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IV
DIAVOLO

Table des matières

L’héroïne avait été tenue à l’écart dans les intervalles de son rôle personnel. Elle n’avait pas été mêlée aux divers épisodes qui se passaient autour d’elle et ne pouvant suivre les péripéties et les commentaires de l’enquête, elle en ignorait la conclusion.

–M’est-il permis, monsieur, de savoir où vous me conduisez? demanda Rébecca.

–Chez votre père. J’ai à lui demander quelques renseignements relatifs à vos relations avec M. Félix Obert. Le regrettez-vous, mademoiselle?

–Non. Je ne regrette ni lui, ni sa mort.

–Êtes-vous bien sûre de l’avoir tué?

–J’ai tiré sur lui à bout portant, je l’ai vu tomber devant moi et rouler dans la rivière.

–Il est retrouvé.

–Ah!

–Cela vous étonne?

–Pourquoi serais-je étonnée qu’on ait retrouvé1 corps d’un homme que j’ai tué de ma main? La ball était bonne.

–Non, mademoiselle, vous ne l’avez pas tué, pa la raison victorieuse qu’il n’y avait pas de balle.

–Il est possible qu’elle ait dévié; mais, à coup sûr il s’est noyé.

–Pas noyé non plus. Le scaphandrier que vous ave pu voir a trouvé à sa place une grosse pierre enterré dans la vase. Maintenant, mademoiselle, l’enquête es finie, et il me reste à vous apprendre une nouvelle qu ne vous sera peut-être pas agréable, c’est que vou êtes innocente, absolument innocente, et je vous donne l’absolution si vous avez le repentir.

Rébecca était vaincue. Elle fixa un regard emprein de tristesse et d’étonnement sur ce vieillard sardonique, qui venait de renverser d’un souffle l’échafau dage si laborieusement édifié de ses projets et de se espérances. L’expression de ce regard n’échappa pas au vieux maître.

–Un jour, à Naples, ajouta-t-il, un lazzarone, qui avait eu affaire à moi, m’a singulièrement flatté. Comme je passais devant lui, dans la rue de Tolède, il me désigna à un sacripant de ses amis, en lui disant: «Regarde: voilà Monsieur le Diavolo qui va dire sa messe.»

–Qu’allez-vous faire de moi? reprit Rébecca après un long silence.

–Je pourrais vous demander compte d’avoir voulu outrager la justice ou vous jouer de la magistrature; mais je suis disposé à vous rendre la liberté si vous voulez être franche: ai-je deviné juste?

–Oui, monsieur.

–A la bonne heure; mais il y a ici un mystère plus difficile à expliquer que de découvrir une cartouche vide dans un revolver ou une pierre au fond de la Seine.

–C’est mon secret, et nul ne peut le savoir.

–Voulez-vous avoir confiance en moi?

–Oui, dit-elle en lui tendant sa belle main d’un mouvement spontané. Il n’y a que vous qui puissiez trouver ce que je cherche, et vous saurez la vérité, quoi qu’il doive en advenir.

–Je vous aiderai. Soyez confiante.

La voiture s’arrêta. La grille de la villa était ouverte. En pénétrant dans le jardin, Rébecca aperçut Félix Obert qui venait à sa rencontre.

A cette apparition, ménagée comme un coup de théâtre par un invisible machiniste, elle regarda le vieillard au regard sardonique et lui dit:

–Non, vous n’êtes pas Monsieur le Diavolo, vous êtes un bon Génie.

–Pour vous, répondit Monsieur Jacquin.

FIN DU PROLOGUE

Le crime du pont de Chatou

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