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DE L’ORIGINE DU PAYSAGE.
ОглавлениеLES Anciens paraissent s’être peu livrés à peindre des paysages, si l’on en juge par leurs productions en peinture échappées aux ravages du temps et aux diverses causes qui ont hâté leur destruction.
Il n’est guères possible de se former aucune idée de leur goût en ce genre, par les fragments découverts dans les Catacombes, dans les ruines des principaux édifices de Rome, ainsi que dans les fouilles faites à Herculanum et à Portici; le peu de paysages qui s’y rencontrent, ressemblent bien plutôt à des fictions mensongères qu’à l’imitation de la nature ou à la représentation des sites qu’ils ont habités.
On n’y trouve nuls plans, nulles proportions, et aucune connaissance de la perspective. Les conceptions des anciens en ce genre semblent être une imitation du goût égyptien ou même du goût indien, par les rapports qui se trouvent avec les idées connues de ces peuples; on y pourrait trouver peut-être quelque ressemblance avec les peintures des Chinois. Ce sont plutôt des espèces d’arabesques où une architecture idéale se trouve groupée avec quelques arbres de formes bizarres, et à des figures d’animaux qui nous sont également étrangers.
A peine découvre-t-on des traces de paysage au moment de la renaissance des arts en Italie. Ce n’est que vers le quinzième siècle que l’on commence à apercevoir quelques paysages, encore sont-ils maigres, d’un faire sec et remplis, de détails minutieux: on en peut juger par les fonds de paysage employés dans les tableaux des meilleurs peintres d’histoire de ce siècle. Les ouvrages du premier âge de Raphaël lui-même en ce genre sont pleins de petites formes et de maigres détails.
Le genre du paysage était à peu près inconnu ou très-négligé en France, tandis que l’Italie, la Flandre et la Hollande pouvaient se vanter de posséder des peintres qui avaient déjà fait des progrès dans ce genre.
En Lombardie, le Giorgion, le Titien, le Mutian peignirent des paysages de la plus belle couleur. Chez les Flamands, Jean Schoorel entreprit le voyage de la Syrie et de la Terre-Sainte pour y faire des études dont il enrichit par la suite ses tableaux. Pierre Breughels, dit le vieux, fut aussi un des premiers paysagistes connus de l’école de Flandre. Vanden-Velde le vieux, et le premier de cette longue famille d’artistes du même nom, Bartholomée Bréemberg, Elsheimer, Paul Bril et plusieurs autres de la même école portèrent en Italie un talent déjà formé pour le paysage, qu’ils y furent perfectionner: ces trois derniers restèrent dans ce beau pays où l’étude des monuments antiques leur donna un grand goût de paysage. On ne peut reprocher à ces premiers paysagistes que l’usage trop abusif du bleu et du vert, qui répand dans leurs tableaux une sorte de crudité.
Les Carraches, le Dominiquin et l’Albane se distinguèrent aussi à Rome et à Bologne par des paysages d’un style mâle et large en même temps. Peut-être moins observateurs des détails de la nature que des grandes masses et du grandiose qu’elle leur présentait, également admirateurs du Titien, ils suivirent la route que leur avait tracée ce grand maître du coloris. Salvator Rosa, l’un des peintres peut-être le plus original de l’Italie, étonna par la grande manière de ses tableaux de paysages, qui tenaient de la bizarrerie et de la singularité de son caractère; tout ce qu’enfanta Salvator fut grand et majestueux; ses arbres d’un style noble avaient un grand caractère, son feuiller large et bien touché, ses rochers qui paraissent inaccessibles à l’homme, sont d’une forme gigantesque et d’un aspect extraordinaire.
A la renaissance des arts en France, on ne vit point de paysagistes parmi les peintres venus d’Italie; le genre seul de l’histoire parut avec toute sa splendeur dans les sublimes conceptions des peintres florentins que François Ier. avait appelés à sa Cour. Le Primatice le Rosso, Andre del Sarte, et beaucoup d’autres de la même école, nourris des grands principes de Michel-Ange, avaient donné aux peintres français, dans le genre de l’histoire, l’exemple du beau et du sublime, dont le bon goût se serait conservé sans les désastres des règnes suivants qui en firent perdre jusqu’à la tradition.
