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Mouvements mécaniques.

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Le massage est un art mécanique qui a pour but de seconder la physiologie humaine en activant la circulation du sang et, en l’objet qui nous occupe, en facilitant l’élimination des acides qui sont le résultat des combustions actives que nécessite tout effort physique.

Ces mouvements peuvent être divisés; au nombre de cinq en l’objet qui nous occupe ils sont: l’effleurage, le pétrissage, l’écrasement, les tapottements, les vibrations.

Ces mouvements sont successifs, c’est-à-dire que cette division n’est qu’un principe, car dans le fait le massage est une suite de mouvements différenciés pour les besoins de la chose.

L’effleurage.

L’effleurage est un mouvement qui a pour but d’activer la circulation de retour, c’est-à-dire la circulation veineuse, par une pression continue et progressive, vers le centre ou, pour être plus exact, dans le sens centripète.

Ce mouvement consiste en une pression des mains posées à plat sur la partie à masser. Un mouvement progressif est imprimé aux bras dans le sens centripète. La pression des mains doit être assez forte, mais cette force doit être distribuée progressivement, sans à-coups.


L’effleurage pourrait être considéré à juste titre comme un mouvement préparatoire. Une dizaine d’effleurages sont généralement suffisants pour préparer le massage proprement dit; ils doivent être effectués avec une pression et une vitesse progressives, c’est-à-dire que les deux mains qui alternent sur le membre doivent se suivre avec une pression et une rapidité plus grandes après chacun des mouvements effleurants.

Le pétrissage.

Le pétrissage est un mouvement auquel on demande une action éliminatrice sur les faisceaux musculaires; outre cette action musculaire le pétrissage a encore une action retentissante sur la circulation.

L’action de pétrir un muscle a pour résultat d’accoler très fortement les fibres musculaires et de leur faire rejeter, dans les membranes qui séparent les faisceaux entre eux, les déchets de ces combustions musculaires dont je parlais plus haut.

Le pétrissage est obtenu en plaçant les mains sur le muscle de façon à ce qu’elles épousent bien la forme de ce muscle. La pulpe des doigts faisant légèrement crochet d’une part, et le pouce servant d’appui de résistance à la main d’autre part, l’opérateur imprimera un mouvement de rotation aux poignets en même temps qu’une traction assez forte sur les doigts. Ce mouvement se fera en commençant par la partie du muscle située le plus près du centre.

En effet, il est aisé de comprendre que si l’on veut éliminer les déchets de combustion qui se sont accumulés entre les faisceaux il ne faut pas essayer de vouloir les faire cheminer d’un seul coup; il faut d’abord éliminer la petite quantité qui, située près des veines, se rejettera dans le torrent circulatoire, dans le système lymphatique ou vers les glandes sudoripares.


Ayant obtenu ce premier résultat, il est aisé de comprendre quels seront les résultats suivants. Les déchets situés plus loin du centre suivront la même route sans danger d’engorgement sur cette route.

L’écrasement.

L’écrasement n’est pas, à proprement parler, un mouvement bien distinct en ce qui concerne son résultat physiologique; il ne deviendra mouvement très utilitaire que sur les petits muscles, sur les gaines des tendons pour les lubrifier, sur les culs-de-sac articulaires pour refouler un excès de synovie, ou pour exciter la synoviale un peu paresseuse.

En ce qui concerne sa succession aux mouvements précédents sur un muscle de gros volume, il peut être considéré comme étant le complément du pétrissage; c’est en quelque sorte un pétrissage plus local et plus profond considéré par son action physiologique.

Ce mouvement peut être obtenu de deux façons: avec la surface externe du poing fermé, avec les pulpes des pouces.

Avec la surface plane des poings fermés on imprime un mouvement rotatoire aux avant-bras; les poings se suivent ainsi que dans le pétrissage, c’est-à-dire en commençant par le tiers musculaire le plus rapproché du centre.


Il faut, pour exécuter ce mouvement d’une façon convenable, déployer une grande force, mais la déployer progressivement de façon à agir sur les faisceaux musculaires superficiels d’abord et sur les faisceaux profonds ensuite.

Il y a lieu de tenir compte aussi de l’épaisseur de l’enveloppe du muscle (aponévrose), laquelle membrane est parfois une surface de résistance offerte à l’action du massage.

L’écrasement opéré au moyen de la pression des pouces est un écrasement purement local, mais qui emprunte aux autres mouvements leur action révulsive sur les téguments ou les muscles situés directement au-dessus du point à écraser.

Je m’explique: je veux opérer un écrasement sur les culs-de-sac de l’articulation du genou par exemple, pour remédier à un excès de synovie survenu après un effort prolongé. Si je n’excite pas les veines situées dans la partie inférieure et moyenne de la cuisse je n’obtiendrai qu’un résultat inappréciable, en vertude ce principe physiologique qu’une circulation très active est une pompe aspirante vers laquelle affluent les matériaux résultant des déchets de nutrition.

