Читать книгу Histoire de la monarchie napoléonienne - Alphonse Potin - Страница 3

INTRODUCTION

Оглавление

Table des matières

Sur les débris du vieux monde brillait une ère nouvelle; une régénération universelle était imminente; mais le torrent des passions vint confondre toutes les espérances de la France.

Fatiguée par les agitations incessantes de cet esprit de réforme, d’une essence si mobile, qui use toutes les Constitutions les unes après les autres, sans s’arrêter à rien, sans rien fonder, la nation française voyait les temples profanés, le culte aboli, l’autorité anéantie, ses ressources épuisées. Effrayée au dedans par des insurrections continuelles, inquiète au dehors, car l’ancien régime s’avançait appuyé sur la coalition étrangère, elle pouvait craindre d’être engloutie dans l’abîme des révolutions.

Dieu veillait sur elle: il la soutint au bord du précipice. Du sein du désordre, de la confusion, surgit un homme, le plus grand des temps anciens et des temps modernes, auguste représentant des idées nouvelles, flambeau des principes immortels de la loi du Christ. Son génie s’élevait à la hauteur de toutes les situations; il envisageait le but providentiel assigné à l’humanité. C’était le Messie politique et social du XIXe siècle, Napoléon Bonaparte.

Ce vaste génie, rayonnant sur le sol français, apaisa les dissensions, rétablit l’ordre, l’harmonie dans l’administration, dans la justice, dans les finances.

Il promulgua le Code civil, arche sainte de l’égalité, monument durable par la solidité de ses matériaux, le plus magnifique, a dit M. de Cormenin, par la simplicité de ses divisions, le plus unitaire par la fusion de tous les systèmes du droit coutumier et du droit civil.

Par le concordat il réconcilia le clergé, il réédifia les temples, il proclama la liberté des cultes.

Il mit un terme à l’exil des proscrits, et la grande nation fut heureuse de porter sur le trône l’illustre guerrier qui avait noyé les souillures du jacobinisme dans des flots de gloire.

La mission de Napoléon fut d’abord française; elle devint humanitaire. Ses conceptions, ses gigantesques travaux embrassèrent le inonde: ses trésors amoncelés au milieu de guerres incessantes, exposés au grand jour, témoignent aujourd’hui de la prodigieuse fertilité de cette intelligence supérieure.

Voyez le beau bassin d’Anvers, celui de Flessingue, capables de contenir les plus nombreuses escadres et de les préserver des glaces de la mer; les ouvrages hydrauliques de Dunkerque, du Havre, de Nice; le gigantesque bassin de Cherbourg; les ouvrages maritimes de Venise; les belles routes d’Anvers à Amsterdam, de Mayence à Metz, de Bordeaux a Bayonne; les passages du Simplon, du Mont-Cenis, du Mont-Genèvre, de la Corniche, qui ouvrent les Alpes dans quatre directions; les routes des Pyrénées aux Alpes, de Parme à la Spezzia, de Savone au Piémont; les ponts d’Iéna, d’Austerlitz, des Arts, de Sèvres, de Tours, de Roanne, de Turin, de l’Isère, de la Durance, de Bordeaux; le canal qui joint le Rhin au Rhône par le Doubs, unissant les mers de Hollande avec la Méditerranée; celui qui unit l’Escaut à la Somme, joignant Amsterdam à Paris; le canal d’Arles, celui de Pavie, celui du Rhin; le dessèchement des marais de Bourgoing, du Cotentin, de Rochefort; le rétablissement des églises; la construction d’un grand nombre d’établissements industriels pour l’extinction de la mendicité, de greniers publics, de la Banque, du canal de l’Ourcq; la continuation des travaux du Louvre; la distribution des eaux dans Paris; les nombreux égouts, les quais, la restauration des monuments de cette grande capitale; ses travaux pour l’embellissement de Rome; le rétablissement des manufactures de Lyon; la création de plusieurs centaines de manufactures de coton, de filatures; des fonds accumulés pour créer plus de quatre cents manufactures de sucre de betterave pour la consommation d’une partie de la France; des millions amassés pour l’encouragement de l’industrie, de l’agriculture , etc., etc.

Voilà les œuvres immenses conçues, exécutées par Napoléon, dont les idées d’avenir, comme nous aurons occasion de le constater, ont été si religieusement recueillies, développées par le prince que la volonté nationale a appelé à en assurer la complète et tutélaire application.

Jaloux de rechercher le type de cette organisation merveilleuse, de cette intelligence supérieure, des écrivains se sont plu à comparer Napoléon à Alexandre, à Annibal à César, à Charlemagne, à Charles XII, à Cromwell, a Turenne, à Condé. Habiles à ménager des similitudes, des points de ressemblance, ils ont été plus ou moins heureux dans ces parallèles, fruits de leur imagination.

Nous nous garderons de les suivre dans cette voie. Napoléon n’imita aucune des illustrations des temps passés et des temps modernes: il fut lui. Le cachet de son originalité se révèle en tout, partout.

La royauté des nobles, des privilégiés, n’existait plus; elle était impossible: il fonda la monarchie plébéienne, la dynastie napoléonienne. A une époque nouvelle il fallait un homme nouveau. Cet homme fut placé par la main de Dieu au commencement du XIXe siècle.

La lumière dont Napoléon fit jaillir les rayons sur le monde l’éclaire dans la route qu’il parcourt, pour arriver aux limites de la civilisation chrétienne.

Histoire de la monarchie napoléonienne

Подняться наверх