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LAMBRIS

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Table des matières

En menuiserie on appelle lambris des ouvrages en bois placés en revêtement sur les murailles à l’intérieur des habitations.

La disposition générale des lambris est la suivante: surfaces composées de panneaux assemblés à embrèvement dans des bâtis en bois plus épais que l’on fixe contre les parois des pièces.

On distingue deux genres de lambris: 1° les lambris d’appui dont la hauteur varie de 0m,80 à 1m,50 et plus, et destinés aux pièces dont la partie supérieure doit être tapissée; 2° les lambris de hauteur qui garnissent entièrement les parois entre parquet et plafond.

Les lambris semblent avoir leur origine dans la nécessité de masquer les traces d’humidité qui apparaissent souvent sur le bas des murailles, aussi pour en éviter la rapide destruction, on les posait toujours isolés des dits murs par des traverses ou fourrures préalablement fixées.

Etant données les fissures inévitables, on ventilait ainsi l’espace laissé libre et on trouvait un matelas d’air propice à la conservation des bois.

Lambris d’appui. — La hauteur des lambris d’appui doit être proportionnée avec la hauteur de la pièce, mais on ne doit cependant pas négliger la destination de ladite pièce ou les objets qui peuvent servir à déterminer la hauteur.

Souvent, on fait régner la cimaise avec le dessus de la cheminée. Le mobilier peut parfois déterminer une hauteur qui ne conviendrait plus dans d’autres conditions. Dans un salon, la cimaise n’est souvent qu’à 0,50 à 0,70 du parquet.

En un mot, il serait fort difficile de donner une règle fixe pour déterminer la hauteur, et il est plus sage de la fixer dans chaque cas particulier en la mettant en harmonie avec les milieux.

On admet quelquefois que cette hauteur peut être prise égale à un quart ou un tiers de la hauteur sous plafond.

Nous connaissons des salles à manger dans lesquelles le lambris-d’appui atteint 1m,40 et même 1m,60 sans présenter une hauteur d’étage proportionnelle, et qui sont cependant du meilleur effet.

Le mieux est donc de se passer de formule.

La raison d’économie a fait rechercher pour les constructions ordinaires une imitation de lambris, et on est arrive à figurer un décor suffisamment convenable par de simples moulures en bois, le fond étant fait par l’enduit en plâtre.

Fig. 90. — Faux-lambris.


Le faux-lambris se compose alors d’une cimaise, d’une plinthe ou d’un stylobate, suivant les cas, et de cadres en moulures figurant des panneaux (fig. 90). Une peinture en décor faux-bois complète cette manière de procéder.

Les panneaux peuvent avoir, au maximum, une largeur extérieure égale à un quart ou un cinquième de la hauteur du lambris. Les espaces entre panneaux, qui figurent les bâtis, varient comme largeur de 0,07 à 0,10.

L’importance des moulures doit être en rapport avec la grandeur de la pièce. Dans l’exemple que nous donnons, la cimaise fait 0,032 × 0,080; les cadres 0,013 × 0,045 et la plinthe 0,018 × 0,140.

Le lambris le plus simple, et ne comportant pas d’assemblages, mais qui ne saurait convenir dans un appartement, est composé de frises à rainures et languettes avec baguettes sur joints (fig. 91, 92).

Il est posé sur fourrures isolantes, ce qui convient en général à tous les lambris, couronné d’une cimaise et garni en bas par une plinthe.

Nous avons dit précédemment que les baguettes avaient pour objet, en plus de l’effet décoratif, de dissimuler un peu les jeux qui se produisent par suite du retrait du bois. Nous donnerons à ce sujet un conseil: la meilleure manière de faire accepter les jours que la dessiccation du bois produit entre les frises primitivement jointes, et qu’on ne peut empêcher sans employer des moyens très coûteux, est de répartir le retrait d’une manière uniforme en l’empêchant de se produire d’un seul côté. Le moyen pour obtenir ce résultat est fort simple, il suffit de fixer chaque frise par un clou enfoncé bien au milieu de la largeur de chaque frise. Le jeu résultant de la dessiccation se produit alors égal à droite et à gauche, et toutes les fentes deviennent sensiblement égales.