Qui n’est intimement persuadé que, sans les malheurs politiques du seizième siècle, l’école française n’eut pas conservé le faisceau de lumières apporté d’Italie par ces hommes célèbres?
Ce fut vers le règne d’Henri IV que la France vit paraître les premiers peintres en paysages; mais ces artistes affectèrent dans leurs tableaux un goût verdâtre et monotone qui, dans la suite, a poussé au noir.
Sous le règne suivant, plusieurs paysagistes de l’école de Flandre s’arrêtèrent à Paris en allant visiter l’Italie, c’est ainsi qu’Herman Swanevelt, Van Goyen, Vander Kabel et autres peintres du même pays, laissèrent des souvenirs bien intéressants dans le genre du paysage.
Louis XIII, qui aimait les arts, excité par la vue des chef-d’œuvres de ces artistes passagers, résolut d’en fixer en France, Il fit venir de Bruxelles l’un des plus habiles paysagistes de l’école flamande, Jacques Fouquieres, lequel se rendit aux ordres du Monarque dont il fut comblé de biens. Le Roi l’ennoblit, lui donna la direction des embellissements de ses palais et de ses maisons royales. Les lambris du Louvre furent ornés de ses paysages, qu’il exécutait d’une manière large et avec un certain grandiose: ses sites étaient simples, mais traités avec noblesse; souvent il prenait plaisir à représenter des entrées et des sorties de forêts. Il avait l’art d’agrandir ses masses, de varier ses lignes, de donner à ses arbres un caractère grand et majestueux; le temps et la fumée avaient déjà fort endommagé les tableaux de Fouquieres, auxquels, à l’exemple de Breughels son maître, on pouvait aussi faire le reproche d’avoir un peu abusé du vert et du bleu. Les tableaux de Fouquieres ont totalement disparu par les changements opérés dans les salles du vieux Louvre. Ces appartements ont été changés en superbes et vastes galeries, où ont été conservés les chef-d’œuvres en sculpture de la Grèce et de Rome. Ce maître n’est plus guères connu que par quelques tableaux de chevalet et par les eaux-fortes qu’il a gravées d’après ses tableaux, ainsi que par les estampes qu’en ont laissées plusieurs graveurs contemporains, lesquelles se conservent avec soin dans les porte-feuilles des curieux.
Fouquieres eut la gloire de former à Bruxelles un élève distingué, Jean-Baptiste Champagne, qui était parvenu à l’égaler dans le paysage,
Plusieurs autres grands paysagistes de la même école vinrent successivement à Paris et enrichirent de leurs productions les galeries du Roi et les cabinets des riches particuliers. A cette époque, le Poussin faisait l’admiration de l’Italie par ses sublimes conceptions en paysages héroïques, dont il envoyait partie en France à ses amis et aux plus célèbres amateurs de Paris, qui seuls jouissaient de ces merveilles de l’art, mais qui n’opérèrent rien pour l’avancement de l’école dans le genre du paysage.
Laurent de la Hyre, peintre d’histoire, renommé, s’occupa un des premiers à peindre le paysage; ses tableaux approchèrent de ceux du Lorrain pour le style et l’effet surprenant.
Sous le règne suivant, dans ce siècle de merveilles en tous genres, parurent quelques paysagistes nationaux. Jean Forest se distingua dans le genre du paysage; mais ce peintre qui avait été à Venise pour étudier les ouvrages du Titien, du Giorgion, et plus encore inspiré par la couleur vigoureuse de Lafosse son beau-frère, voulut imprimer à ses paysages des tons chauds et dorés qui tenaient plus à l’idéal de l’art qu’à la nature. Les tableaux de Forest ont poussé au noir, peut-être par l’emploi de mauvaises couleurs. Ce peintre composait ses paysages d’une grande manière, car tout fut grand dans ce siècle; ses sites étaient d’un style noble et très-variés, il les embellissait par de beaux monuments d’architecture. On regrette de ne plus jouir, après un siècle, des productions de cet habile homme, que l’on ne rencontre que rarement, mais dont le nom, rappelé par quelques gravures de son temps, se trouve dans les annales des arts et dans le souvenir des curieux.
