Читать книгу La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie - Charley Brindley - Страница 13
Chapitre douze
ОглавлениеAutumn traversait les bois juste en contrebas du camp du 7ième à la recherche de bois pour le feu. C’était un peu après le coucher du soleil, mais c’était encore le crépuscule.
“T’as besoin d’aide, l’apache?”
Autumn fit volte-face en entendant la voix de l’homme, et faillit laisser tomber le tas de bois qu’elle portait. “Lojab, tu peux pas siffler ou quoi quand tu suis une femme en douce?”
“Je suis pas en train de te suivre, je voulais juste t’aider.” Il lui mit la main sur l’épaule.
Autumn plissa les yeux en regardant sa main. “Je sais ce que tu veux.” Et elle repoussa sa main.
“Bon, d’accord. Ca évite de faire du baratin.”
“Oui, c’est ça.”
“T’es pas comme les autres, hein?”
“Les autres quoi?” Elle s’agenouilla pour ramasser une branche morte et l’ajouta à son tas de bois.
“Les autres femmes. Elles comprennent pas ce que je veux.”
“Oh, je pense qu’elles te comprennent tout à fait bien.” Et elle fit demi-tour pour rejoindre le camp.
Il lui prit le bras. “Attends un peu. T’es pas obligée d’être si pressée.”
“Dégage.” dit-elle en dégageant le bras qu’il serrait, et faisant tomber son tas de bois. “Tu me pompes l’air.”
“Espèce de salope.”
“Oui.” dit-elle en s’agenouillant pour ramasser son bois. “Et si tu me touches encore, je vais te mettre une branlée.”
Et elle le laissa planté là à marmonner.
De retour au camp, Autumn laissa tomber son bois dans le feu, faisant jaillir une volute de fumée et de braises.
“Est-ce que ça ira comme ça, Sparks?”
Sparks jeta un coup d’oeil au feu. “Ouais.” Il regarda Autumn qui se tenait les pieds écartés et les mains sur les hanches. Elle affichait une expression à effrayer un Chien de Bison. “Heu, ouais, c’est super. Tu dois être la meilleure ramasseuse de bois du 7ième de Cavalerie.” dit-il en ayant l’air de s’excuser.
Mon adj’ était assis sur un tronc à proximité, avec à la main une tasse de café en alu. Il regarda Autumn comme pour dire ‘mais qu’est-ce qu’il y a donc qui te ronge?’
Autumn se détentit et fit un grand sourire. “Désolée, Sparks.” Elle fit le tour du feu pour aller vers lui. “Je viens juste d’avoir une gentille petite conversation avec ton charmant pote, Blow Job.”
“Mon pote?” Sparks ouvrit le capot de la Libellule pour insérer une pile neuve. “Depuis quand est-ce qu’il est mon pote?” Il plaça l’avion sur l’herbe.
“Eh bien, il faut bien que quelqu’un soit son ami.” Elle prit la tasse de Mon adj’ et but une gorgée de café.
“Je lui souhaite bien de la chance pour y arriver,” dit Sparks. “Bon, allons-y les enfants.”
Un léger bourdonnement s’échappa des ailes du petit drone puis il décolla et monta à la verticale.
“Vas-y doucement, Sparks,” dit Mon adj’ en ramassant l’iPad pour regarder l’écran.
“OK.”
Mon adj’ tenait l’iPad de manière à ce que Sparks pût le voir tout en actionnant les manettes. Le feu de camp se réduisait à un point tandis que la Libellule montait de plus en plus haut.
“Six cents mètres,” dit Sparks. “Je vais faire un panoramique puis recentrer la focale sur le feu.”
Ils ne voyaient rien d’autre que le noir absolu, d’un côté à l’autre de l’horizon.
“Envoie-la à neuf cents mètres,” dit Mon adj’.
Kawalski et les autres vinrent se placer derrière Mon adj’ pour regarder l’iPad.
“Regardez là,” dit Autumn, “vers le nord est.”
