Читать книгу Études historiques, littéraires et scientifiques sur l'arrondissement de Jonzac - Pierre-Damien Rainguet - Страница 11

1263 hab. — 495 hect.

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Bureau de poste aux lettres, — d’enregistrement. — Perception embrassant Archiac, Arthenac, Cierzac, Germignac, Saint-Eugène et Sainte-Lheurine.

Archiac était dès le Xe siècle le siège d’une viguerie — Vicaria Archiacensis in pago Santonico . — En 1327, c’était le chef-lieu d’un archiprêtré — Archipresbiteratus de Archiaco. — La cure d’Archiac était en 1402, à la présentation de l’abbé de BaignesC’est toujours à l’ombre des établissements religieux qu’il nous faut chercher les titres primordiaux des différentes paroisses.

Robert de Pons, du consentement de son fils Hélie, avait donné aux moines de Saint-Florent de Saumur et indépendamment de l’église de Sainte-Eugénie, les chapelles d’Archiac, avec la sanction de l’évêque et du comte de Saintonge. Les religieux de Saint-Florent ayant échangé ces chapelles pour celle de Saint-Pierre de Bougneau, près Pons, appartenant aux religieux de Saint-Etienne de Baignes, l’échange parut de valeur inégale et Robert ajouta dès-lors, au profit des religieux de Saint-Etienne, la riche exploitation (culturam preciosissimam) qu’il possédait à Archiac, ainsi qu’une part du revenu des vignes et prés en dépendant; en outre, Goubert, curé de Sainte-Eugénie, leur abandonna ce qu’il avait précédemment donné aux moines de Saint-Florent, à savoir ses aleux et droits de retrait (emptiones),

Ceci résulte d’une charte de la fin du XIe siècle, qui fut signée par Gislemond, abbé de Saint-Etienne, le prieur Arnaud, Constantin de Léoville, Goubert, Haimon et Guibert, moines de Saint-Florent, Robert et Hélie, son fils, Arnaud de Fontaines, etc.

Rien de monumental dans l’église actuelle de ce bourg, chef-lieu de canton; elle forme un simple rectangle et est dédiée à saint Pierre, prince des apôtres. C’est l’ancienne chapelle des religieux récollets ou frères mineurs de l’étroite observance de saint François qui avaient une maison à Archiac depuis 1632. Cet édifice a dû être allongé de quatre mètres, à l’entrée de la nef, en raison de sa nouvelle destination. Au-dessus de la principale porte on a élevé un campanile pour y placer deux cloches. On raconte que la chapelle des religieux avait été construite, en grande partie, avec les pierres d’un temple calviniste renversé à un jet de pierre plus à l’ouest.

La première cloche pesant 150 kilog., provient de l’ancienne église de Saint-Pierre qui avait été démolie et était placée sur un autre point, alors centre paroissial, mais qui n’est plus aujourd’hui qu’un simple hameau. Elle porte l’inscription suivante:

P. SICARD CURÉ F. VENOT SYNDIC

PARRAIN P. SICARD MARRAINE MELIS LONGUETEAU

M. F. GANSBERG FONDEUR 1784.

La cloche de 300 kilogr. présente l’inscription qui suit:

M. LOUIS DE FRADIN ANCIEN GARDE DU CORPS DU ROI

CHEVALIER DE L’ORDRE MILITAIRE DE St LOUIS PARRAIN

— DAME ANNE MARIE BERAULT

EPOUSE DE M. LEONARD DE LAURIÈRE DOCTEUR EN CHIRURGIE

ADJOINT DE LA MAIRIE, MARRAINE

BORDEAUX 1830.

A l’autel de la Sainte Vierge, se voit une statue en bois figurant une maternité ; deux reliquaires anciens existent dans la sacristie. L’un représente saint François et l’autre sainte Thérèse; tous les deux sont en émail.

Le presbytère actuel était avant 1789, la communauté même des Récollets, fondée au commencement du XVIIe siècle. Une des portes montre encore le millésime de 1632 et une autre celui de 1665. Les chiffres sont gravés sur la pierre qui forme la clef du plein-cintre de ces ouvertures.

