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Le Parisien aime essentiellement la voiture. Il en a fait une des choses indispensables de sa vie, et ne peut pas plus s’en passer que de pain et de spectacles.

Sur le seul boulevard des Italiens il passe, dit la statistique, 10,750 véhicules par vingt-quatre heures; les Champs-Elysées qui ne sont guère fréquentés que dans l’après-midi, en comptent en moyenne 10,000 dans le même espace de temps.

Le Parisien est donc plus exigeant que le Romain de la décadence, qui demandait seulement

Panem et circences

Quand je dis le Parisien, je me sers sciemment d’une expression impropre, c’est l’habitant de Paris que je devrais écrire.

«C’est bien singulier, me confiait un jour le concierge d’un des plus importants immeubles de la rue Laffitte, dans ma maison, excepté moi, il n’y a pas un Parisien; encore suis-je né à Yvetot.»

Au reste, tous les soirs, à l’heure du dîner, adressez-vous à douze personnes isolées ou prises une par une dans les groupes différents du boulevard, et demandez-leur de quel pays elles sont: leurs réponses vous convaincront que Paris est à peu près composé comme la maison dont je parle plus haut.

Sur les douze personnes interrogées, vous trouverez, avec quelques variations peut-être, trois Bordelais, deux Marseillais, deux Lyonnais, deux Italiens, un Russe, un Anglais et un Parisien.

Que si, au lieu de prendre à droite et à gauche, vous questionnez les gens d’une même société, stationnant ou se promenant, vous tomberez sur des groupes entièrement composés de Bordelais, de Marseillais, de Lyonnais, d’Italiens, de Russes, d’Anglais, mais je vous défie de trouver réunis douze vrais Parisiens, nés à Paris.

C’est donc uniquement pour la facilité de la phrase, que je me sers du mot parisien.

Paris partout

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