Une légère lueur couronnait les arbres.
“Zoome dessus, Sparks.”
“OK.”
“Putain,” dit Mon adj’. “Ce sont des feux de camps.”
Lojab revint des bois. Il jeta un regard furieux à Autum puis croisa les bras et regarda l’image qui s’affichait sur l’iPad.
“C’est le village des Vocontii,” dit Autumn.
“Ouais,” dit Mon Adj’. “Et il est bien plus grand qu’on ne pensait.”
“Il doit y avoir des centaines de feux,” dit Autumn.
“Monte à mille cinq cents,” dit Mon adj’.
Spark dézooma et se recentra sur leur feu. Puis il monta jusqu’à mille cinq cents mètres. L’affichage du feu de camp disparut de l’écran.
“Qu’est-ce qui s’est passé?” demanda Mon Adj’.
“On a perdu le feu.”
“C’est le vent.” dit Sparks en tournant les manettes. “Il faut que je voie le feu pour la trouver.”
“Et si t’arrives pas à localiser le feu?”
“J’appuie sur le bouton ‘RETOUR’ et elle reviendra. Mais elle pourrait toucher les arbres en descendant et se disloquer.” Il fit effectuer à la caméra un panoramique de gauche à droite. “Ah, on est presque au camp des Vocontii.” Il regarda l’affichage tandis que la Libellule dérivait vers les feux des Vocontii. “Donc, le vent vient du sud-ouest.” Il vira dans le vent et vola vers l’avant. “Nous y voilà.” Leur feu de camp s’afficha à l’écran. “Maintenant que je connais la direction du vent, je peux maintenir notre position.”
“Waouh,” dit Kawalski tandis que Sparks faisait un tour d’horizon. “Il fait noir comme dans le trou du cul d’un nègre.”
“Bon sang,” dit Mon adj’. “J’étais pourtant sûr qu’on allait voir une grande ville. A quelle distance est l’horizon à cette altitude?”
“A environ cent trente kilomètres,” dit Sparks.
“Donc, même s’il y avait une grande ville là-bas,” dit Autumn, “on verrait la lueur dégagée par ses lumières même à trois cents kilomètres.”
“Je crois que oui,” dit Mon adj’. “C’est bon, Sparks, fais-la redescendre. Ce siphon est beaucoup plus grand que je ne croyais.”
“Si on est dans un siphon,” dit Lojab, “on peut pas se hisser assez haut pour voir au dehors.”
“On était à mille cinq cents mètres, Lojab,” dit Mon adj’. “C’est assez haut pour voir quelque chose, si il y avait quelque chose à voir.”
“Je crois qu’on devrait bouger,” dit Lojab, “pour voir si on peut ressortir d’ici.”
“Et moi je dis qu’on reste ici,” dit Mon adj’, “jusqu’à ce qu’on aie une idée plus précise de ce qui nous est arrivé.”
“Eh bien, moi je suis pour que l’on aille vers le nord jusqu’à tomber sur une grande ville et retrouver la civilisation. Ensuite on pourra rentrer dans notre époque.”
“Cette unité n’est pas une démocratie.” dit Mon adj’ en se levant et en faisant un pas vers Lojab. “On ne fait pas de vote pour décider de ce qu’on va faire ; on suit les ordres.”
“On est quoi, alors?” dit Lojab. “Juste une bande de toutous qui restent couchés là à attendre qu’on nous dise quand manger, dormir et aller pisser?”
Mon adj’ regarda les autres autour de lui qui le regardaient attentivement. “Toutous, ce n’est pas le mot que j’utiliserais pour qualifier aucun de mes soldats, Lojab, mais oui effectivement, tout le monde va attendre que j’ai décidé quoi faire. Et toi aussi.”
“Putain de merde.” dit Lojab en s’en allant furieux en direction de Trevor et des deux autres membres d’équipage du C-130.
Derrière Mon adj’, Sparks aboya comme un chien.
“Couché, bichon” dit Kawalski. “Sois sage et je te laisserai monter sur les genoux de l’apache.”
