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ANCIENS POSSESSEURS DU CHATEAU D’ARCHIAC.

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Table des matières

Cette série d’hommes célèbres remonte à une haute antiquité. On suppose que les seigneurs d’Archiac furent des premiers à adopter ces armoiries qui établissaient une distinction parmi les gentilshommes enrôlés dans l’armée des Croisés. Les armures de fer dont, à cette époque, les chevaliers étaient couverts de la tête aux pieds, ne leur permettant pas de se reconnaître facilement dans une mêlée, les couleurs adoptées par chacun d’eux obviaient à ce grave inconvénient.

Maynard ou Mesnard dit le Riche, Sgr d’Archiac et de Bouteville, vivait en 1030 et avait épousé Hildegarde, avec laquelle il fonda le prieuré de Saint-Paul de Bouteville près Cognac. Par le mariage de Pétronille fille unique de Maynard, avec Geoffroy fils de Guillaume Taillefer, les terres de Bouteville et d’Archiac entrèrent dans la maison d’Angoulême . Geoffroy était devenu comte de cette ville en 1028. Ce seigneur fut pacifique et débonnaire et fit de grands biens aux églises. Pétronille, veuve en 1048, vécut encore longtemps dans son château de Bouteville et voulut être inhumée au prieuré dudit lieu dont elle avait fait rebâtir l’église, mais non dans l’église même: «car de ce

» temps-là, dit Corlieu, aucun ni estait enterré, s’estimans nos pères en estre

» indignes, mais à la porte d’icelle ov se voit encores ceste inscription contre

» vne pierre av devant dv liev ov estoit sa sépvltvre:

» Hic iacet ancilla Christi Domini Petronilla.

» Epitaphe vrayment chrestien, dit Corlieu.»

Un chevalier d’Archiac, parent de Maynard, fit comme Banneret en 1096, le voyage d’outre-mer. Ses armes étaient de gueules à deux pals de vair, au chef d’or. Il était accompagné de Foulques d’Archiac, chevalier bachelier, qui avait chargé ses armes pour brisure, d’une fleur de lis de sable posée en chef, et de Grasnier d’Archiac, aussi chevalier bachelier, qui avait chargé le chef d’or de son écu de trois coquilles de sable. Il est probable que ces chevaliers périrent en la terre sainte.

Foulques Taillefer, fils de Geoffroy, 8e comte d’Angoulême, posséda comme aîné les châteaux d’Archiac, Bouteville etc., de 1048 à 1087. C’était un vaillant homme d’armes. Il repoussa les troupes de Guillaume VII duc d’Aquitaine, qui était entré sur ses terres et le poursuivit jusqu’aux portes de Cognac; il lui fit plusieurs prisonniers et l’obligea ensuite à lever le siége de Mortagne qu’il pressait vivement. Foulques avait épousé la fille de Vagéna le Normand, Il fut inhumé suivant son désir, dans l’abbaye de Saint-Cybard.

Le château d’Archiac demeura plus d’un siècle, dans la famille des TAILLEFER comtes d’Angoulême et probablement par droit de conquête. C’était une race bien nommée, féconde en hommes de guerre et dont l’âme paraissait d’une aussi forte trempe que leur épée. On raconte que Guillaume 1er comte d’Angoulême avait reçu au commencement du Xe siècle, ce surnom de Taillefer — Sector ferri — pour avoir partagé en deux parties, et d’un seul coup de sabre, le corps de Stonius, chef des Normands, couvert d’amures et d’une cuirasse en fer.

L’histoire émouvante de ces Seigneurs est retracée en détail par Corlieu et Vigier de la Pile dans leurs recherches historiques sur l’Angoumois; ils citent comme maîtres du château fort d’Archiac, après Foulques Taillefer, Guillaume son fils, neuvième comte d’Angoulême de 1087 à 1120, il avait épousé Vitapey, fille d’Amanieu, Sgr de Benauges et Saint-Macaire. Guerrier infatigable, Guillaume montait les plus fougueux destriers, il se tenait si ferme à cheval qu’il ne fut oncques désarçonné. D’un coup de lance il transperçait son ennemi en dépit de la cuirasse et du bouclier. A la veille de sa mort, il entreprit le voyage de la terre sainte et à son retour, comme il traversait l’Allemagne, il rendit son âme à Dieu dans l’abbaye de Ducence où il reçut les honneurs de la sépulture.


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Après la mort de Jean-Sans-Terre, en 1216, Isabelle revint dans sa patrie et dans le comté d’Angouléme. Elle épousa en 1217, Hugues de Lusignan, de cette famille illustrée dans les croisades et qui a fourni des rois de Jérusalem et de Chypre. De cette sorte Archiac passa dans la maison de Lusignan.

