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DÉTAILS DIVERS

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Table des matières

Chranfrein ordinaire. — Le chanfrein simple consiste tout bonnement à abattre légèrement l’angle de la pièce (fig. 24).

Fig. 24. — Chanfrein ordinaire.


Fig. 25. — Chanfrein en gorge.


Fig. 26. — Chanfrein mouluré.


Fig. 27. — Rainure.


Chanfrein engorge. — Il présente généralement la forme d’un quart de cercle (fig. 25).

Chanfrein mouluré. — Le profil peut varier du quart de rond avec deux baguettes, jusqu’aux moulures très compliquées. Généralement il est plutôt simple à cause de sa dimension très restreinte (fig. 26).

Rainure. — La rainure est un petit canal poussé dans le bois et destinée à recevoir la languette (fig. 27).

Languette. — Sorte de tenon continu présentant environ le tiers de l’épaisseur de la pièce dans laquelle elle est prise, et destiné à pénétrer dans la rainure pour rendre deux pièces de bois solidaires (fig. 28).

Fig. 28. — Languette.


Fig. 29. — Languette à épaulement.


Fig. 30. — Languette rapportée.


La languette peut être à deux arasements, comme celle ci-dessus ou à un seul arasement et est alors dite à épaulement (fig. 29).

Enfin, elle peut être rapportée, et c’est alors une tringle que l’on fait entrer dans deux rainures poussées sur l’épaisseur des deux planches que l’on veut réunir (fig. 30).

Nous devons mentionner encore la languette métallique qui a l’avantage d’être plus résistante que celle en bois et de ne nécessiter que des rainures de peu d’épaisseur, ce qui affaiblit beaucoup moins le bois (fig. 31).

Fig. 31. — Languette métallique.


Fig. 32. — Feuillure.


Feuillure. — Une feuillure est une entaille longitudinale destinée à recevoir une menuiserie mobile, panneau ou partie ouvrante (fig. 32). La feuillure ne doit pas être confondue avec la rainure: la feuillure ne comporte que deux plans, alors que la rainure se compose de trois.

Arrêts. — Les détails de menuiserie que nous venons d’examiner peuvent être arrêtés à une ou aux deux extrémités. Nous ne nous occuperons que des arrêts de chanfreins.

Fig. 33. — Arrêt droit.


Fig. 34. — Arrêt en biseau.


Fig. 35. — Arrêt en cuiller.


Arrêt droit. — Il peut être employé pour tous les genres de chanfreins et pour des profils quelconques. Dans notre dessin il est seulement appliqué au chanfrein rectiligne (fig. 33).

Arrêt en biseau. — Ne convient qu’au chanfrein rectiligne ordinaire (fig. 34).

Arrêt en cuiller. — On peut l’employer pour arrêter un chanfrein ordinaire ou un chanfrein en gorge (fig. 35). Cet arrêt s’obtient très facilement à la machine, on peut dire qu’obtenu ainsi il ne coûte rien puisqu’il résulte de la forme même de l’outil qui sert à pousser le chanfrein.

Arrêts profilés. — On fait des arrêts profilés, plus ou moins décoratifs, et entièrement détachés des chanfreins qu’ils terminent. Ces arrêts se font à la main, sont tracés au préalable sur les deux faces et obtenus au ciseau ou tout autre outil propre à leur coupe. Nous en donnons quelques exemples (fig. 36, 37, 38 et 39).

Fig. 36, 37, 38, 39. — Arrêts profilés.


Les arrêts de feuillures, de rainures et de languettes se font simplement par la non-continuation de ces éléments de menuiserie.

Arrondissement ou arrondi. — Pour éviter les angles dangereux on découpe en forme de quart de cercle les angles des tablettes (fig. 40), et pour adoucir les angles on adoucit en les arrondissant sur un très faible rayon les angles de ces mêmes tablettes, des tasseaux, etc. (fig. 41).

Fig. 40. — Arrondissement.


Fig. 41. — Arrondi d’angle de tasseau.


Gorge d’écoulement. — La gorge d’écoulement est un petit canal en pente vers le milieu, que l’on fait dans les pièces d’appui des croisées pour l’évacuation des eaux de condensation (fig. 42).

Les eaux sont conduites à l’extérieur par un autre petit canal perpendiculaire b, appelé trou de buée (fig. 43).

