Читать книгу La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie - Charley Brindley - Страница 7
Chapitre Six
Оглавление“Va chercher l’Apache,” dit Kawalski. “Elle peut leur parler en indien.”
“Tu sais quoi, Kawalski?” dit Alexander.
“Ouais, je sais. Ferme ta putain de gueule.”
“Par moments, Kawalski,” dit Alexander, “tu as des éclairs de génie.” Il parla dans son micro, “Soldat Autumn Eaglemoon, à l’avant-centre.”
Autumn arriva en petites foulées à l’endroit où Alexander et les autres se tenaient face aux femmes. “Si elles ne comprennent pas l’anglais, Mon adj’, y a des putains de chance qu’elles comprendront pas l’apache.” Elle avait écouté la conversation sur sa radio.
“Non,” dit Alexander. “Mais à l’anniversaire de Kawalski, on a joué “Né Comme ça,” et tu t’es levée et tu as fait la chanson en langue des signes.”
“Ouais, mais j’étais aux trois-quarts bourrée ce jour-là.” Elle regarda les deux femmes. “Je peux pas parler à ces gens en langue des signes.” Elle regarda Alexander. “A moins que t’aies une bouteille d’eau de feu planquée dans ton sac à dos.”
“Essaie pour voir, Eaglemoon. Si ça ne marche pas, on essaiera autre chose.”
“D’accord, c’est vous qui décidez.” Elle passa son fusil à Alexander et déposa son sac à dos à terre. “Comme vous n’avez pas d’alcool, faut que je me lance. Alors, voyons.” Elle fit un mouvement de la main, en montrant tous les membres de sa section. “Nous,” dit-elle en joignant les mains en forme d’oiseau et en les agitant dans l’air comme des ailes, “avons volé haut dans le ciel.” Elle leva les mains au-dessus de la tête et les creusa en forme de parachute, puis les descendit. “Nous avons sauté de notre avion et sommes descendus jusqu’au sol.”
Les deux femmes regardaient attentivement la main d’Autumn et les mouvements de son corps. La brune semblait perplexe, mais la blonde s’approcha d’Autumn. Elle lui toucha le bras, dit quelques mots et montra un corbeau qui volait au-dessus d’elles. Elle répéta le geste qu’Autumn avait fait en langue des signes et termina par un regard interrogateur, comme pour demander si c’était bien exact.
“Oui,” dit Autumn. “Et maintenant,” Elle leva les bras et étendit les mains, paumes vers le haut, tout en haussant les épaules et en regardant aux alentours comme si elle cherchait quelque chose, “on est perdus.”
La blonde regarda fixement Autumn pendant un instant, puis fit un geste qui englobait tous ceux de la section. “Vous être verdus?” dit-elle en reproduisant les signes utilisés par Autumn pour indiquer qu’ils étaient perdus.
Autumn acquiésça.
La blonde secoua la tête, tendit les bras vers Autumn et lui mit un bras autour des épaules. Elle prononça quelques mots et fit le mouvement de s’écarter, en gardant la main sur le bras d’Autumn. Elle fit le geste pour tous les hommes d’Alexander, puis le même geste en désignant tout son peuple et en prononçant quelques mots.
Autumn interpréta les paroles qu’elle pensait être celles de la femme, “Votre section et mes gens…”
Elle fit un geste de rassemblement en direction de la section.
“Non, attends,” dit Autumn. “Elle veut dire que ses gens rassemblent nos gens…”
La femme parla et montra son oeil, puis la section.
La blonde et Autumn échangèrent d’autres signes de la main, mais Autumn ne parlait pas à voix haute : elle se contentait d’observer et de répondre avec les mains.
Au bout d’un moment, Autumn attrapa la main de la femme. “Autumn,” dit-elle en mettant la main sur sa poitrine.
“Autumn?” demanda la blonde.
“Oui.”
“Autumn.” Elle mit la main sur sa propre poitrine. “Tin Tin Ban Sunia.”
“Tin Tin Ban Sunia. Quel beau nom.”
Tin Tin Ban Sunia conduisit Autumn vers l’autre femme. “Liada,” dit-elle en joignant les mains des deux femmes. “Autumn,” dit-elle à Liada.