Plusieurs autres paysagistes français s’occupèrent en même temps de ce genre de peinture; mais presque tous leurs tableaux éprouvèrent le même sort, ou furent destinés pour la plupart à décorer les palais, d’où la mode qui régit tout à son gré ne tarda pas à les bannir; ainsi disparurent en France, en Hollande, en Flandre et en Allemagne, beaucoup de chef-d’œuvres dans le genre du paysage.
Francisque Milet, peintre très-habile, arriva d’Anvers à Paris, fort jeune encore, où la vue de quelques tableaux du Poussin parut fixer son goût. Il copia tout ce qu’il put rencontrer de paysages de cet artiste sublime, et parvint tellement à l’imiter que souvent ses tableaux furent pris pour ceux du Poussin. Je reviendrai sur ce peintre dans le courant de cet ouvrage.
Un autre grand paysagiste de la même école, Vander-Meulen, fut appelé à Paris par Louis XIV.
Lebrun premier peintre du Roi, fut chargé d’aller à Bruxelles, pour engager le célèbre Vander-Meulen à se rendre auprès du Monarque, qui le reçut avec toute la bonté et tout l’intérêt qu’il témoignait aux hommes d’un mérite distingué.
Vander-Meulen, jeune encore, brillait déjà dans le genre du paysage qu’il avait l’art d’orner de chasses et de marches de cavalerie; on sait que Vander-Meulen dessinait et peignait parfaitement les chevaux, Lebrun plein de la gloire du Roi son bienfaiteur, et qui se connaissait en grands talents, trouva dans le jeune Vander-Meulen un peintre digne de perpétuer les conquêtes du Monarque, il le présenta à Louis XIV en qualité de peintre de batailles. Le Roi l’aima toujours, le combla de biens et d’honneurs. On sait que les chef-d’œuvres de ce grand peintre firent l’ornement de toutes les maisons royales: les salles de l’Hôtel des Invalides répétèrent les exploits du Roi conquérant aux yeux des braves qui y avaient contribué.
Une famille entière de paysagistes honora ce siècle d’une quantité prodigieuse de compositions pleines de génie; Pérelle et ses deux fils dont l’œuvre monte à plus de trois mille pièces de toutes formes et de toutes grandeurs. Ces artistes, doués du génie le plus fécond, avaient été se perfectionner pendant un long séjour en Italie et s’y formèrent un excellent goût de paysage. Ils ne cessèrent d’enrichir les arts de productions charmantes, fruits de leur brillante imagination et des longues études qu’ils avaient faites dans leurs voyages.
On regrette, en considérant les beaux dessins et les estampes admirables de ces trois graveurs, qu’aucun d’eux ne se soit appliqué à la peinture, au moins ne connaît-on aucuns tableaux sous le nom de ces maîtres; peut-être sont-ils inconnus ou passent-ils sous un nom étranger.
Patel, élève du Vouet, qui fut aussi perfectionner ses talens en Italie, se fit connaître par des tableaux d’un goût suave et harmonieux, par des compositions pleines de charmes et d’un fort bon style tout à la fois. La France doit regretter la grande quantité de ses tableaux passés en Angleterre, où ils sont payés chèrement, et placés dans les meilleures collections.
Les peintres qui s’adonnèrent au genre du paysage en France dans le dix-septième siècle, l’imagination remplie des merveilles qui s’opéraient sous leurs yeux, furent loin de s’occuper de l’étude simple de la nature, ils se crurent obligés de donner un style héroïque à leurs paysages et s’abandonnèrent souvent à la fougue de leur imagination.
Les conquêtes du Roi en Hollande et en Flandre procurèrent à la France beaucoup de tableaux de paysages de ces deux écoles, mais qui, resserrés dans les galeries des Princes, et dans les cabinets des riches financiers, ne tournèrent point au profit des arts.
