Читать книгу Études historiques, littéraires et scientifiques sur l'arrondissement de Jonzac - Pierre-Damien Rainguet - Страница 19

688 hab. — 1,208 hect.

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L’église de cette paroisse qui a le titre cantonal ecclésiastique, est dédiée à saint Martin, le thaumaturge et la gloire des Gaules, vraie lumière de l’Église d’Occident au IVe siècle; ce saint naquit vers l’an 316 à Sabarie, ville de la basse Hongrie, sur les frontières de l’Autriche et de la Stirie, d’une famille idolâtre. Il fit sa première éducation en Italie et embrassa le parti des armes; il se rangea ensuite dans la milice sacrée et devint évêque de Tours vers 371. Sa mort ou mieux sa naissance pour le ciel, eut lieu le 11 novembre 400.

Cette église est vaste et complétement voûtée en pierre. Toutefois son plan manque de régularité et il est à regretter que ses voûtes n’aient pas d’élévation et qu’en dépit de leur style, elles semblent écraser le sol.

Le grand portail est à plein-cintre, trois colonnes avec pilastres, placées de chaque côté, supportent cinq voussures, jadis ornées de dents de scie, de billettes, etc., mais complétement défigurées maintenant par le salpêtre qui ronge cette porte. Les étoiles qui encadrent le portail sont mieux conservées. Au-dessus d’une frise ou cordon horizontal, se voit une fenêtre cintrée. Deux colonnes élevées de chaque côté supportent deux archivoltes dont une est ornée d’étoiles. Plus haut est un cordon supporté par quinze modillons aux ornementations de la période romane. On y distingue des zigzags; sur ce cordon s’appuie le triangle du pignon. Cette porte principale est accompagnée de deux fausses portes de moindre dimension, ayant deux petites colonnes de chaque côté sur lesquelles reposent des archivoltes ornées d’étoiles.

La porte de droite conduisant à l’autel de la Sainte Vierge appartient à la phase dite de la renaissance; elle est encadrée dans deux colonnes au-dessus desquelles sont deux niches vides et elle est ornée d’un écusson avec armoiries (écu mi-partie fascé, denché au premier, trois pièces de vair à dextre). Cette façade est surmontée d’un pignon très-aigu.

Les fondations de cette façade ont été récemment mises à nu par un déblai très-profond. Elles demanderaient à être resapées au moyen de fortes pierres de taille et de bon ciment.

La nef se compose de deux travées ayant des voûtes à huit nervures. A la suite est un ciborium formant le transept et le dessous du clocher. A droite est la chapelle de la Sainte Vierge composée de trois travées avec voûtes à nervures dont une assez compliquée avec cadre et écusson repété du tympan de la porte d’entrée. L’arc doubleau joignant est orné de caissons aux dessins variés de l’époque de la renaissance et de deux têtes en bas-relief presque à la base de l’arceau et qui ont subi des mutilations. A gauche est la chapelle dite de Riveron, également voûtée dans le même style et dédiée à saint Eutrope, premier évêque de Saintes et martyr sous le règne d’Adrien vers l’an 122. Derrière l’autel, est l’entrée d’une petite chapelle mortuaire ayant autel en pierre, éclairée au levant par une fenêtre étroite, haute de 80 centimètres et murée présentement.

Le sanctuaire est composé de deux travées de voûtes ogivales à nervures reposant sur des colonnes aux fûts élancés groupées par trois et cinq et surmontées de chapiteaux portant des sortes de masques de théâtre, tantôt à figures grimaçantes et tantôt à figures sérieuses; cependant à gauche, elles sont toutes sérieuses. Chaque chapiteau est couvert d’une seule figure fortement accusée et dont le ciseau de l’artiste a vigoureusement fouillé les contours. Il existait, au fond de l’abside, une grande fenêtre ogivale qui a été murée. L’abside est surmontée d’un pignon aigu avec fenêtre dans le haut dépassant la toiture.

