Читать книгу Tombé Pour Elle - A. C. Meyer - Страница 7
ОглавлениеMari
Oh, mon Dieu ! Bien sûr, il fallait que cela m'arrive, à moi. Fallait-il vraiment que Carlos Eduardo entre pile au moment où j'étais par terre à ramasser ces documents ? Et c'était quoi cette remarque sur le café ? Il a toujours été agréable, mais il n'est pas du genre à plaisanter. C'est un professionnel accompli, tout comme moi.
Le téléphone est en train de sonner quand j'arrive à mon bureau. Je n'ai pas eu le temps d'attacher mes cheveux avant qu'il arrive et en me dirigeant vers la petite cuisine, je manque de m'évanouir en voyant mon reflet dans la porte vitrée. J'allume la machine à café et je cours aux toilettes. Mes cheveux sont en désordre et je suis toute rouge. Merde. Pas étonnant qu'il m'ait regardée bizarrement. Je ne ressemble pas du tout à son assistante. Je prends une grande inspiration et retourne à mon bureau ; j'attrape mon sac à main et retourne m'enfermer aux toilettes. Je me fais une queue de cheval, simple mais professionnel. Je retouche mon maquillage et redresse mes vêtements. Là ! Maintenant, je ressemble beaucoup plus à celle que le Big Boss, comme j'aime l'appeler, voit tous les jours.
Je quitte les toilettes, cours à mon bureau remettre mes affaires à leur place, puis je retourne à la cuisine. Je prépare un plateau avec du café, de l'eau et des biscuits. Le Big Boss, bien qu'il ait l'air très sérieux, a l'appétit d'un adolescent. Il adore les biscuits. Et parfois, dans l'après-midi, il me demande de lui rapporter un paquet de M&M's aux cacahuètes du distributeur automatique du deuxième étage. Je ne sais pas comment il fait pour être aussi mince avec sa façon de manger.
Je respire profondément, j'affiche mon sourire le plus professionnel, et je frappe avant d'ouvrir la porte lentement. Il se tient devant la fenêtre qui donne sur l'océan, plutôt que d'être à son bureau à travailler comme un forcené.
J'entre et me dirige vers son bureau, comme je le fais toujours. Je lui sers du café, de l'eau et des biscuits en silence, de peur de le déranger. Peut-être pense-t-il à quelque chose qui pourrait changer l'industrie brésilienne de la mode telle que nous la connaissons. Je ne voudrais surtout pas le déconcentrer. Carlos Eduardo est un bon manageur, mais je ne voudrais pas le contrarier. Il est sympathique, mais sa sympathie a une limite.
Je l'entends soupirer alors que je m'apprête à partir. Quand j'arrive près de la porte, sa voix grave et rauque m'arrête.
"Tu devrais garder tes cheveux libres, Mariana. C'est criminel d'attacher une si belle chevelure." dit-il. Quand je me retourne, il est assis et boit son café, les yeux rivés sur son ordinateur comme si ce qu'il venait de dire n'avait aucune importance.
Peut-être que je perds la tête. Je la secoue et retourne à mon bureau. C'est moi qui ai besoin d'un café maintenant.
Je m'en prépare une tasse et j'allume enfin mon ordinateur. J'ai à peine allumé Messenger qu’il y a déjà six messages de Lais.
Ma belle !
Hé ! T où ?
Tu m’as oubliée ?
T où ? Suis à nouveau en grève. J’ai envie de tuer mon boss !
Le gars canon de la compta vient de passer. Il m’a apporté des chocolats et m’a demandé d’aller voir son groupe jouer ce w-e, tu veux venir ? C pas de la country promis !!
C nul quand tu me laisses en plan
N’exagère pas.
Mon début de journée est AFFREUX !
Sur une échelle de 0 à 10, « il » est sexy comment aujourd’hui ?
Nous avons l'habitude de noter le sex-appeal de Big Boss chaque jour.
Neuf.
NEUF ? Vraiment ? Oh mon Dieu !
Je reviens. Intrus en vue !
J'éteins mon portable quand je vois Fernando et Miguel. Ce sont mes collègues, mais je ne les aime pas beaucoup. Ils travaillent ici tout comme moi, mais ils essaient constamment de faire ami-ami avec le Big Boss, surtout Miguel qui se comporte régulièrement comme un abruti. Il n'est pas particulièrement sélectif et drague tout le monde au bureau. Il accepterait n'importe quoi de n'importe qui.
"Allons, faisons comme ça... Je te donnerai la lune. Tu te donneras à moi... Mari Mariana...” Miguel chantonne une chanson sur moi, comme il le fait chaque fois qu'il me voit.
Fernando rit et essaie de le cacher en toussant, et Miguel essaie de s'approcher, mais je m'empresse de décrocher le téléphone pour faire savoir à Carlos Eduardo qu'ils sont arrivés.
"Carlos Eduardo, Fernando et Miguel sont ici. D'accord, merci."
Il me dit qu'ils peuvent entrer et je me lève pour les accompagner.
D'un geste de la main, ils m'invitent à les précéder, et quand j'arrive à la porte, je me retourne pour les laisser entrer. C'est à ce moment-là que je les surprends à regarder mes fesses. Je leur lance un regard noir et ils ne paraissent même pas un tant soit peu gênés. Je les fais entrer et juste avant de fermer la porte, mes yeux croisent ceux de Carlos Eduardo. Il fronce les sourcils.
Je suppose que j'ai l'air contrariée, car il leur lance un regard désapprobateur et demande : "Vous êtes encore en train de harceler mon assistante ?"
"C'est un vrai canon." dit Miguel, et Carlos Eduardo l'interrompt.
"Ne vous approchez pas d'elle. Mariana n'est pas une de ces écervelées du département mode." rétorque-t-il froidement. Je ferme la porte, sous le choc. Il y a toujours eu une atmosphère taquine et libertine au sein de l'entreprise. Beaucoup de jeunes et beaucoup de jolies femmes travaillent ici. Mais je ne suis jamais concernée ; et certainement pas au point d'y mêler le Big Boss.
Je retourne à mon bureau et rouvre Messenger.
Désolée, deux trous du cul dans la pièce
La matinée passe rapidement avec une série de réunions ; et l'après-midi est tout aussi chargée. Nous avons trois grosses réunions prévues, et je participe à chacune d'elles.
À midi, Carlos Eduardo quitte son bureau et pour la première fois de la journée, je me permets de l'observer. Il est magnifique, comme toujours. Ses cheveux bruns sont en désordre, comme s'il y avait passé ses doigts plusieurs fois, et ils sont probablement un peu plus longs que ce qui est approprié pour le rédacteur en chef d'un magazine. Il porte un costume gris qui sied parfaitement à son corps puissant et bronzé. Je peux voir un début de barbe sur son visage, et quand sur certains hommes ça leur donne un air négligent, ça rend Carlos Eduardo encore plus sexy.
"Mariana, je vais déjeuner." dit-il, me tirant de ma rêverie. "Je serai de retour avant 14h, d'accord ?"
"Hmm ?... Euh. . . ok." dis-je en me maudissant en silence. Idiote ! Tu ne peux pas baisser ta garde et le regarder comme un chien regarde un os !
Il sourit, l'air amusé, et part déjeuner. Je profite un instant du bureau vide avant d'aller aussi me chercher à déjeuner. J'ai intérêt à me dépêcher si je veux être à l'heure pour les réunions de l'après-midi.