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Chapitre onze

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Tandis que le soleil du matin se levait par-dessus les cimes des arbres, Sparks tira du conteneur d’armement une grande valise camouflée et en fit sauter les verrous. A l’intérieur, calée dans de la mousse, se trouvait le Drone de Surveillance Libellule.

Les autres soldats s’approchèrent pour regarder tandis qu’il soulevait délicatement l’avion léger de son logement pour le déposer dans l’herbe. Il disposa également une manette de contrôle, un iPad et plusieurs piles au lithium de la taille d’une pièce de monnaie.

“Ca ressemble vraiment à une libellule,” dit Kady.

“Ouais,” dit Kawalski, une libellule de la taille d’une main.”

Sparks inséra une pile dans une fente dans le ventre de la Libellule et vérifia les ailes pour s’assurer que celles-ci pouvaient librement se mouvoir. Ensuite, il inséra une seconde pile à l’intérieur du petit compartiment de la télécommande. Il alluma les boutons sur la télécommande et sur l’iPad, puis fit  décoller l’aéronef afin d’inspecter la minuscule caméra montée sous son ventre. Tandis qu’il réglait la caméra, une image apparut sur l’écran de l’iPad.

Kady fit un signe, et son image sur l’iPad fit également un signe. “Ouaip, c’est nous.”

“On a vraiment l’air mauvais,” dit Kawalski.

“Ouais,” dit Autumn, “et y en a aussi qui sentent mauvais.”

“Si tu veux bien te déplacer pour te mettre devant Paxton,” dit Lojab “tu pourrais avoir de l’air frais.”

“Bon, écoutez tous” dit Sparks. “Et maintenant place à la science de l’étrange.” Il se leva et se recula. “Laissez-lui de la place. On est prêt pour le décollage.”

Un doux vrombissement se dégagea des ailes tandis que Sparks actionnait la manette de contrôle. Le bruit s’amplifia lorsque la Libellule s’éléva de l’herbe.

“Karina,” dit Sparks, “Ramasse l’iPad et tiens le par ici pour que je le voie.”

L’avion s’éléva au-dessus de leurs têtes. “On a une bonne image, Sparks,” dit Karina. “Est-ce que tu la vois?”

Sparks regarda l’iPad, puis à nouveau l’avion qui montait toujours plus haut. “Ouais, c’est bon.”

Bientôt, la Libellule fut au niveau de la cime des arbres, et Karina vit toute la section qui regardait en l’air, sauf elle, comme elle regardait l’écran.

“Maintenant, on va voir où on est,” dit l’adjudant Alexander.

“On va peut-être voir le Magicien derrière son rideau vert,” dit Kawalski.

“Ou un plateau de tournage géant,” dit Kady.

La Libellule s’éleva de plus en plus haut, montrant toujours plus de forêt dans toutes les directions.

Tout le monde regardait l’affichage vidéo sur l’iPad.

“Waouh,” dit Lorelei, “visez-moi ça.” dit-elle en montrant la longue piste derrière l’armée. Elle s’étirait sur des kilomètres et des kilomètres vers le sud-est.

“Et ils continuent à rentrer dans le camp,” dit Kady.

“Où est la rivière?” demanda Lorelei.

Sparks actionna les manettes et la Libellule fit une rotation vers le nord.

“Là-bas,” dit Kawalski.

“Est-ce que tu peux monter plus haut, Sparks,” demanda Mon adj’.

“Vérifie l’altitude, Karina,” dit Sparks.

“Comment?”

“Touche le bas de l’écran,” dit Sparks.

“Ah, oui voilà,” dit Karina. “Tu es à cinq cents mètres.”

“OK, on monte.”

“Six cents mètres,” dit Karina.

“Mets-toi en panoramique,” dit Mon adj’.

L’image vidéo sur l’iPad fit une rotation.

“Waouh,” dit Karina, “Je n’ai jamais vu l’air si pur et clair.”

“Pas d’autoroutes, pas de villes, pas de relais de téléphonie,” dit Kawalski, “aucune construction humaine nulle part.”

