éloignés les uns des autres; témoin, la rouge, qui indique en même temps la rentrée à Passy et à Batignolles.

— Sont-ils fous ces bourgeois de demeurer si loin! exclamait un jour un cocher qui m’avait conduit à Auteuil.

— Où pourrait-on demeurer pour vous être agréable? lui demandai-je.

— Dame! me répondit-il, je ne sais pas trop; ça dépend de l’endroit où l’on me prend.

La disparition complète des cabriolets a été un des bienfaits du progrès; les charmes de la conversation qu’on pouvait avoir avec le cocher n’étaient pas toujours une compensation suffisante à l’âcreté de ses odeurs.

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