Le clocher, assez élevé et à toit obtus, est formé de deux étages distincts; chacune de ses faces est pourvue de fenêtres géminées et ornées de colonnes: deux sur le premier plan, et trois et quatre au second. Le plein-cintre et l’ogive s’y font remarquer alternativement. Neuf modillons sculptés supportent, sur chaque face, une corniche sur laquelle repose la toiture. Dans la partie du clocher regardant le chœur, on a ouvert une petite tribune en dessous de la voûte, et appuyée sur l’épaisseur d’un cintre existant entre la coupole et le chœur; c’est dans cet espace resserré qu’on a placé un orgue d’accompagnement. La cloche suspendue dans le clocher et dont le son est plein et agréable, porte l’inscription suivante:

IN NOMINE † SANCTISSIME, TRINITAT. REGNANTE

LUDOVICO XVIII ANNO DOMINI 1820 †

J’AI ÉTÉ FAITE POUR L’ÉGLISE PAROISSIALE

DE SAINT-MARTIN-D’ARTHENAG AUX FRAIS DES HABITANTS

M. JEAN BAPTISTE MONJOU CURÉ

M. EUTROPE DU SAULT MAIRE ET PARRAIN

DAME PÉLAGIE ARNAUD SON ÉPOUSE MARRAINE

MM. L. DE LAURIERE ADJt J.-H.-N. PIERROT DESROCHES J. BARRIER, J. BERNIER, F. CAMUS ET PIERRE LAFOND FABRICIENS QUICONQUE ME PÈSERA 1540 LIVRES TROUVERA VIVE LE ROI LE DÉSIRÉ AMPOULANGE FECIT A BORDEAUX.

A l’autel de saint Eutrope, on remarque un tableau représentant le crucifiement de N.-S. et à l’autel de la Sainte Vierge, une annonciation qui est regardée comme une bonne copie de l’école espagnole.

Une arcade ogivale, pratiquée dans le mur extérieur, au midi de la nef, est considérée par quelques personnes, comme un monument funéraire. Le mur extérieur de la chapelle de saint Eutrope exposé au couchant, offre les restes d’un autre monument funèbre travaillés avec le plus grand soin en style de la renaissance. Une petite ouverture, pratiquée dans la muraille à côté de ce tombeau, est surélevée en accolade et peut avoir servi, d’après l’opinion de M. le curé, à recevoir une lampe funéraire. Ce fut là peut-être que reposèrent momentanément les restes de Catherine d’Archiac, dame de Lonzac, au XVIe siècle. [V. Lonzac.]

Une litre funèbre, formée d’une couche de ciment grisâtre, se remarque encore à l’extérieur du mur de la chapelle de Notre-Dame.

Le fût de la croix du cimetière est un énorme monolithe de dix pieds de hauteur, ornementé en style du XVe siècle, fort endommagé maintenant. Il est surmonté d’une petite croix en pierre de moderne structure.

Le bourg d’Arthenac n’a rien de remarquable, son titre ecclésiastique de canton lui donne seul une certaine importance administrative.

A la sortie du bourg, au S.-E., nous avons remarqué une roche surplombant le chemin, composée de calcaire assez dur mélangé d’une infinité de coquilles, parmi lesquelles dominent les gryphoea les ostrea. dans ce dernier genre se trouvent d’énormes plagiostomes.

M. Lesson a signalé sur ce territoire une tombelle dite Molle à Boudet.

PIMBERT.

Cette gentilhommière appartenait, dès le XVe siècle, aux St-Légier, de Saint-Ciers-Champagne, puis aux Madronnet, de Saint-Eugène; c’est aujourd’hui une maison de campagne possédée par le docteur Joussaume. Elle passe pour avoir abrité, quelque temps, Mme de Maintenon. Ce manoir est peu distant du logis de Brie, jadis habité par la famille de Létang et où naquirent les bisaveux de Mme de Maintenon. [V. Brie-sous-Archiac, Saint-Eugène.]

LA MIRANDE (MIRANDA.)

C’était le siége d’une seigneurie appartenant à une branche de la famille du Sault.

Pierre du Sault, Sgr de la Barde et de la Mirande, fut marié à Catherine de Pontac.

Pierre II du Sault, Sgr de la Mirande .

François du Sault, marié à Esther de Pressac.

Henri du Sault, chevalier de Saint-Louis, capitaine des vaisseaux du roi, gouverneur de Cayenne, marié à Marie-Anne de Bérault, était mort avant 1741.

Armes: De sable à une aigle éployée d’argent.

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