Par le testament de Hugues de Lusignan et d’Isabelle les terres de Cognac, Merpins et Archiac échurent à Gui de Lusignan, un de leurs enfants. On raconte que Gui obtint en 1259, de son neveu Édouard, fils aîné d’Henri III, roi d’Angleterre, l’abandon, en sa faveur, de l’île d’Oleron, apanage d’Édouard Henri condamna cette façon d’agir et écrivit aux habitants de l’île de ne point se soumettre à l’autorité de ce nouveau maître. Dès lors Édouard ne tarda pas à révoquer cet acte si contraire aux intérêts de l’Angleterre, et Gui se désista

Après sa mort sans postérité, ces terres revinrent à son frère aîné, Hugues de Lusignan, dit Lebrun, seizième comte d’Angoulême.

Et enfin à Gui de Lusignan, fils puîné de Hugues Lebrun et de Yolande de Dreux. Gui transigea, en 1262, avec Aliénor, sa sœur, mariée à Simon de Montfort, au sujet des châteaux d’Archiac, Merpins et Cognac. Une charte du 12 juillet 1283, par laquelle Gui de Lusignan, confirme une donation faite à l’abbaye de Bassac, énonce: Guido de Leziniaco dominus de Compigniaco, de Marpisio et de Archiaco Gui fut accusé d’avoir livré Merpins et Cognac aux Anglais et fut condamné à une amende de 120,000 livres. Étant tombé malade à Poitiers, il reçut la visite intéressée de Philippe-le-Bel. Pour effacer les sujets de plainte que le roi avait contre lui, Gui l’institua, en 1303, son légataire universel, et mourut en 1307, sans avoir été marié.

Armes des Lusignan: écu burelé d’argent et d’azur avec orle de six lions

Aimar d’Archiac rendit d’importants services à Philippe-le-Bel dans ses démêlés avec la Flandre, en 1304; il parut au ban convoqué à Arras, la même année. Pour le récompenser de ses services militaires, le roi lui donna en 1309, tout ce que feu Gui de Lusignan possédait de biens conquis ou usurpés par sa famille dans la seigneurie d’Archiac. Par suite, Aimar, qui tenait à l’ancienne lignée de Maynard le Riche, devint unique possesseur de cette châtellenie. — Geoffroy d’Archiac, probablement son oncle, fut chanoine de Saintes en 1279 et évêque de la même ville en 1287; c’est sous cet évêque qu’il se tint à Pons, en 1294, un synode dans lequel on vota des subsides à Philippe-le-Bel, à l’occasion de la guerre avec les Anglais et les Flamands.

Le frère d’Aimar, Simon d’Archiac, fut chanoine de Bourges en 1303, doyen du chapitre de Saintes en 1314, et envoyé en 1318, près du pape Jean XXII. comme un des représentants du roi Philippe-le-Long. Nommé archevêque de Vienne en 1319, il devint cardinal en 1320. Simon d’Archiac fut inhumé dans la cathédrale de Saintes, en 1326.

Aimar IV fut Sgr d’Archiac de 1337 à 1351, il épousa Marie du Chasteigner, dame de la Chasteigneraie. Après le départ des Anglais, en 1373, le château était possédé par Foucauld d’Archiac.

Son fils, Aimar V, fut capitaine, commandant du château de Pous en 1373, il avait épousé Marguerite *** et mourut en 1374.

Après lui vint Aimar VI.

Hugues d’Archiac vivait de 1390 à 1434.

Jacques, Sgr d’Archiac, avait épousé Marguerite de Lévis — XVe siècle.

Marguerite d’Archiac, leur fille, fut unie à Adrien de Montberon Sgr de Villefort etc., qui suivit le roi Charles VIII à la conquête de Naples. Il se trouva à la bataille de Fornoue où il fut blessé à côté du roi, qui l’avait choisi pour un de ses conseillers; il vivait encore en 1495.

François de Montberon, baron d’Archiac, Matha, Villefort, Beaulieu, capitaine de Blaye, épousa en 1538, Jeanne de Montpezat. Leur fils, René de Montberon, à peine âgé de 19 ans, fut tué, en 1558, à la bataille de Gravelines.

Jacquette de Montberon, dame d’Archiac, sœur de René, épousa, en 1558, André, Alias Antoine vicomte de Bourdeilles, chevalier de l’ordre du Roi, sénéchal et gouverneur du Périgord.

La terre d’Archiac passa en entier dans la maison de Bourdeilles, par la cession de ses droits, que Jacques d’Archiac, Sgr d’Availles, qui représentait la filiation masculine d’Archiac, fit le 30 avril 1559, à Jacquette de Montberon; elle valut à ses nouveaux possesseurs le titre de premiers barons de Saintonge.