Cette communauté fut, au siècle dernier, le théâtre d’un événement merveilleux qui nous a été raconté par un ecclésiastique digne de créance: le P. Ardent qui avait habité la communauté d’Archiac et qui l’avait édifiée par son attachement et sa fidélité à la règle de Saint-François, vint à mourir. Peu de temps après sa mort, il se montra dans une des pièces de la maison et à l’extrémité des cloîtres. Le P. Ardent! s’écrie un des frères avec la plus grande émotion. Oui, c’est moi-même, répondit-il, et de nom et d’effet; à ces mots il entr’ouvrit son vêtement sur la poitrine et il en jaillit des flammes. L’apparition disparut aussitôt, mais la communauté comprit qu’il fallait redoubler de prières en faveur d’une âme qui pâtissait dans les flammes du Purgatoire.

Dans le bourg d’Archiac, il y a une maison sur la porte de laquelle on lit cette inscription:

EN 1570 IE FVS PAR DES SOLDATS SACCAGÉE ET BRVSLÉE....

DEVX ANS APRÈS IE FVS RÉÉDIFIÉE...

VIVONS EN PAIX... QVILS NADVIENNENT PLVS!...

Cette pierre dépendait, dit-on, de la chapelle du château.

On lit encore sur une autre pierre de la même chapelle:

SI DEVS EST PRO NOBIS QVIS CONTRA NOS!..

Il y avait autrefois à Archiac, une aumônerie ou hospice dont le site ne nous a pas été révélé.

On remarque dans la commune d’Archiac, deux dolmens et un tumulus. Ce lieu était jadis traversé par la voie romaine de Montendre à Saintes, passant par les Gonds.

CHATEAU FORT.

Sur le coteau, au N.-E. du bourg, dominant une magnifique campagne bordée par le Né, se voient encore les immenses ruines d’un château fort remontant à une très-haute antiquité. Nicolas Alain mentionne que ce château tirait son nom de l’ancienne et noble famille qui l’avait bâti. M. Gautier le dérive ensuite des mots celtiques Ac et Ara, terre cultivée sur une montagne. Nous ne saurions nous arrêter à l’une ou à l’autre de ces opinions. D’après la dénomination latine du moyen-âge, nous estimons que le nom d’Archiac qui se disait Arciacus, Arciacensis, vel Archiacensis, venait d’Arx, Arcis, et sigifiait simplement un lieu fortifié. Bien loin de recevoir le nom de ses maîtres, il a dû leur imposer le sien, alors qu’à Archiac, comme partout ailleurs, les gentilshommes prirent le nom de leur fief; ce qui eut lieu à partir du XIe siècle.

En 1242, sur la fin de juillet, Archiac fut visité par Henri III, roi d’Angleterre, et alors même que son pouvoir était sérieusement menacé en Saintonge, par la présence à Saintes du roi saint Louis, après la brillante journée de Taillebourg.

En 1385, le château était au pouvoir des Anglo-gascons. Le duc de Bourbon s’en empara après avoir passé la garnison par les armes. Le manoir fut ensuite livré aux gens de la banlieue qui le ruinèrent en haine de l’ennemi expulsé .

En 1568, le roi de Navarre et sa femme, chefs du parti calviniste, s’arrêtèrent quelques jours à Archiac et y eurent une entrevue avec le prince de Condé qui venait de faire le siège de Cognac et s’en était emparé.

En 1570, le château d’Archiac, occupé par Clermont d’Amboise, pour le même parti, fut assiégé par La Rivière-Puytaillé, le jeune; d’Aubigné vola au secours de la place. Bientôt la garnison força Puytaillé à lever le siège, laissant plusieurs morts sous les murs du château.

Cette même année, et à la naissance des guerres de religion, ce poste fut saccagé et livré aux flammes.

En 1789, le château d’Archiac, qui portait encore les traces des fureurs du XVIe siècle, fut convenablement restauré ; mais trois ans plus tard, la Révolution le démolit et cette fois il ne devait plus se relever.

Le haut mamelon sur lequel reposait cette forteresse, est placé à peu de distance du bourg, et dans un site des plus agréables, d’où l’œil embrasse les plaines fertiles de l’Angoumois et de la Saintonge. La route de Cognac, nouvellement pratiquée à l’entour, l’enserre dans ses replis et a mis à nu, par ses profonds déblais, des casemates, des barbacanes et des murs de courtine et de soutènement que nous avons examinés avec intérêt en 1860.

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