Fig. 91, 92. — Lambris par frises.


Fig. 93, 94. — Lambris assemblés.


Les lambris assemblés sont composés de montants et traverses assemblés à tenons et mortaises et chevillés (fig. 93, 94), dans lesquels sont embrevés des panneaux qui peuvent être unis ou à plates-bandes, comme le montre notre figure 94.

Les lambris sont aussi parfois décorés de pointes de diamant, de sculptures dans le genre des modèles renaissance que nous donnons (fig. 95, 96 et 97). Ils sont alors à grands cadres comme le montre la figure 96.

Les forces des bois employés sont variables suivant les nécessités résultant des modes d’assemblage. A titre d’exemple, si nous prenons le modèle (fig. 95), on pourra employer les bois suivants: recouvrement de cimaise 0,005; cimaise 0,070 × 0,075; moulure en dessous 0,025 × 0,028; bâtis 0,025; grands cadres 0,034 × 0,050; panneaux 0,016; plinthe ou stylobate 0,025.

Fig. 95, 96 et 97. – Lambris.


Fig. 98, 99 et 100. — Lambris de hauteur.


Fig. 101. 102. — Lambris de hauteur.


Lambris de hauteur. — Ils ont pour fonction, en garnissant entièrement la surface des murs, de procurer une riche décoration aux locaux qu’ils revêtent. Mais, surtout dans les pays froids, ils ont l’avantage de former un obstacle à l’humidité et à la buée.

Ils peuvent être très simples, dans le genre de construction employé dans nos modèles (fig. 91, 93 et 95) ci-dessus, ou ornés de moulures et de sculptures plus ou moins riches. Ou bien encore avec la partie supérieure évidée offrant un système de cadres destinés à recevoir des tentures, des tapisseries, des peintures, des panneaux de cuir repoussé, etc., car on comprend aisément que le panneau de bois peut toujours être remplacé par un des fonds décoratifs que nous venons d’énumérer.

Fig. 103. 104. 105 et 106. — Profils de grands cadres.


Voici (fig. 98, 99 et 100) un exemple de lambris d’une construction très simple sur lequel nous avons figuré le profil se raccordant avec le solivage du plafond, comme on le voit dans la coupe AB. La coupe CD donne la section dans les panneaux inférieurs et celle EF dans les panneaux du haut qui sont profilés en parchemins.

Fig. 107. — Barre à queue.


Fig. 108. — Panneau en deux épaisseurs contrariées de fibres.


Avec les figures 101, 102, nous donnons un lambris genre Louis XVI à grand cadre qui va motiver la description de certains détails pouvant présenter un véritable intérêt.

Tout d’abord nous donnons (fig. 103, 104, 105 et 106) des profils de grands cadres spéciaux pour les menuiseries ne comportant qu’un seul parement apparent.

D’autre part, les grandes surfaces des panneaux ne peuvent naturellement être obtenues que par la juxtaposition de plusieurs planches, d’où il résulte que ces grands panneaux peuvent se tourmenter, se voiler, et ne présenter que des surfaces contrariées avec parties en saillie et parties rentrantes, ce qui est d’un fort mauvais effet si les bois sont polis et cirés ou vernis, mais même encore avec les peintures mates, bien que la défectuosité soit atténuée par ce genre de peinture.

Fig. 109. — Barre métallique.


Quand les panneaux présentent une certaine largeur, ils sont formés de plusieurs planches assemblées à rainures et languettes et collées. Ces planches doivent être étroites parce qu’ainsi elles sont moins sujettes à se voiler.

On arrive à éviter les déformations de la surface à l’aide de barres dites à queue, entaillée à queue d’hironde dans le panneau (fig. 107), ou encore, mais le procédé est coûteux, en constituant les panneaux de deux épaisseurs de bois à fibres contrariées et collées (fig. 108).

Nous pouvons encore mentionner le système de barre métallique composé d’un fer glissé dans une rainure de même forme et obtenue mécaniquement à la toupie (fig. 109).

Traité pratique de menuiserie

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