“Attends,” dit Mon adj’. “Recule. Là, à seize kilomètres au nord. Qu’est-ce que c’est?”

Sparks zooma.

“Ca doit être une ville,” dit Paxton.

“Un village,” dit Kady.

“Ouais,” dit Karina, “et un grand.”

“Monte encore et zoome encore plus.”

“Neuf cents mètres,” dit Karina.

“On peut monter à combien?” demanda Kawalski.

“Dans les mille cinq cents,” dit Sparks.

“Je vois des gens,” dit Paxton.

Sparks zooma encore plus près.

“Hé, ce sont des chiens de bisons.”

“Des Vocontii,” dit Autumn.

“Oui, c’en est,” dit Mon adj’. “et y en a des centaines.” Il leva les yeux vers la Libellule mais ne put la voir.

“Fais-la monter jusqu’à neuf cents.”

Tout le monde regardait l’iPad tandis que Sparks dézoomait pour revenir à sa position initiale et que l’avion s’élevait de plus en plus haut.

“Voilà la rivière,” dit Autumn.

“Elle est immense” dit Kady.

“Fais un tour d’horizon, Sparks,” dit Mon adj’.

“Regardez, un océan,” dit Kawalski.

“A quelle distance?” demanda Autumn.

“Probalement à environ trente kilomètres,” dit Sparks.

“Des montagnes.”

“Des montagnes enneigées,” dit Kady.

“Waouh!” dit Autumn “Recule.”

Sparks arrêta le mode panoramique et fit un retour en arrière.

“Zoome dessus,” dit Autumn, “là, sur cette montagne.”

“J’ai l’impression de la reconnaître,” dit Kawalski.

“Pas étonnant,” dit Autumn. “C’est le Matterhorn.”

“Nom de Dieu!” dit Kawalski en se penchant vers l’écran. “C’est vraiment le Matterhorn!”

“A quelle distance, Sparks?” demanda Mon adj’.

“Hum…peut-être bien dans les deux cent quarante kilomètres.”

“Dans quelle direction?”

“Nord est.”

Mon adj’ déroula sa carte dans l’herbe. “Karina, montre-moi le Matterhorn sur cette carte.”

Elle s’agenouilla près de lui, en étudiant la carte. “C’est là.” dit-elle en désignant un sommet dans la chaîne de montagnes.

Mon adj’ mit son doigt sur le Matterhorn et mesura cent cinquante kilomètres vers le sud est. “Cette rivière, c’est le Rhône, et l’océan, c’est la mer Méditerranée.”

“Viens ici,” dit Karina à Kady en lui tendant l’iPad de la Libellule,  “tiens-moi ça.” Karina courut jusqu’à son sac à dos pour chercher son iPad, puis l’alluma et commença à faire défiler des pages.

“Sparks avait raison,” dit Autumn. “On est sur la Côte d’Azur”

“Merci,” dit Sparks.

“Mais où sont passés les autoroutes et les villes?” demanda Kawalski.

Mon adj’ secouait la tête en étudiant la carte.

“Hé!” dit Karina en revenant vers le groupe en courant. “Regardez les éléphants.”

“Quoi?” demanda Mon adj’.

“Fais voir les éléphants sur la vidéo,” dit Karina.

Sparks fit faire un demi-tour à la Libellule pour regarder tout droit en dessous.

“Zoome un peu,” fit Karina.

Sparks actionna les manettes.

“Là! Stop!” dit Karina. “Quelqu’un peut compter les éléphants?”

“Pourquoi?” demanda Kawalski.

“Contente-toi de faire ce que je dis!”

Tout le monde se mit à compter les éléphants.

“Trente-huit.”

“Quarante.”

“Trente-huit,” dit Kady.

“Cinquante-et-un,” dit Paxton.

“Paxton,” dit Lorelei, “tu serais incapable de compter jusqu’à vingt si t’enlevais tes bottes.”

“Trente-neuf,” dit Mon adj’.

“Bon,” dit Karina en lisant quelque chose à l’écran. “Est-ce qu’on dit environ vingt-six mille soldats?”

