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Chapitre Treize

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L’adjudant Alexander sirotait son café en regardant Sparks déployer les panneaux solaires et brancher son chargeur pour recharger les batteries de la Libellule.

“Vous savez à quoi je pensais?” demanda Sparks.

Mon adj’ regarda Sparks et haussa le sourcil.

“On sait que les satellites sont toujours là-haut, on est d’accord?”

“Oui, parce que notre GPS les trouve. C’est pour ça entre autres que je pense qu’on est dans une espèce de siphon d’évier.”

“Vous savez qu’est-ce qu’il pourrait y avoir d’autre là-haut?”

Mon adj’ regarda le ciel. “Quoi donc?”

“La station spatiale.”

“Hé, mais t’as raison. On peut les contacter?”

“J’ignore quelles fréquences ils utilisent, mais depuis qu’on est partis j’émets sur toutes.”

“Si on pouvait les contacter et leur dire où on est, ils pourraient nous dire où est la ville la plus proche.”

“Peut-être bien.” Sparks fixa le ciel un instant. “Peut-être que je pourrais installer un stroboscope et le pointer droit au-dessus de nous. Comme la station spatiale est en orbite au-dessus de la Terre, ils voient toute sa surface à intervalles réguliers de quelques jours.”

“A quoi ça nous servirait?”

“Je pense pouvoir régler le stroboscope pour émettre des signaux lumineux en morse, peut-être un truc comme ‘S.O.S. Contactez le canal 121.5.’ Si jamais ils voient la lumière clignotante, ils comprendront qu’elle envoie des signaux en morse.”

“T’as déjà vu une photo satellite de l’Europe la nuit?”

“Je sais, y a des millions de lumières, mais si on est dans une espèce de trou, comme vous disiez, alors il y aurait de l’obscurité sur des kilomètres autour de nous. Du coup,  la lumière de notre stroboscope pourrait ressortir dans le noir. Et elle serait bien plus brillante que n’importe quel feu de camp.’

“Bonne idée, Sparks. T’as besoin d’aide pour faire ça?”

“Non, je vais juste avoir besoin de cannibaliser certains de nos gadgets électroniques pour l’installer.”

* * * * *

Il était près de deux heures du matin, la troisième nuit après que Sparks eût installé son stroboscope pour émettre des signaux lumineux en morse. Tout était calme jusqu’à ce que la radio se mette à crépiter.

“Bonjour.”

“Bonjour,” marmonna Sparks en remontant la couverture sur sa tête.

“Bonjour à vous en bas.” Puis il y eut un intermède avec de la friture. “Y a quelqu’un?”

“Quoi?” Sparks rejeta sa couverture.

“Sparks!” cria Mon adj’. “Y a quelqu’un à la radio.”

“Nom d’un chien!” Sparks se roula hors du lit et attrapa le micro. “Qui est-ce?” Il laissa tomber le microphone, puis le ramassa. “Qui est là?”

“Ici le commandant Burbank dans la Station Spatiale, émettant sur le canal 121.5.”

“Commandant, ici Richard Sparks – je veux dire McAlister. Comment allez-vous?”

“Je vais bien, Richard. Où êtes-vous??”

“On est juste ici, sur le Rhône.”

“Passe-moi le micro, Sparks,” dit Mon adj’.

“Raconte-lui ce qui nous est arrivé.” dit Sparks en tendant le micro à Mon adj’.

“Ici l’adjudant Alexander du 7ième de Cavalerie.

“Le 7ième de Cavalerie?” dit le commandant Burbank. “Vous plaisantez?”

“Non, commandant. Nous étions en mission au-dessus de l’Afghanistan lorsque notre appareil a été touché et on a sauté. On a atterri je ne sais comment en France. Et vous, ça va là-haut?”

“Oui,” dit le commandant. “du moins pour l’instant. On a perdu la liaison et quand on a vu que toute la Terre était plongée dans l’obscurité, on a contrôlé les enregistrements vidéos des vingt-quatre dernières –”

“Attendez un peu,” dit Mon adj’ au micro, “toute la Terre est plongée dans l’obscurité?”

“Oui, votre lumière est la première lumière d’origine humaine que l’on voit depuis sept nuits.”

“Comment cela est-il possible?” demanda Mon adj’.

“Vous ne savez donc pas ce qui s’est produit?”

“Tout ce que l’on sait, c’est que notre appareil a été mis en pièces juste au moment où l’on sautait sur l’Afghanistan. Dix minutes plus tard, on atterrissait en France, en deux cent dix-huit avant JC.”

“Quoi!?”

Les autres soldats avaient été réveillés par la radio, et ils arrivaient pour écouter.

“Oui, commandant,” dit Mon adj’, “du moins c’est ce que nous croyons, ou sinon y a quelqu’un qui nous a monté un sacré canular. Et non, on n’est pas au courant de ce qui s’est produit.”

La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie

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