* * * * *
Le lendemain matin, Kawalski marchait avec Liada, en bas près de la rivière. Il avait son fusil en bandoulière dans le dos et portait son casque par la mentonnière.
“Liada,” dit-il.
Elle leva les yeux vers lui.
“Ces hommes-ci sont des fantassins.” Il montra un groupe d’hommes qui travaillaient à la construction d’un radeau.
“Oui.”
“Et ceux-là sont des cavaliers.”
Elle regarda les quatre hommes passer sur leurs chevaux. “Oui.”
“Les cavaliers aux capes écarlates…” Il essayait d’expliquer avec les mains, comme il avait vu Autumn le faire. Il cueillit une fleur rouge sur un buisson et fit le mouvement de flotter au vent.
Elle rit. “Fils de, hum, grandes personnes de Carthage.”
“Ah,” dit Kawalski, “l’aristocratie.” Il glissa la fleur dans ses cheveux, au-dessus de son oreille. “Bon, on a les fantassins.” dit-il en étendant la main à plat, à peu près à hauteur de la taille. “Puis les cavaliers.” Et il leva un peu la main. “Les fils de Carthage.” ajouta-t-il en montant un peu la main. “Et ensuite vient Rocrainium,” dit-il en montant la main encore plus haut. “C’est lui le chef.”
Liada plissa le front.
“Et c’est qui ici, tout en haut?”
Liada fixa Kawalski un moment, puis son visage s’éclaira. “Le grand chef?”
“Oui, c’est qui le grand chef?”
“C’est Hannibal.”
“Hannibal?”
“Oui.” dit-elle.
Kawalski mit son casque et appuya sur le bouton de sa radio. “Y a quelqu’un en ligne?”
Plusieurs répondirent.
“L’apache?”
“Ouais.”
“Mon adj’?” demanda Kawalski.
“Oui, qu’est-ce qu’il y a?”
“Ballentine?”
“Je suis là,” répondit Karina.
“Même si ça me coûte d’avoir à le dire, Ballentine,” dit Kawalski, “t’avais raison.”
“Sur quoi? J’ai raison sur tellement de choses, j’en oublie la plupart.”
Quelqu’un rit.
“Tu te souviens de ce général quatre-étoiles qu’on a vu sur le grand cheval de guerre noir?”
“Ouais?”
“Je sais comment il s’appelle.”
“Ah oui, vraiment?” dit Karina.
“Comment tu sais ça?” demanda Mon adj’.
“Viens avec moi,” dit Kawalski à Liada.
Elle s’approcha tout près de lui et il l’enlaça en l’attirant tout contre lui jusqu’à presque toucher ses lèvres.
“C’est qui le grand chef?” dit Kawalski en montrant le micro dans son casque.
“Hannibal,” murmura-t-elle dans le micro. Elle leva les yeux vers les siens, en gardant les lèvres proches des siennes.
Il releva son casque.
“Je le savais,” dit Karina.
“Où est-ce que t’es, Kawalski?” dit Mon adj’.
“Hannibal s’apprête à traverser le Rhône,” dit Karina . “Ensuite il passe par les Alpes. C’est bien ça, Kawalski?”
Kawalski ôta son casque et le laissa tomber à terre.
“C’est qui le grand chef?” murmura Kawalski.
“Hannibal.” Le souffle chaud de Liada effleura ses lèvres.
“Hannibal?” dit-il en allongeant la dernière syllabe.
“Hanni…”
“Demande-lui quand Hannibal va traverser la rivière.” La voix de Mon adj’ sortait des haut-parleurs situés dans le casque de Kawalski qui gisait au sol, mais elle était trop faible pour que Kawalski puisse l’entendre. “Kawalski?”
“Je crois que sa radio a rendu l’âme,” dit Karina.
“C’est ça ou bien il essaie d’obtenir autre chose de Liada,” dit Mon adj’.
“Ouais.” dit Autumn en gloussant. “Ca doit être ça.”