Читать книгу Code naturel de la morale sociale expliqué par la céphalométrie et mis à la portée de tout le monde - Armand Harembert - Страница 4
INTRODUCTION
ОглавлениеLe feu sacré qui nous anime doit nous mener à un résultat digne de la puissance divine qui nous l’inspire. L’amélioration des sociétés marche sans cesse; malgré les obstacles, elle ne connaît d’autres limites que celles du monde.
(Idées napoléoniennes.)
Toutes les connaissances humaines sont les membres d’un grand corps, la science, qui sera sur la terre l’image la plus complète de l’idée que nous avons de Dieu.
Aimer Dieu, vérité incréée, infinie, éternelle, c’est lutter contre l’ignorance et le mensonge, c’est travailler au progrès des sciences dont l’harmonie est un langage divin.
L’une des sciences les plus importantes, la tête peut-être, de ce grand corps dont je viens de parler, naissait à la fin du siècle dernier. Malgré les imperfections inséparables des premiers temps d’une découverte, elle fut accueillie par des hommes éminents qui la propagèrent telle à peu près qu’elle était sortie des méditations de son auteur.
Cependant, un savant s’effraya des succès de la nouvelle venue et ne voulut point, comme il le dit dans un ouvrage intitulé : Examen de la phrénologie (Flourens, Paris, 1842), que le dix-neuvième siècle relevât de la philosophie de Gall (et de celle de Broussais, qui, en l’enseignant avec ses imperfections, effraya le monde religieux), comme le dix-septième siècle relève de la philosophie de Descartes, le dix-huitième de Locke et de Condillac.
M. Flourens, secrétaire perpétuel de l’Académie, a donc condamné la phrénologie; mais nous ne sommes plus au temps du magister dixit, comme l’a si bien dit le prince Charles Bonaparte, présidant en 1856 une séance générale du congrès des délégués des sociétés savantes de France, dans laquelle il défendit avec énergie, contre les attaques des antiquaires, ma doctrine que je venais d’y développer.
Pour moi, ne m’en rapportant plus au jugement des autres quand je puis observer, comparer, expliquer et juger par moi-même, j’ai reconnu, après plusieurs années d’une étude sérieuse, qu’au nombre des matériaux entassés par les savantes observations du docteur Gall, quelques-uns ont été retenus par erreur; que d’autres, plus précieux, s’harmonisent entre eux et composent un édifice qui sera une des grandes écoles du monde.
Après avoir vérifié par de nombreuses observations faites avec une longue persévérance que vingt-huit des quarante-deux protubérances de la phrénologie ne produisent pas toujours les effets indiqués par Gall et Spurzheim, mais que les quatorze autres sont des indices certains, je dessinai sur un crâne naturel la place des organes que dix années d’études m’avaient fait reconnaître infaillibles, et je remarquai avec l’émotion d’un pauvre qui découvre un trésor:
1° Que ces quatorze organes occupent le cerveau et ne laissent point de place pour les autres;
2° Que, comme les couleurs primitives agissant ensemble dans des proportions différentes, les mêmes organes, dans leur action combinée, produisent des variétés infinies d’effets;
3° Que les organes du cerveau sont divisés en deux groupes principaux par les sutures du crâne;
4° Que sept d’entre eux, placés sous le frontal, sont ceux de l’intelligence et de l’esprit d’où naît la raison (voir p. 27,29,38);
5° Que les sept autres, placés sous les pariétaux, les temporaux et l’occipital, sont ceux des instincts (voir p. 25);
6° Que ces instincts, chez l’homme, sont la source de toutes les vertus quand ils sont dirigés par la raison, de tous les vices quand cette raison a des organes impuissants, inactifs, égarés ou mal harmonisés. (Voir p. 37 et 156.)
M. le docteur Serres, membre de l’Institut, professeur d’anthropologie au Muséum d’histoire naturelle de Paris, écouta un jour avec intérêt les développements de ma doctrine et me fit remarquer que, d’après ses recherches, le cerveau se divise en autant de parties qu’il y a d’os pour le protéger. Il ajouta qu’il manquait alors à la céphalométrie une subdivison dans les instincts dont les organes sont placés sous les temporaux, l’occipital et les pariétaux, et une exposition détaillée pour faire lire ce que je ne puis expliquer verbalement à tout le monde.
J’ai de suite reconnu que les temporaux, qui couvrent les organes de l’alimentivité et de la défensivité, sont les os de L’INSTINCT DE L’AMOUR DE LA VIE; que l’occipital, qui couvre ceux de la sympathie (société) et de l’amour (reproduction), est celui de L’INSTINCT DE L’AMOUR DES AUTRES; et que les pariétaux, sous lesquels se trouvent ceux de la circonspection, de la persévérance et de la fierté, peuvent être appelés os DE L’INSTINCT DE L’AMOUR DE SOI.
Quant au livre que me demande M. le docteur Serres, il va m’être difficile de l’écrire, car je ne suis qu’un chercheur et peu d’hommes réunissent toutes les qualités puissantes.
M. Flourens a écrit en 1858 (de la Vie et de l’Intelligence): «La sensiblité réside dans les faisceaux postérieurs de la moelle épinière et des nerfs, la motricité dans les faisceaux antérieurs, le principe de la vie dans la moelle allongée, la coordination du mouvement dans le cervelet, et l’intelligence dans le cerveau proprement dit (lobes hémisphères cérébraux). » M. Flourens résume dans ce seul mot: l’INTELLIGENCE, ce que je nomme les INSTINCTS, l’INTELLIGENCE et l’ESPRIT, comme je l’expliquerai plus tard. (Voir p. 25, ORGANOGRAPHIE.)
M. le docteur Serres, en reconnaissant que chacun des os du crâne est pour ainsi dire la cuirasse d’une partie distincte du cerveau, et en recherchant les fonctions de chacune de ces parties distinctes, a eu le premier l’idée de donner à ces os le nom des organes qu’ils recouvrent, et il a nommé le frontal: os sensus communis, l’os du sens commun; les temporaux: ossa mendosœ, os des facultés vicieuses; l’occipital: os memoriœ, os de la mémoire.
La céphalométrie est complètement d’accord avec ce qu’a écrit M. Flourens. De plus elle trouve une nouvelle preuve de la vérité des découvertes qu’elle doit à l’observation dans les rapports frappants de ces découvertes avec les enseignements que M. le docteur Serres a puisés dans des études profondes de dissection.
Cependant, au lieu de dire: ossa mendosœ, M. Serres dira avec la céphalométrie: os de l’instinct de l’amour de la vie, dont les facultés, se nourrir et se défendre, trop souvent viciées par l’absence de la raison, causent la gourmandise, l’ivrognerie, la brutalité, la cruauté, le meurtre.
Quant à l’os de la mémoire, sous lequel j’ai trouvé les organes de l’amour des autres, nous sommes toujours d’accord: c’est évidemment l’os de la mémoire du cœur.