Fig. 42. — Pièce d’appui.


Fig. 43. — Coupe de pièce d’appui.


Entailles. — Les entailles se font généralement soit pour assembler des pièces à mi-bois (fig. 44), soit pour assurer un repos à une tablette (fig. 45, 46), ou pour tout autre besoin analogue.

Fig. 44. — Entailles.


Fig. 45, 46. — Entailles pour tablettes.


Baguette sur joint. — La baguette sur joint sert à dissimuler, dans la mesure du possible, l’ouverture que produit le retrait du bois. Il résulte des lignes formées par la baguette une confusion très propice à dissimuler le jour produit par la dessiccation du bois (fig. 47).

Fig. 47. — Baguette sur joint.


Fourrures. — Les fourrures sont des pièces de bois, généralement brutes qui servent à appuyer un lambris, tout en assurant son isolement du mur. On en trouvera une application plus loin (fig. 92).

Tringles. — Bois minces que l’on cloue sur les murs pour permettre de clouer des toiles ou des étoffes (fig. 48). Les tringles sont d’abord posées au pourtour, puis on divise la surface par des tringles verticales et horizontales pour former des panneaux permettant suffisamment d’appui à l’étoffe.

Fig. 48. — Section de tringle.


Fig. 49. — Couvre-joint uni.


Fig. 50. — Couvre-joint mouluré.


Couvre-joint. — En menuiserie, c’est une baguette plate qui sert à recouvrir les joints de cloisons en planches. Le couvre-joint peut être uni (fig. 49), ou agrémenté de profils comme nous le montrons (fig. 50).

Tasseaux. — Pour trouver un point d’appui aux tablettes, ou cloue contre le mur ou contre une paroi en bois, une pièce de section généralement carrée d’environ 0,025 de côté avec un chanfrein sur un des angles (fig. 51).

La dimension de la section du tasseau varie, naturellement, avec la charge qu’il est appelé à supporter.

Fig. 51. — Tasseau


Baguettes. — Ce sont des tringles de bois arrondies à l’extérieur. Les baguettes ordinaires sont de trois sections différentes et de 0,075, 0,010 et 0,0125 de rayon. Le quart de rond (fig. 52), qui se place dans les angles rentrants; le demi-rond (tig. 53), qui se pose à plat sur le bord d’un angle, ou qui sert parfois de couvre-joint; enfin, la baguette d’angle ou trois quarts de rond (fig. 54), qui se pose à cheval sur la bissectrice de l’angle et protège ce dernier contre les écornures.

Fig. 52. — Quart de rond.


Fig. 53. — Demi-rond.


Fig. 54. — Baguette d’angle.


Nous donnons plus loin, figures 725 à 733 des profils de baguettes moulurées pouvant convenir dans certains travaux soignés.

Fig. 55. Plinthe.


Fig. 56. — Plinthe moulurée.


Toutes les baguettes sont fixées en place par un simple clouage. On peut cependant, dans certains cas, et quand le profil présente des parties plates, employer la vis.

Plinthes. — Pour garantir le bas des murs ou cloisons, on place immédiatement au-dessus du parquet des planches minces corroyées, de 0,11 de hauteur environ et de 0,013 à 0,018 d’épaisseur (fig. 55).

Les plinthes peuvent aussi être moulurées et sont alors prises dans un bois de 0,018 d’épaisseur (fig. 56).

Stylobates. — Ils ne diffèrent de la plinthe que par une hauteur plus considérable, ordinairement 0,22.

Cimaise ou cymaise. — La cimaise est une moulure qui sert de couronnement à un lambris de menuiserie ou qui règne sur les murs d’une pièce à une certaine hauteur au-dessus du plancher. Elle est simplement fixée au moyen de clous (fig. 57).

Fig. 57. — Cimaise.


On trouvera différents profils dans nos figures 752 à 758.

Chambranles. — Les portes d’intérieur sont ordinairement encadrées d’une moulure de dimensions variables suivant l’importance de la porte qu’elle accompagne. Dans les constructions très simples, cette moulure peut être prise dans un bois de 0,013 × 0,050 (fig. 58). Nous donnons un choix de profils divers (fig. 741 à 751).

