Читать книгу Études historiques, littéraires et scientifiques sur l'arrondissement de Jonzac - Pierre-Damien Rainguet - Страница 33

BOIS-COURBON.

Оглавление

Table des matières

Ce manoir, bien délabré maintenant, était jadis une riche gentilhommière. Sur sa principale porte d’entrée, on remarquait une rangée de belles statues en pierre. Il appartint d’abord aux d’Aubigné et passa ensuite aux Madronnet, qui possédèrent 250 ans, la terre de Saint-Eugène, érigée en comté par Louis XVI, en faveur de M. Joseph de Madronnet, avec haute, basse et moyenne justice. Ce comté comprenait cinq belles propriétés: Pimbert et chez Tollé en Arthenac, Guéret. Tarnac et Bois-Courbon en Saint-Eugène.

La famille de Madronnet paraît originaire du Bazadais. En 1285, un de ses membres était lieutenant-général de cette province. En 1410, un autre membre était maire de Saint-Jean-d’Angély. On cite encore un abbé Madronnet, archiprètre de Libourne au XVe siècle, et qui fut un savant de l’époque. Au XVIe siècle, comme tant d’autres, cette famille donna dans les erreurs de l’hérésie, dont elle ne sortit que par l’abjuration du comte Joseph de Madronnet. Elle avait été alliée aux d’Aubigné ; aussi, lorsque Constant d’Aubigné, père de Mme de Maintenon, revint d’Amérique, où il était allé pour refaire sa fortune et sans y avoir réussi, il confia sa fille à la famille Madronnet de Pimbert, qui prit soin de son enfance. Quelques années après, un autre membre de la même famille, capitaine du génie, quitta la France après la révocation de l’édit de Nantes, et s’enrôla dans l’armée du prince d’Orange; il fut tué au siège de Limerick, où il commandait le génie comme lieutenant-colonel.

Le 26 mars 1789, le comte de Madronnet vota pour son fief de Saint-Eugène, à l’élection faite à Saintes pour les États-Généraux.

Nous avons emprunté la plupart de ces détails à une lettre intéressante écrite par M. de Saint-Eugène à M. l’abbé Rideau, le 31 août 1848. Dans cette épître, l’auteur accédant au vœu de son pasteur, comme il le dit, lui fournit quelques notes plus haut reproduites, sur la famille Madronnet et sur ses propriétés dans le canton d’Archiac; il aborde la question des fiefs anciennement détenus par la noblesse, et il s’efforce de justifier certaines redevances que leur payaient des tenanciers pour délaissement de propriétés foncières, redevances pourtant que la Révolution, à cause de leur dénomination féodale, confondit dans une proscription générale. Dans cette lettre fort étendue, M. le comte de Saint-Eugène fait preuve d’esprit et d’une instruction aussi variée que profonde: nous regrettons que les bornes de cet ouvrage ne nous permettent d’en citer que la fin: «... J’ai hâte de finir, mais si j’ai été prolixe,

» vous n’avez plus le droit de vous plaindre du rabâchage d’un septua presque

» octogénaire. J’ai résisté longtemps à vos sollicitations de traiter un sujet qui

» n’a plus d’objet; quand on n’est pas héritier de la plume de Plutarque, on

» n’a pas le droit de faire parler les morts, j’aurai cependant le mérite de

» l’obéissance, et j’y trouverai l’avantage de vous assurer de nouveau, mon

» cher pasteur, de mes sentiments d’estime et de vénération.»

Études historiques, littéraires et scientifiques sur l'arrondissement de Jonzac

Подняться наверх