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CHAPITRE SEPT

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Lex fut tellement surprise qu’elle en oublia de crier. Après le choc initial et la dose d’adrénaline qui avait fait bondir son cœur, elle retrouva assez ses esprits. Pour découvrir que la chose qui lui avait sauté dessus était noire, poilue et en train de lui… lécher la main ?

Elle frissonna de soulagement en comprenant que la créature mystérieuse et effrayante n’était autre qu’un chat noir. Il lui lécha la main en silence puis chercha la position la plus confortable sur ses genoux avant de se coucher, sa queue parfaitement enroulée autour de lui.

Lex se figea, incertaine sur la marche à suivre. Elle était quelques instants plus tôt déterminée à se lever et partir immédiatement, mais maintenant qu’il y avait une boule de poils bien chaude sur ses genoux, elle ne savait plus quoi faire. Ce serait sûrement très mal vu de se lever et de poser le chat par terre.

Montgomery la chasserait sans doute du magasin, sans parler du fait qu’elle ne connaissait pas ce chat, et ne savait pas s’il aimait utiliser ses griffes.

Alors elle ne fit rien, hésitant tandis que le chat posait sa tête sur ses pattes avec un ronronnement de satisfaction.

– Elle vous aime bien, dit Montgomery d’un ton surpris.

Lex s’efforça de trouver quelque chose à dire.

– C’est… euh, votre chat ? demanda-t-elle.

Elle réalisa trop tard que c’était une question stupide. Quelle autre raison aurait ce chat d’être dans les pièces privées au-dessus de la boutique ?

– Elle vit ici, répondit Montgomery.

Ce n’était pas vraiment une réponse. Il observait le chat complètement abasourdi, et lorsqu’il reprit suffisamment ses esprits pour croiser le regard de Lex, quelque chose dans son expression avait changé.

– Eh bien, je suppose que c’est un signe de bon augure. Je crois que je vais vous donner une chance.

– Pardon ? s’écria Lex qui n’était pas sûre d’avoir bien compris.

– Je vous offre le poste, si vous le voulez, dit Montgomery.

Il hésita avant d’ajouter :

– À l’essai bien entendu.

Le regard de Lex passa de lui au chat endormi. Il lui offrait le poste juste parce qu’un chat l’appréciait ? Ça paraissait complètement irrationnel, mais elle n’allait pas faire la fine bouche. Son esprit était en ébullition après ces montagnes russes émotionnelles. Elle était passée de nerveuse à confiante, avant d’être anéantie, pour finir dans la joie. Elle avait le poste.

– J’accepte, dit-elle immédiatement. Elle n’envisageait pas d’autre option. Merci !

– Disons donc que vous commencez dans deux jours ? demanda Montgomery.

Lex acquiesça avec joie.

– C’est parfait. Merci, dit-elle de nouveau, puis elle hésita.

Le chat dormait toujours profondément sur ses genoux et elle avait toujours le même problème : elle ne voulait pas le déranger.

– Euh… Concernant le…

Montgomery suivit son regard et se dépêcha de l’aider en comprenant son message.

– Oh, oui, oui ! Je vais la prendre, ne vous inquiétez pas. Viens là…

Il s’approcha et récupéra habilement le chat d’un seul mouvement, puis se rassit pour déposer le félin ronronnant sur ses propres genoux.

Lex regarda son pantalon qui était maintenant recouvert de petits poils noirs. Elle essaya de les balayer aussi discrètement que possible en se relevant. Elle tendit sa main à Montgomery.

– Alors, on se voit dans deux jours, dit-elle contente d’avoir retrouvé sa liberté de mouvement.

– Oui, oui, approuva Montgomery. Je devrais peut-être vous faire visiter le reste du magasin maintenant, en préparation ?

– Bien sûr, dit Lex avec une pointe d’excitation.

C’était bien réel. Elle avait hâte de découvrir le reste de cet endroit, adorant déjà le peu qu’elle avait vu.

– Alors, vous avez déjà vu le comptoir avec notre sélection de livres locaux et les tendances, dit Montgomery en la guidant en bas des escaliers. De l’autre côté, c’est la pièce de Navigation. C’est là que nous gardons nos, euh…

– Guide maritime ? devina Lex.

Montgomery lui lança un regard confus.

– Les classiques mal-aimés, dit-il. Les volumes les moins chers, car ils ont eu une vie plus difficile, bénis soient-ils. Vous devez y faire particulièrement attention. Il y en a certains que je vous recommande de ne pas lire du tout.

Lex acquiesça prétendant comprendre cette logique, et essaya de sourire comme si c’était une plaisanterie. Elle se sermonna d’arrêter de vouloir finir ses phrases, du moins jusqu’à ce qu’elle le cerne un peu mieux.

C’était la deuxième fois qu’il l’avertissait de ne pas lire certains livres, que voulait-il dire ? Elle n’eut pas le temps de demander, car il la guidait déjà plus loin.

De ce côté-ci se trouvent nos archives de fictions, dit Montgomery. Il se mit face à une salle qui menait derrière la zone du comptoir. Elle était aussi longue que les autres, légèrement plus étroite, mais les moindres recoins étaient remplis de livres de toutes formes et tailles. Livres de poche, couvertures rigides, collections complètes, ils étaient tous alignés dans l’ordre alphabétique, le long des quatre murs sur des étagères surchargées, mais également au centre sur des tables bancales. L’envie de tendre la main et de les toucher démangeait Lex. Elle voulait voir leurs titres et examiner leurs couvertures.

– La plupart de ces volumes sont un peu plus spéciaux. Des impressions rares par exemple ou des premières éditions. Pas vraiment de valeur, mais assez bien pour les clients lambda.

Lex acquiesça. C’était logique. Les plus précieux devaient être stockés dans un endroit sûr, supposa-t-elle, peut-être derrière la grande porte de la salle de pause. Ses yeux parcoururent les étagères, plus poussiéreuses et sombres ici sans l’afflux de lumière naturelle. Il y avait à la place quelques lampes hasardeusement placées qui offraient juste assez de lumière pour y voir clair. Elle plissa les yeux vers le titre le plus près d’elle… Qu’est-ce que c’était ? Un livre sur les alunissages… dans la section des fictions… ?

Un lieu ensorcelé

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