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UNE SEMAINE DE JUILLET (JUILLET 1830.)

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Vous m'engagez à écrire mes souvenirs des mémorables journées de Juillet 1830 avant qu'ils soient effacés de ma mémoire; peut-être avez-vous raison.

Je n'y ai joué aucun rôle, je n'ai été agitée par aucune passion. Je pense pouvoir être fort impartiale. Je dirai seulement ce que j'ai vu et su par moi-même.

J'ai quelquefois regretté de n'avoir pas écrit les événements du mois de mars 1814. Alors, comme [en] 1830, je me suis trouvée spectateur bien placé par mes rapports avec plusieurs des acteurs de ces grands drames.

Mais, en 1814, soit que je fusse plus jeune, soit que cela tînt aux opinions où j'avais été élevée, j'avais bien plus d'enthousiasme et d'esprit de parti qu'en 1830, et, par ma position, je n'étais en contact qu'avec les vainqueurs. En 1830, au contraire, je me suis trouvée au milieu des deux partis, portée de situation pour les uns, de raisonnement pour les autres et d'affection pour tous deux.

Une chose m'a beaucoup frappée dans ces événements, c'est que, pendant les trois premiers jours, en 1814 comme en 1830, les bons sentiments, la loyauté, le désintéressement, l'amour du pays, ont dominé, et que, dès le quatrième, les mauvaises passions, l'ambition, les intérêts personnels se sont emparés des événements et ont réussi, en vingt-quatre heures, à gâter tout ce qui jusque-là avait été de nature à faire battre les cœurs haut placés.

L'égoïsme de quelques individus a extrait du poison de la générosité des masses. C'est la seule similitude admissible entre ces deux catastrophes. Ni les acteurs, ni les scènes, ni les résultats ne se sont ressemblés dans cette chute si rapide de deux gouvernements suicidés.

Récits d'une tante (Vol. 4 de 4)

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