Mme de Bourdeilles d’Archiac mourut en son château le 28 juin 1598, et fut inhumée dans l’église de Saint-Pierre d’Archiac.

En 1574, André de Bourdeilles avait été chargé par Charles IX de surveiller la conduite des Calvinistes dans la Saintonge. Il rendit compte à la reine mère que partie des gentilshommes de la Province étaient rentrés dans le devoir et avaient abandonné Lanoue, entr’autres les Sgrs de Guitinières, Jonzac, Montendre, Fontaines, etc. Dans une conférence qui eut lieu à Pons, André de Bourdeilles fit part à Lanoue des intentions du roi et le pressa de s’y conformer; le baron de Mirambeau, les Sgrs de Plassac, de Montguyon et autres chefs des réformés ne voulurent point laisser se retirer Lauoue sans qu’une trêve fut signée.

L’intelligent sénéchal donnait à la Cour des conseils souvent précieux: il insista plus d’une fois pour qu’on s’emparât de Bergérac, point stratégique important selon lui, et d’où l’on pouvait surveiller les manœuvres des agitateurs du midi et de l’ouest. Malgré ses motifs péremptoires, d’Archiac ne fut point écouté et on se précipita vers une horrible catastrophe.

Henri, vicomte de Bourdeilles, marquis d’Archiac, fut fait chevalier des ordres du Roi, sénéchal et gouverneur du Périgord; il avait épousé Magdeleine de la Chastre; ce fut en sa faveur et en raison des services qu’il avait rendus à l’État, que la baronnie d’Archiac fut érigée en marquisat au mois de mai 1609. Il mourut en Périgord le 14 mars 1641.

François-Sicaire, marquis de Bourdeilles et d’Archiac, conseiller du roi. capitaine de cent hommes d’armes, sénéchal et gouverneur du Périgord. mourut à Paris, en 1672, et sans avoir été marié. Son frère cadet, Claude de Bourdeilles, comte de Montrésor, conseiller du roi, abbé commendataire de Brantôme et de Launoy, petit-neveu du célèbre Pierre de Bourdeilles, abbé de Brantôme, se mêla aux intrigues du duc d’Orléans contre le cardinal de Richelieu, ce qui faillit lui coûter cher. Il passa une partie de sa vie en exil, soit en Angleterre, soit en Hollande et fut emprisonné à la Bastille. On a de lui des Mémoires dits de Montrésor, 2 vol. in-12, qui relatent les événements politiques de son temps, auxquels il prit une part trop active.

Charles de Bourdeilles, fils de Claude et de Marguerite du Breuil, Sgr de Mastas en Périgord, de Brantôme etc., eut le titre de marquis d’Archiac; il fut capitaine au régiment des Gardes à la place de Barthélemy son frère, tué à la bataille de Turin en 1640; il avait été marié à Catherine de Nouveau.

Claude de Bourdeilles, marquis d’Archiac etc., né en 1640, obtint du service en qualité de volontaire, dans l’expédition navale dirigée contre Gigeri, en Afrique; il était aide-de-camp des armées du roi en 1672, et mourut subitement à Blois, en 1704, comme il se rendait de Paris à sa terre de Mastas. Il avait épousé : 1° en 1670, Eutrope-Céline Colbert du Terron, fille de l’intendant de la Rochelle, dont il n’eut point d’enfants; — 2° en 1681, Marie Boutet de Prélabbé .

Cette famille avait été représentée à la 7e croisade, au temps de saint Louis, par Hélie V de Bourdeilles, dont le portrait est au musée de Versailles, et par Boson de Bourdeilles.

Guy de Sainte-Maure, Sgr de Fougeray. d’Archiac etc., avait épousé Marie de Jussac d’Ambleville.

Honoré de Sainte-Maure, Sgr d’Archiac.

Louis-Marie, comte de Sainte-Maure, son neveu, marquis de Chaux et d’Archiac. premier écuyer commandant de la grande écurie du roi. maréchal des camps et armées de S. M.. épousa en 1720. Marie Deschiens de la Neuville: il se disait encore Sgr d’Archiac en 1760.

Paul-François de Quélen d’Estuert de Caussade, marquis de Saint-Maigrin. d’Archiac, duc de la Vauguyon, prince de Carency, né en 1746, pair de France, lieutenant-général etc., avait épousé en 1766, Antoinette-Rosalie de Pons; il fut gouverneur de Cognac en 1772, ambassadeur en Espagne et auprès des États-Généraux des provinces unies en 1776.

Ses armes étaient d’argent à trois feuilles de houx de sinople, parti d’Estuert d’argent en sautoir de gueules.

Leur fille Antoinette de Quélen d’Estuert de la Vauguyon. fut mariée, en 1787, au prince Alexandre de Beauffremont, mort en 1833.

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