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II
ОглавлениеLe Parisien donc monte en voiture:
Pour vaquer à ses affaires, plus ou moins importantes,
Pour aller à ses plaisirs, légitimes ou non,
Pour n’être vu de personne, autant que possible,
Pour être vu de tout le monde, de son concierge même;
Enfin, tout simplement pour... monter en voiture.
Il a, à la disposition de son goût, devenu un besoin:
Ses équipages particuliers, s’il a une grande fortune ou un rang à tenir;
Les voitures au mois ou à l’année, s’il est seulement riche;
Les voitures sous remise, s’il est à son aise ou s’il veut le paraître;
Les fiacres, s’il est économe et dépourvu de vanité ;
Les omnibus, s’il n’a pas de préjugés.
En disant que, s’il a une grande fortune, le Parisien a ses équipages particuliers, je dois avouer qu’il n’abuse pas toujours de la permission.
En effet, ce ne sont pas les familles les plus opulentes qui affichent le plus grand luxe de chevaux et de voilures; les anciennes maisons entretiennent plutôt qu’elles ne renouvellent leurs écuries.
Les millionnaires improvisés du jour au lendemain parles hasards de la hausse ou de la baisse; quelques rares femmes à la mode, qui prennent leur capital momentané pour une rente perpétuelle; quelques princes ou fournisseurs russes, venus en France avec ou sans autorisation de leur gouvernement, tiennent le haut du pavé sur le turf élégant.
Le sommet de la fashion est d’avoir voiture d’hiver et voiture d’été, équipages de jour, équipages de nuit.
Un homme expert, en voyant passer un attelage, immédiatement, sans en connaître le maître, vous dira à quel quartier il appartient, car rien ne ressemble moins à un carosse du faubourg Saint-Germain qu’une calèche de la Chaussée-d’Antin ou de la rue Laffitte.