Cet écrasement s’obtient en fermant les mains, les pouces tendus; la surface plane qu’offrent les quatre phalanges des autres doigts fermés trouve son point d’appui dans les environs de l’endroit où l’on veut appliquer l’écrasement; on opère une pression assez forte mais progressive de la pulpe et l’on imprime aux pouces un mouvement rotatoire de plus en plus vite et de plus en plus profond.

Sur une surface ronde, comme la jambe, par exemple, il est préférable d’accoler les quatre doigts de la main à la surface opposée au point d’écrasement. Ceci fait, on applique les pouces et l’on exerce une pression par rapprochement des doigts. Toutefois, dans ce mouvement, les pouces doivent garder une certaine liberté d’action qui leur permettra le mouvement rotatoire indispensable. Je crois que pour bien exécuter ce mouvement il vaudra mieux faire pression avec la surface musculaire de la paume de la main, de façon à laisser les articulations du pouce absolument libres de leurs mouvements.

Les tapottements.

Les tapottements sont des mouvements destinés à exciter les muscles, et de fait à activer les échanges nutritifs entre les cellules de ceux-ci et le système circulatoire capillaire qui leur apporte l’oxygène.

La circulation est plus active après les tapottements parce qu’ils ont une action propulsive sur les veines et une action excitante sur les artères. La preuve expérimentale de l’action des tapottements sur la circulation peut se faire de la façon suivante: on compte les pulsations d’un homme dont le cœur est normal; les ayant enregistrées, on opère une série de tapottements sur son dos, dans le voisinage des gros vaisseaux, et l’on compte de nouveau les pulsations; on s’aperçoit alors que celles-ci sont plus rapides et partant plus nombreuses. Il y a donc eu une activité circulatoire plus grande uniquement due à l’action des tapottements sur les tissus musculaires des veines et sur les nerfs vaso-moteurs et vaso-constricteurs. Une autre preuve expérimentale de leur action sur la circulation dans le muscle peut être faite en prenant la température locale d’un muscle avant les tapottements et après ceux-ci. Elle augmentera légèrement dans la seconde prise, donc il y a eu activité plus grande.


On comprendra aisément que si le sang circule plus abondamment dans un muscle, les combustions se feront non seulement plus aisément mais aussi plus régulièrement.

L’utilité des tapottements apparaîtra, en ce qui nous occupe, lorsqu’on se rendra compte que l’augmentation des combustions a pour résultat de produire une plus grande somme d’énergie musculaire sans augmentation de poids ni de volume.

Les tapottements sont parmi les mouvements du massage ceux qui paraîtront les plus simples à exécuter; mais que l’on ne s’y méprenne pas, car il faudra que l’opérateur arrive à les pratiquer sans boiter, c’est-à-dire sans qu’une main frappe plus vite que l’autre. Il faut que les deux mains tombent dans un rythme très régulier quoique augmentant sa vitesse.

Les mains sont présentées en couteaux à la surface à masser, les doigts sont écartés pour amortir le choc, une main s’élève et pendant qu’elle descend frapper, l’autre s’élève à son tour. Ce mouvement alternatif doit être effectué avec les avant-bras et non avec les bras, seule l’articulation du coude doit jouer. Les tapottements doivent être aussi propulsifs et répulsifs, c’est-à-dire qu’ils doivent s’appliquer sur un mouvement d’aller et de retour. Pour leur donner ces mouvements de propulsion et de répulsion, il faudra imprimer aux bras un mouvement latéral de déplacement à droite ou à gauche.

Toutefois, ce mouvement de déplacement n’excédera pas un champ de 50 centimètres environ; en dehors de ce champ, c’est le corps de l’opérateur qui devra se déplacer.

Il n’y a pas à tenir compte, dans les tapottements, du mouvement circulatoire, car les tapottements agissent aussi bien sur les artères que sur les veines.

Les vibrations.

Les vibrations qui trouvent une si belle application dans le massage thérapeutique n’ont, dans le massage sportif, qu’un rôle d’à-côté ; mais ce rôle, je me permets d’insister, sera peut-être capital pour quant au résultat d’une épreuve officielle où un organisme nerveux aurait à souffrir d’un état d’inquiétude ou d’excitation.


Décrire les vibrations serait peut-être se condamner à une confusion de mots qui ne pourraient que nuire à la compréhension de la chose; je me bornerai donc à donner simplement un système pratique pour apprendre à bien vibrer.

Pour vibrer il faut mettre son bras en tétanos physiologique ou, plus clairement, il faut le raidir très violemment. Pour apprendre à vibrer correctement, voici un moyen assez rationnel: on place sur une table assez lourde et bien nivelée, une table en marbre fixée sur pieds de fer, par exemple, un verre à boire empli d’eau jusqu’aux bords; on pose sa main droite bien à plat sur le marbre et l’on contracte les muscles de son bras. L’eau devra se rider sans qu’une seule goutte déborde du verre. Je crois fermement que ce mouvement est très utile, car on verra par la suite qu’un mouvement vibratoire calmant, pratiqué bien à propos, pourrait, le cas échéant, dissiper cette nervosité ou cette inquiétude d’avant le départ, qui a coûté de si belles victoires à certains coureurs et non des moindres.

Le massage sportif

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