Читать книгу Études historiques, littéraires et scientifiques sur l'arrondissement de Jonzac - Pierre-Damien Rainguet - Страница 21

483 hab. — 745 hect.

Оглавление

Suivant le pouillé du diocèse de Saintes, de l’an 1586, l’église de Brie était dédiée à N.-D. sous le titre de l’Assomption. Elle a pour patron secondaire saint Valentin, prêtre et martyr à Rome au IIIe siècle. A dater seulement des premières années du siècle actuel, cette église à été placée, par suite d’une erreur qu’expliquent la longue vacance du siège curial et un certain rapport euphonique dans les noms, sous l’invocation de saint Brice, évêque de Tours au Ve siècle et disciple du grand saint Martin. Nous conseillerions à cette paroisse de rester fidèle aux anciennes traditions religieuses, d’autant plus précieuses dans l’occurence qu’elles ont la Sainte mère de notre Sauveur pour objet

Cette église offre l’aspect des immenses dégradations que le temps lui a fait subir. Son portail ogival mérite l’attention et la ferait ranger, quant à certaines substructions importantes du moins, dans la période gothique secondaire. Le clocher appartenait à la phase romane secondaire. «Mais en 1670, dit

» l’abbé Guy d’Angeac, curé de Brie, la nuit de Noël, le clocher tomba dès le

» fondement de l’église dont il causa une grande ruine...» Ailleurs il la nomme

l’église démolie de Brie. Le bon curé la fit réparer de son mieux; mais hélas! qu’étaient devenues alors les traditions artistiques des âges de foi! Au lieu de la croix latine que formait auparavant cette église, on la réduisit à un simple rectangle, ses deux chapelles latérales disparurent et les murs de la nef furent abaissés de deux mètres. Ainsi s’effaça presque complétement le caractère architectonique de ce vieux monument. Le culte public y fut interdit, jusqu’à complète réparation, par Mgr de Bassompierre, évêque de Saintes. Enfin la bénédiction de l’église rebâtie et notablement défigurée, eut lieu le 1er janvier 1673. Des deux chapelles qui se voyaient dans l’église avant l’événement de 1670, une était dédiée à N.-D. et l’autre au St-Esprit qu’on désigna jusqu’en 1656, sous le titre, extraordinaire de Saint-Feu, désignation que changea, pour des motifs qui nous sont inconnus, Mgr de Bassompierre, lors de sa tournée épiscopale, le 1er juillet de cette même année, suivant l’attestation de l’abbé d’Angeac.

La croix du cimetière porte cette inscription peu remarquable quant au style:

PASSANT CONTEMPLE

EN CE LIEV

DE TON DIEV

LAMOVR SANS EXEMPLE,

PRANDS COVRAGE

DE RAZE A TRACÉ

ENSVISTE A MIS SVR PIED

CE BEL OVVRAGE. — 1626. —

FESTE PAR MESTRE DVRAND.

La cloche de Brie a été bénite en 1621. En 1860 on a fait voûter, en briques et plâtre, en ogives et à vive-arête, avec arcs doubleaux, cette ancienne église.

Les actes de l’etat religieux de la paroisse remontent à l’année 1600 et sont en bon état.

L’abbé Briand, dans une longue dissertation historique, désigne Brie comme un des points où aurait pu débarquer, au VIIe siècle, saint Macoux, évêque d’Aleth, dans sa seconde visite à la Saintonge. C’est une application, sans motif plausible, de ce passage des légendaires où il est dit que le prélat de l’Armorique fut accueilli par saint Léonce, évêque de Saintes, au lieu dit Archenbrie [Arcus in Braïa vel Bria] arceau ou pont de la Brie qui se trouvait non pas dans le voisinage d’Archiac, mais bien dans la paroisse de Benon, sur les bords de l’Océan, lieu plus favorable d’ailleurs à un débarquement et qui plus tard fut réuni sous le titre d’Arcum cello, aux dépendances de l’abbaye de la Grâce-Dieu de Benon.