“J’en ai aucune idée.”

“Des milliers, en tous cas.”

“Je crois qu’y en a plus de vingt-six mille,” dit Lorelei.

“Ecoutez donc ça, vous autres,” dit Karina. “En 218 avant JC—”

Lojab rigola. “Deux cent dix-huit avant JC! Espèce de bimbo écervelée, Ballentine. “T’es complètement cinglée.”

Karina regarda un instant Lojab d’un air furieux. “En deux cent dix-huit avant JC,” reprit-elle, “Hannibal fit traverser les Alpes à trente-huit éléphants et vingt-six mille cavaliers et fantassins pour attaquer les Romains.”

Plusieurs des autres rigolèrent.

“Chtupide,” marmonna Lojab.

“Donc, Ballentine,” dit Mon adj’, “tu es en train de me dire qu’on a été transportés en deux cent dix-huit avant JC et largués au beau milieu de l’armée d’Hannibal? C’est bien ce que t’es en train de me raconter?”

“Je ne fais que vous rapporter ce que je vois : le Rhône, la Méditerranée, les Alpes, quelqu’un qui dit que cet endroit s’appelle la Gaule, l’ancien nom de la France, aucune autoroute, aucune ville, aucun relais de téléphonie, et toutes nos montres qui se trompent de cinq heures.” Elle regarda à nouveau sa montre. “Et je vous lis les faits historiques. A vous d’en tirer vos propres conclusions.”

Tout le monde se taisait en regardant l’écran de l’iPad de Sparks. Il dézooma et fit un tour d’horizon à la recherche de  traces de la civilisation.

“Les Vocontii étaient les anciens habitants du sud de la France,” dit Karina en lisant sur son iPad. “Ils ne s’occupaient guère de commerce ou d’agriculture mais préféraient à la place s’attaquer aux tribus voisines pour piller leurs céréales, leur viande, et leurs esclaves.” Elle ferma son iPad et le rangea.

Sparks fit descendre et atterrir en douceur la Libellule sur l’herbe. “On est en deux cent dix-huit avant JC,” murmura-t-il, “et c’est l’armée d’Hannibal.”

Un bref silence se fit, et se prolongea, tandis que les soldats songeaient aux paroles de Karina.

“Sparks,” dit Lojab, “tu serais prêt à croire Ballentine si elle disait que la lune était faite en bleu d’Auvergne.”

“Plutôt en roquefort,” dit Sparks. “Et elle a raison là-dessus aussi.”

Kawalski regarda Mon adj’. “On est plus en Afghanistan, ou quoi, Toto?”

“Est-ce que la Libellule peut voler la nuit?” demanda Mon Adj’.

“Ouais, mais on risque de la perdre dans l’obscurité.”

“Mais avec la vidéo en marche?”

“Si on fait un grand feu et que l’on garde la caméra pointée sur le feu, je pense pouvoir la faire redescendre là où on est.” Sparks éteignit le bouton de la Libellule et la rangea. “Pourquoi est-ce que vous voulez qu’elle vole la nuit, Mon adj’?”

“Je crois qu’on est tombés dans une faille du passé et qu’elle s’étend seulement à la zone autour de nous. Soit environ seize kilomètres carrés.”

“Un peu comme un trou de ver?” demanda Sparks.

“Quelque chose dans le genre.”

“Qu’est-ce que c’est un trou de ver?” demanda Kawalski.

“C’est une hypothèse du continuum espace-temps,” dit Sparks. “A la base, c’est un raccourci à travers le temps et l’espace.”

“Oh.”

“Mais Mon adj’,” dit Sparks, “on a vu les Alpes et le Matterhorn à deux cent quarante kilomètres d’ici.”

“Oui, mais on n’a pas pu voir de villes éloignées. La nuit, d’une altitude de neuf cents mètres, on pourrait voir la lueur des lumières des villes. Peut-être Marseille ou Cannes.”

“Ca serait possible, je pense.”

“Si on peut repérer une grande ville, on se dirigera vers elle jusqu’à ce qu’on sorte de ce monde de fous.”

La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie

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