Dans les travaux plus importants, le chambranle n’est plus une simple moulure encadrant, mais un véritable ouvrage de menuiserie composé de plusieurs pièces assemblées qui deviennent, à proprement parler, un revêtement (fig. 59).

Fig. 58. — Chambranle.


Les vantaux de porte affleurent ordinairement un des côtés du mur, de manière à pouvoir se développer entièrement, et se rabattre contre le mur en s’effaçant. De ce côté est le chambranle. De l’autre, la baie est encadrée dans un contre-chambranle. Les deux cadres dormants sont réunis par un lambris (fig. 60).

Fig. 59, 60. — Chambranle.


Fig. 61, 62. — Socle de chambranle.


Socle de chambranle. — Cette pièce est destinée à l’amortissement du chambranle par le bas (fig. 61, 62). Le socle n’est pas mouluré, est un peu plus saillant que le chambranle et taillé en biseau pour que la saillie s’accorde le mieux possible avec le profil de la moulure constituant le chambranle.

Socles de marches. — Ces socles remplissent, dans les escaliers, un rôle analogue à celui des plinthes dans les pièces d’habitation; on les fait de deux façons: A ressauts, composés de planches minces ayant la même hauteur que la marche, procédé qui diminue beaucoup le déchet de bois (fig. 63).

Ou bien par parties en forme de trapèze avec coupes perpendiculaires au rampant et une saillie de 0,05 à 0,07 au-dessus du nez de marche (fig. 64).

Fig. 63. — Socles de marches.


Fig. 64. — Socles de marches.


Comme les plinthes et les stylobates, ces socles ont de 0,013 à 0,018 d’épaisseur et peuvent être moulurés, comme nous en donnons une indication sur notre figure 64.

Barres d’appui. — Ces barres doivent être faites en bois dur, exposées qu’elles sont toujours aux intempéries. Elles reposent sur une traverse en fer ou sur un appui en fonte et pénètrent légèrement dans le mur vers le milieu du tableau des fenêtres. Elles affectent une section dans le genre des mains-courantes dont nous donnons les profils ci-après (fig. 66, 67, 68, 69 et 70).

On place parfois les barres d’appui en saillie sur le nu de manière à conserver le tableau disponible pour loger les lames des volets ou des persiennes. On est alors obligé de faire reposer la barre d’appui sur deux corbeaux scellés dans le mur (fig. 65), ou encore sur des corbeaux métalliques également scellés dans la maçonnerie.

Fig. 65. — Barre d’appui en saillie.


Mains-courantes. — La main-courante est la partie d’une rampe ou d’un balcon sur laquelle se pose la main. La forme la plus simple est celle qu’indique la main elle-même en serrant un objet, aussi ayant besoin d’une certaine surface d’appui ou de contact, on a adopté le profil en olive que la main donne lorsque les doigts, le pouce et les autres serrant un objet sont encore distants de trois centimètres environ (fig. 66). Les dimensions minima sont, pour les deux diamètres différents, 0,055 de largeur et 0,034 de hauteur.

Fig. 66. — Profil en olive.


Immédiatement après vient le profil dit à gorge, peu différent du précédent. Ce profil se prend dans un bois ayant au moins 0,059 × 0,041 (fig. 67).

Pour les modèles à profils variés, les dimensions ne sont fixées que par la nécessité de permettre à la main de saisir la rampe pour éviter une chute, et encore en fait-on de beaucoup plus fortes, comme nous le verrons plus loin.

Fig. 67. — Profil à gorge.


Fig. 68, 69, 70 et 71. — Profils de mains-courantes.


Voici quelques-uns des profils les plus couramment employés (fig. 68, 69, 70 et 71).

Fig. 72, 73. — Main-courante.


Les mains-courantes pour rampes et balustrades en bois ont des dimensions beaucoup plus considérables, les plus petites sont obtenues par des bois de 0,06 × 0,08 (fig. 72); d’autres dans du bois de 0,08 × 0,08 (fig. 73); enfin de dimensions plus grandes suivant l’importance et l’aspect de l’ensemble de l’ouvrage (fig. 74, 75 et 76).

Fig. 74, 75 et 76. — Profils de mains-courantes.


On fait aussi des mains-courantes contre les murs, soit pour doubler la rampe dans un escalier large, soit dans un escalier entre murs. Ces mains-courantes peuvent être sur supports scellés (fig. 77), ou continues et en applique comme le montre la figure 78.

