Читать книгу Tombé Pour Elle - A. C. Meyer - Страница 10
ОглавлениеCadu
Vous savez ce moment où vous avez l'impression que le monde s'arrête ? Comme si quelqu'un venait d'appuyer sur le bouton "pause" d'une télécommande, et que soudain tout ce qui vous entoure disparait ?
Ouais, je ne savais pas non plus ce que cela faisait, jusqu'à ce que je sente le bras de Cadu autour de ma taille et que je l'entende chanter dans mon oreille.
Bien entendu, je me précipite immédiatement aux toilettes. Lais me secoue et me dit de respirer, car j'agis comme une tarée. Hé, ne me regardez pas comme ça. Vous savez depuis combien de temps je suis célibataire ? Deux ans ! Ma dernière relation amoureuse s'est terminée péniblement. Il était extrêmement jaloux et depuis, je ne fais plus confiance aux hommes. Sans compter que je n'ai jamais embrassé un homme comme Cadu. Jamais. Croyez-moi, je m'en serais souvenu ; même d'une simple bise.
Lais me dit d'inspirer et expirer comme je l'ai appris dans une vidéo. Après cela, elle me reproche d'être idiote et exige que j'agisse comme la femme adulte que je suis. Je réussis à me reprendre et à la suivre jusqu'à la piste de danse, en essayant d'être calme et mesurée, mais tout ce que je veux, c'est rentrer chez moi en courant. J'ai peur de ce que je ressentirais si je m'implique, même s'il ne s'agit que d'un flirt innocent, parce que je sais qu'il est le genre de mec à pouvoir me séduire en un clin d'œil. Sans compter que c'est mon patron !
On sort des toilettes et je regarde autour de moi, mais il n'est pas là. Est-ce que j'ai rêvé ? J'ai du mal à croire que mon imagination me joue des tours. On fait le tour de la piste de danse, pour être sûres, et je peux enfin me détendre quand je ne vois mon patron sexy nulle part. Je pousse un soupir de soulagement, puis je laisse la musique m'emporter. Le groupe est vraiment bon et il joue le genre de musique que j'adore.
Mais pendant un slow, tout change. Je ressens à nouveau cette sensation étrange : des papillons dans le ventre et un frisson qui parcourt ma colonne vertébrale. Je regarde autour de moi et ne vois rien. Lais parle à un gars sexy qui la drague. Je continue à danser, seule, avant de sentir un bras m'entourer et une voix rauque à mon oreille.
J'essaie de m'éloigner mais il ne me laisse pas faire.
"Reste avec moi, Mari. Je veux danser avec toi." me murmure Cadu et je ne peux pas refuser. A vrai dire, je ne peux pas parler. Je suis devenue muette et j'ai l'impression que mes jambes sont faites de gelée. S'il me lâchait, je tomberais comme une poupée de chiffon.
Il me garde contre lui. Son corps est chaud et encore plus musclé que je ne le pensais. Il fait probablement beaucoup d'exercice pour avoir un corps comme ça et, tout à coup, je me sens mal à l'aise. Je redoute sa main sur ma taille. Il va sentir toute la graisse que je préfèrerais garder cachée. Merde.
Je l'entends sentir mes cheveux. Il respire profondément et me colle encore plus à lui. C'est à ce moment-là que tout ce qui nous entoure disparaît. Il me tient d'un bras et caresse mon cou, mes cheveux et mon visage de l'autre. Le groupe continue de jouer. Lais et l'autre gars sont juste à côté de nous, à s'embrasser comme si rien d'autre ne comptait, et je suis dans un club en train de danser avec mon patron sexy, sans savoir comment réagir. Ça change tout, et même si j'ai peur, je me laisse emporter. Sa caresse est délicate et sensuelle. C'est comme s'il essayait de découvrir chaque centimètre de mon corps sans se montrer trop envahissant pour un premier rendez-vous.
Mains sur ma taille, il me fait pivoter pour que nous soyons face-à-face. J'entends à peine la musique. Puis, il se met à chanter à mon oreille. Les paroles évoquent désir et sentiments inexplicables. Elles me sont dédiées, car ce que nous sommes en train de vivre défie toute explication. Je suis bien incapable d'en donner une.
Sa bouche explore mon oreille et descend le long de mon cou. Son baiser est doux, mais provoque les sensations les plus fortes que j'aie jamais ressenties. Sa bouche dépose de petits baisers sur la trace laissée par sa barbe.
Les heures passent sans que je m'en rende compte. Je ne sors du brouillard que quand Lais m'appelle pour me dire qu'il est temps de rentrer.
"Bébé, je vais te ramener chez toi." lui dit le gars qu'elle embrassait, mais elle secoue la tête et sourit.
“Pas besoin. C'est vraiment loin, et de toutes façons, j'ai déjà demandé au chauffeur de taxi de venir nous chercher."
Ils continuent leur discussion et Cadu me tourne à nouveau vers lui.
"Reste avec moi, Mari." dit-il.
"Rester avec toi ? Je ne suis pas... Je ne suis pas du genre à..." J'essaie de lui expliquer que je ne suis pas une femme facile comme celles avec qui il sort habituellement, mais il m'interrompt.
"Non, ma belle. Nous ne ferons rien d'autre que ce que nous venons de faire. Je veux juste t'avoir dans mes bras un peu plus longtemps. Je ne suis pas prêt à te voir partir." Sa voix est encore plus basse et il me regarde dans les yeux, anxieux de me voir accepter.
"Mais alors... Comment vais-je rentrer chez moi ?" demandé-je, et il m'interrompt à nouveau.
"Je te déposerai."
"J'habite loin, Cadu." expliqué-je, mais il secoue la tête,
"Pas en voiture, non. Et encore moins à moto. S'il te plaît ?" demande-t-il, et je suis incapable de refuser.
"Lais, vas-y." dis-je à mon amie.
"Oh mon Dieu ! Quoi ?! Tu es sûre, ma chérie ?" demande-t-elle, surprise par mon comportement inattendu.
“Non... Mais je ne peux pas refuser... Je ne sais même pas pourquoi." ajouté-je, et elle sourit. "J'ai juste besoin d'être avec lui un peu plus longtemps." Elle me regarde d'un air surpris, puis acquiesce et me serre dans ses bras.
"Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit." me dit-elle avant de lui dire : "Je ne la laisserais pas avec toi si elle ne te connaissait pas ; mais ce n'est pas le cas... "
"Ne t'inquiète pas, j'appellerai." Nous nous disons au revoir et elle sort prendre le taxi, accompagnée de son gars, dont j'apprendrai le prénom plus tard : Rodrigo. Je me tourne vers Cadu qui sourit, toutes fossettes apparentes. "Et maintenant ? Le bar va fermer." dis-je en essayant de deviner où il pourrait bien m'emmener à trois heures du matin.
"Tu as faim ?" demande-t-il et je souris en signe d'acquiescement. Il sourit en retour, me serre dans ses bras et me dit à l'oreille : "Viens, allons chercher quelque chose à manger." Il prend ma main et m'entraîne vers la sortie. Je me sens légère à ses côtés, comme si je pouvais voler.
C'est sans aucun doute le moment le plus incroyable que j'ai jamais partagé avec quelqu'un. Cadu me fait ressentir un kaléidoscope d'émotions, et je sens que je l'accompagnerais n'importe où s'il me le demandait.