Читать книгу L'élite des contes du sieur d'Ouville - Antoine d' Ouville - Страница 28

Оглавление

VIII

Table des matières

De deux Gascons.

P. 350.

Deux Gascons fortoient un jour de Bordeaux, en résolution de voir le pays ensemble & de faire fortune, tâchant de filouter le monde. Ils arrivèrent à Paris, où en exerçant leur métier, ils furent attrapez dans le palais & un d’eux saisi d’une bourse fraîchement coupée: on leur met à tous deux la main sur le collet & parce qu’ils avoient bien la mine d’en avoir fait d’autres, on les dépoüilla pour voir s’ils n’étoient point officiers de Sa Majesté, c’eft à dire marquez à la marque Royale, mais on n’en trouva qu’un d’eux qui l’avoit sur l’épaule, qui fut condamné à être pendu en grève & l’autre fouetté au pied de la potence. L’arrêt ayant été exécuté, celui qui avoit évité la mort fut mis en liberté & quelque temps après il s’en retourna en son pays où il fut visité de tous ses parens & de ceux de sa connoiffance, auxquels il racontoit des merveilles de son voyage. Comme chacun s’enqu’êtoit ce qu’étoit devenu son compagnon: il a fait une belle fortune, difoit-il & a bien fait trouver le proverbe véritable qui dit que nul n’eft Prophète en son pays. Comment, lui demanda-t-on, quelle fortune a-t-il faite? Il s’eft marié, dit-il, fort richement en pays étranger. Et comme on lui demandoit à qui: il a été pourvu, dit-il, en haut lieu & j’ai bien dansé à ses nôces. Etoit-ce pas bien déguiser l’affaire?

L'élite des contes du sieur d'Ouville

Подняться наверх