Cette mine féconde fut ensuite exploitée de nouveau par la spéculation mercantile. Les tableaux de ces deux écoles se vendirent en France au poids de l’or, et il fallait être fort riche pour pouvoir les acquérir. Mais loin d’augmenter le goût des amateurs pour l’école nationale, ils en furent détournés chaque jour par les marchands eux-mêmes, qui redoutaient des juges dangereux pour ce commerce inconnu.
Tout cela était peu propre à former et à encourager les paysagistes français par le peu d’accueil qu’obtenaient leurs tableaux. On vit cependant quelques artistes courageux faire paraître des paysages aux diverses expositions publiques. Le goût du paysage reprit peu à peu; de vrais amateurs de la peinture qui ne partageaient pas ces sentiments, encouragèrent les peintres de paysages.
Vernet arrive en France avec un grand talent formé pendant un séjour de vingt années en Italie. On se souvient avec quelle avidité ses ouvrages furent achetés à Rome par tous les étrangers que son assiduité au travail pouvait à peine satisfaire. Il transporte à Paris l’Océan avec toutes ses fureurs, il effraye par la vérité, l’horreur de ses tempêtes et les suites affreuses des naufrages.
Les paysages et les marines de Vernet captivèrent tous les suffrages de la nation; l’Académie royale le reçoit dans son sein. La grande facilité qu’il avait acquise par ses longues études lui fit produire une infinité de chef-d’œuvres. Les artistes, les gens de goût voulurent posséder ses heureuses conceptions. La gravure s’empresse aussitôt de les multiplier; son nom vole de bouche en bouche, la France prit de ce moment le goût du paysage et des marines.
On sait quel succès obtint la gravure de trois de ses principaux tableaux sous le burin savant de Baléchou. Tout le monde désira placer dans son cabinet ou dans son salon, la Tempête, le Calme et les Baigneuses. Jamais suite degra vures ne se répandit aussi promptement et n’obtint autant de succès. Il y a peu de maisons où l’on ne trouve ces trois estampes, qui dans la suite ont été portées à un très-haut prix.
Les ports de France ne tardèrent pas à se multiplier par les talents distingués de deux des plus célèbres graveurs du dix-huitième siècle. On les voit par tout, et rien de plus connu que les ports de France de Vernet, nom qui est passé dans toutes les bouches et que de nouveaux talents héréditaires perpétuent avec honneur.
Ce ne fut pas sans surprise que l’on vit la représentation de cet élément terrible, dont Vernet a saisi toute la vérité au point d’effrayer le spectateur.
Cet habile peintre fit passer en revue les diverses variétés de la mer; le plus beau calme parut à côté de la tempête la plus horrible.
Toutes les bizarreries de la nature furent également rendues par le talent du fertile Vernet. Il transporta sur la toile avec la plus étonnante vérité les formes diverses et l’âpreté des rochers, ces digues énormes qu’elle a placées pour arrêter les fureurs de l’Océan.
Ses compositions s’enrichirent des études qu’il avait faites de la cime élevée des Alpes et des Apennins, où se forment les cataractes qui s’échappent du haut de ces montagnes inaccessibles et retombent avec fracas dans des gouffres profonds. Des villes de formes pittoresques, de superbes aqueducs et les plus beaux monuments de l’antiquité contribuèrent à varier ces scènes immenses auxquelles le pinceau de cet habile peintre a imprimé un si grand caractère.
Un nouveau prodige en paysage enrichit presqu’au même moment l’école française par ses productions tout à la fois faciles, fortes et gracieuses. Un peintre très-jeune encore, venu des bords du Rhin, arrive à Paris avec un talent admirable. Il étonne tous les artistes, par la vérité, par la fraîcheur de son coloris et par la franchise de sa touche.
Loutherbourg rivalise Vernet à l’exposition de ses tableaux de marines, traités d’un genre tout différent, niais dont la vérité ne glaça pas moins d’effroi. Vernet étonna par ses tempêtes de la Méditerrannée, Loutherbourg peignit, avec une extrême vérité, toutes les horreurs de la mer Baltique.
