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XIII

Table des matières

D’un qui vendoit un cheval aveugle.

P. 415.

En la ville de Caën, un Normand vendoit un cheval aveugle, mais il n’y avoit que les clairvoyans qui s’en pussent apercevoir, tant il avoit la vûë belle & claire, & celui qui le marchandoit ne s’y connoiffoit point du tout; il dit au vendeur: Au moins c’eft à la charge que vous me le garantissez de tout vice generalement quelconque, car je ne m’y connois point; celui qui le vendoit & qui connoiffoit bien où le mal lui tenoit, lui dit: Monsieur, faites-le voir, je le garantis de tout vice; ils demeurent d’accord du prix, il le paye & amene son cheval; mais au bout d’un jour ou deux, il s’aperçût que son cheval étoit aveugle; il va trouver son marchand à qui il le veut rendre, maintenant qu’il lui avoit garanti de tout vice, & qu’étant aveugle, il lui devoit rendre son argent & amene avec lui les témoins qui étoient prefens quand il l’achetta; il dit qu’il s’en raportoit aux mêmes témoins & ne devoit rien en rendre, puifqu’il avoüoit qu’il le fît voir & qu’il le garantiffoit de tout vice, puifqu’il ne lui manquoit rien que la vûë. De façon qu’il s’efchappa par là & le pauvre homme fut contraint de se servir de son aveugle.

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