On trouve dans cette commune, les traces de deux anciens manoirs: le Logis de Brie et la Houlette.

Du logis de Brie il ne reste plus que la porte d’entrée et la chapelle de style roman.

En 1169, Guillaume de Brie signa une charte avec Hélie d’Ozillac et Astence de Ballode .

Au XVIe siècle, Jean d’Aubigné épousa Catherine de Lestang, dame de Brie; il était issu d’une ancienne famille de la Bretagne, selon d’autres, de l‘Anjou. Nous inclinerions volontiers pour cette dernière allégation, conforme aux Mémoires d’Agrippa d’Aubigné, mentionnant que dans un procès, son père produisit les contrats de mariages et partages de six lignées successives, démontrant qu’il descendait de Savary d’Aubigné, commandant, pour le roi d’Angleterre, au château de Chinon.

Théodore-Agrippa d’Aubigné, leur fils, né au château de Saint-Maury, près Pons, en 1550 et mort à Genève en 1630, partit dès l’âge de 16 ans du château de Brie, pour sa lutte à outrance contre la plus sainte des causes; il mit constamment sa vaillante épée et sa plume féconde au service d’une révolution autant politique que religieuse et qui couvrit son pays de sang et de ruines. En dépensant moins d’efforts et de génie, et les dirigeant vers un noble but, il aurait réellement mérité de sa patrie et de la postérité.

Dans ces vers, expression des regrets les plus mélancoliques, d’Aubigné déplore les ruines d’églises, amoncelées par la réforme et par lui-même en particulier:

«......

Les moineaux ont leurs nids, leurs nids les hirondelles,

Tout est mis à l’abri par les soins des mortels

Et Dieu seul immortel n’a logis ni autels.»

Combien le héros calviniste dût se frapper la poitrine, en confiant au papier ces doléances si naïves.

Les d’Aubigné avaient pour armes: de gueules au lion d’hermine, armé, lampassé et couronné d’or. — Alias au lion d’argent rampant armé et lampassé d’or. — Mme de Maintenon, petite-fille d’Agrippa, portait d’azur, au lion d’or, couronné de même, à la queue nouée et passée en sautoir.

Il paraît que le château de Brie resta à N... de Lestang, oncle maternel du jeune Agrippa d’Aubigné, chez lequel celui-ci passa une partie de son enfance, privé qu’il fut de sa mère, morte en lui donnant le jour. Si l’on regarde les d’Aubigné de l’Anjou comme formant une branche de ceux de la Bretagne, on doit citer comme appartenant à la même famille, Guillaume d’Aubigné, qui prit part à la première croisade, sur la fin du XIe siècle, et Raoul d’Aubigné, qui parut à la troisième.

De 1575 à 1596, André d’Arnoul, Sgr de Saint-Simon, se disait aussi Sgr de Brie, en Archiac; il avait épousé Lucrèce d’Echalard.

Le logis fut habité, vers le commencement du XVIIe siècle, par la famille de Charrières dont une fille, Jehanne de Charrières, épousa en 1621, François de Beaupoil de Saint-Aulaire. Le chef de la famille prenait le titre de co-seigneur de Brie.

Antoine de Beaupoil de Saint-Aulaire, Sgr de Brie et de Saint-Ciers, marié à Honorée-Bénigne de Morineau.

Charles de Beaupoil de Saint-Aulaire, Sgr de Brie, marié en 1768, à Bénigne Elisabeth de Campet.

Son fils Gui de Beaupoil de Saint-Aulaire, page de la reine, émigra et fut incorporé en 1792, dans la compagnie formée par le comte de Montauzier à Munster. Il mourut sans postérité.

Nous voyons encore Alexandre de Feyra, Sgr de Brie; il mourut en 1610.

Puis N... de Sansenac.

En 1674, un possesseur du logis prenait le titre de Sgr de la Dixmerie, manoir appartenant aux Saint-Aulaire. [V. Jonzac.]

Études historiques, littéraires et scientifiques sur l'arrondissement de Jonzac

Подняться наверх