Huisseries. — On appelle ainsi un bâti en bois qui fait partie d’une cloison ou d’un pan de bois. Une huisserie est composée de deux poteaux et d’une traverse ou linteau (fig. 79).

Fig. 77. — Main-courante sur support.


Fig. 78. — Main-courante en applique.


Fig. 79. — Huisserie.


Généralement, elle se fait en bois de 0,08 × 0.80 avec feuillure pour recevoir la porte (fig. 80). Dans les cloisons en brique de 0,11 d’épaisseur l’huisserie est faite en bois de 0,08 × 0,15.

Ces huisseries, dans les cloisons de 0,08 et dans celles de 0,15, affleurent l’enduit et sont nervées pour recevoir le carreau de plâtre ou la brique (fig. 81), et la traverse est assemblée à tenons et mortaises.

Fig. 80. — Feuillure


Fig. 81. — Poteau d’huisserie.


Dans certains cas on emploie l’huisserie à chapeau. La traverse est alors un véritable linteau (fig. 82).

Enfin, l’huisserie peut faire partie d’un pan de bois et affecter une forme quelconque. Les bois qui la composent ont alors des dimensions d’équarrissage en rapport avec le pan de bois dans lequel l’huisserie doit être incorporée (fig. 83, 84).

Poteaux de remplissage. — On appelle ainsi les poteaux qui sont destinés à consolider les cloisons légères en carreaux de plâtre. Ils sont nervés sur deux faces et ont les mêmes dimensions que les poteaux d’huisserie suivant qu’ils sont logés dans des cloisons de 0,08 ou 0,15 d’épaisseur, enduits compris (fig. 85). Ils se placent à une distance de 1m,50 environ et doivent être scellés haut et bas.

Fig. 82. — Huisserie à chapeau.


Fig. 83, 84. — Huisserie dans un pan de bois.


Fig. 85. — Poteau de remplissage.


Fig. 86. — Bâti et contre-bâti.


Fig. 87. — Bâti et contre-bâti en saillie.


Bâtis et contre-bâti. — D’une manière générale, on appelle bâti l’encadrement que forment les montants et les traverses qui reçoivent les panneaux d’une porte, d’un lambris ou encore des lames de persiennes. Nous verrons ces différents bâtis en parlant de chacun de ces ouvrages.

Le bâti dormant d’une porte ou d’une croisée est un cadre ajusté et scellé à demeure dans les feuillures réservées dans la maçonnerie d’une porte ou d’une fenêtre. Les épaisseurs varient de 0,034 à 0,080.

Le contre-bâti s’emploie pour les portes et est scellé à pattes sur la face du mur opposée à celle qui reçoit le bâti. Ses dimensions sont moindres, généralement il n’a que 0,027 d’épaisseur. Il n’a aucune fatigue et protège surtout l’angle du mur.

Autrement que par sa dimension, il se différencie du bâti en ce sens qu’il n’a pas de feuillure et que c’est sur le bâti que la porte est ferrée et vient battre (fig. 86).

Les bâtis se font toujours en bois d’un échantillon plus fort que la porte ou la fenêtre qu’ils reçoivent, ainsi, par exemple, une porte de 0,034 d’épaisseur devra avoir un bâti de 0,41; une fenêtre également en 0,034 aura un bâti de 0,041 ou de 0,054.

Dans certains cas, quand la maçonnerie présente des difficultés pour la taille des feuillures, comme les murs construits en moellons de pierre très dure et que l’on craindrait de déchausser ces pierres en les taillant soit en maçonnerie neuve, soit en percement de baie, on fait un encadrement composé de trois pièces et on place en saillie le bâti et le contre-bâti (fig. 87).

Calfeutrements. — Pour rendre invisibles les vides produits par le retrait des bois en contact avec la maçonnerie ou les plâtres, on emploie des baguettes minces qu’on cloue à des distances assez rapprochées.

Fig. 88, 89. — Calfeutrement.


Pour calfeutrer les bâtis de croisées on emploie une baguette moulurée (fig. 88); ou pour les huisseries, quand il n’y a pas de chambranles, deux baguettes également moulurées (fig. 89).

Traité pratique de menuiserie

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