En admirant, ses tableaux, on craint presque d’être mouillé par l’écume qui s’élève des vagues dont on croit sentir l’humidité.
Loutherbourg peignit aussi des paysages avec naïveté et d’une grande fraîcheur, ornés de scènes familières de pâtres, de troupeaux, d’animaux de toute espèce qu’il traitait avec grâce; il ne réussit pas moins dans ses tableaux de chasses et de batailles.
La gravure publia également les agréables conceptions de cet habile peintre, que l’Angleterre nous a ravi.
Le Prince, artiste dont la verve n’était pas moins féconde, arrive à Paris, de retour de son voyage en Sibérie. Il reparaît après une longue absence, avec une collection d’études et une infinité de costumes absolument nouveaux pour la France.
Ce peintre qui avait pénétré jusqu’aux bornes de l’Asie étale aux expositions du Louvre les modes, les usages, les caractères différents de cette variété de nations qui couvrent l’immense Russie, depuis la Newa, le Mont Caucase, jusqu’aux bords de la mer Caspienne, et l’on vit paraître pour la première fois les costumes civils, militaires, la représentation des cérémonies religieuses, les foires, les marchés et les exercices de ces peuples divers; tout ce que ces contrées lointaines offrent de singulier passa en revue dans les tableaux de le Prince; mais ce n’est que comme peintre de paysages qu’il doit occuper dans cet ouvrage une place distinguée.
Les premiers paysages que présenta le Prince, quoique touchés avec la plus grande finesse, se ressentaient de la teinte et de la manière de l’école qui l’avait nourri, et que ses voyages lointains n’avaient pu effacer.
Cet homme plein de génie s’aperçut bientôt qu’un coloris brillant, qu’une touche fine et spirituelle, sans la vérité de la nature, ne pouvaient lui assurer une réputation durable. Il ne veut plus voir que la nature; il achète une habitation agréable, dans une belle situation, sur les bords de la Marne, où il allait passer une partie de l’année. C’est là que, la palette à la main, il s’occupait à peindre et à observer les beaux effets qu’elle présente.
A chaque nouvelle exposition, les éloges du public vinrent couronner ses heureux efforts. Ce n’est plus le Prince arrivant de Russie, c’est l’élève de la nature que l’on admire.
Il ne manquait à ce laborieux et fertile génie qu’une meilleure santé qui, délabrée par les fatigues de ses voyages, ne pouvait lui promettre une longue existence; la mort vint le ravir aux arts encore dans la force de son âge.
Fragonard, autre peintre très-ingénieux, fait pour briller dans toutes les parties de la peinture, s’était formé en Italie un genre de paysage enchanteur.
Cet artiste, dont le pinceau saisissait toutes les formes et tous les tons, peignit avec le plus grand succès quelques jolis tableaux dans le goût de l’école flamande; il imita souvent Ruisdaal à tromper, ainsi que plusieurs autres peintres; ses imitations et ses propres paysages furent vendus très-cher, et eurent la plus grande vogue.
D’autres peintres, animés par ces nouveaux chef-d’œuvres, se livrèrent à l’étude du paysage; mais il était réservé à un artiste célèbre, nourri de la lecture des poëtes et des anciens, de régénérer le paysage historique. De retour d’Italie, où il avait formé son goût par l’étude des monuments et des beaux sites, il fait de nombreux élèves, qui, à son exemple, se sont livrés au paysage, et ont été continuer leurs études dans ce pays fertile en grands souvenirs; leurs tableaux font en ce moment l’honneur de l’école française dans le genre du paysage, qu’ils ont porté à un très-haut degré.
Plusieurs autres paysagistes français et étrangers établis en France brillent avec succès aux diverses expositions. Ainsi la France s’est emparée du sceptre du paysage, soit dans le genre héroïque, soit dans le genre pastoral ou naïf.
Je ne m’étendrai pas plus au long sur l’éloge de ces peintres, dont le public apprécie chaque jour les heureux talents.