“Liada,” dit Autumn. “Je suis enchantée de faire votre connaissance.”
Les trois femmes marchèrent ensemble vers les chevaux, en s’éloignant de la section.
Liada sourit. “Autumn.” dit-elle et prononça d’autres mots.
Autumn toucha la joue de Tin Tin. “Ce n’est pas un tatouage.”
“Qu’est-ce que c’est?” demanda Kawalski par radio.
“C’est cicatrisé, et on dirait un marquage au fer rouge.”
“Elle a été marquée au fer rouge?” demanda Kawalski . “Comme une vache?”
“Oui, et d’après l’aspect de la cicatrice, ça a été fait il y a bien longtemps. Ca ressemble à une fourche, avec un serpent qui s’enroule autour du manche, et puis il y a une flèche en travers du manche.”
Tin Tin sourit et tendit le bras pour tourner le visage de Liada de l’autre côté.
“Liada en a un identique,” dit Autumn. “Elles ont toutes les deux été marquées dans leur enfance.”
Tin Tin parlait à Liada en utilisant la langue des signes pour que Autumn comprenne. Elle avança vers la section et toucha l’épaule d’Autumn. Liada montra Alexander du doigt. Toutes les trois le regardèrent. Elle étaient à environ trente mètres de là. Tandis qu’Alexander, qui était l’objet de tous leurs regards, ne savait plus où se mettre et changeait le fusil d’Autumn d’une main à l’autre, Kawalski se mit à rire.
“Arrête, Kawalski,” dit Alexander.
“Bien, Mon adj’.” dit Kawalski avec son grand sourire.
“Lui, c’est Alexander,” dit Autumn à Liada.
“Alder…” dit Liada. “Alexder?”
“Ouais, c’est pas facile à dire. Appelez-le simplement ‘Mon adj’” sourit-elle. “Mon adj’.”
“Mon adj’?” demanda Liada.
“Oui, il s’appelle ‘Mon adj’”
Tin Tin et Liada se parlèrent un moment, en répétant plusieurs fois le mot “Mon adj’”.
Liada tapa sur le casque d’Autumn du revers de la main et haussa les épaules.
“Oh, ça?” Elle défit la boucle de sa mentonnière et retira son casque, laissant retomber ses longs cheveux noirs. Elle le tendit à Liada. “Casque.”
“Casque?” Liada le prit et l’examina.
Tin Tin tendit la main pour toucher les cheveux d’Autumn. Elle sourit et dit quelque chose en passant les doigts dans ses cheveux noirs qui lui descendaient jusqu’à la taille.
“Merci,” dit Autumn, “mais ils doivent être vraiment affreux.”
Elle tira une brosse d’une poche intérieure de sa veste, ramena ses cheveux par-dessus son épaule, et commença à les brosser. Tin Tin Ban Sunia était fascinée par la brosse à cheveux. Elle dit quelque chose à Liada.
“Oh non, c’est pas vrai,” dit Kawalski par radio. “Et voilà, c’est parti. D’abord les cheveux, et puis elles vont parler maquillage. Et ensuite elles passeront aux vêtements.”
Liada regardait le casque, inclinant la tête de côté en fronçant les sourcils.
“Je crois que Liada nous entend,” dit Karina.
Autumn rejeta ses cheveux en arrière par-dessus son épaule et tendit sa brosse à Tin Tin, qui sourit et essaya de brosser ses cheveux, mais ils étaient trop emmêlés.
“Attends,” dit Autumn, “laisse-moi te montrer.” Elle ramena les cheveux de Tin Tin par-dessus son épaule et commença par les extrémités. Ses cheveux étaient presque aussi longs que ceux d’Autumn. “Tu sais quoi? Il y a des femmes qui tueraient pour avoir les cheveux naturellement bouclés.”
Autumn et Tin Tin continuaient de discuter en utilisant la langue des signes pendant qu’Autumn brossait les cheveux de Tin-Tin, mais le reste de la section ne pouvait plus les entendre.
“Je crois bien que vous avez perdu le contrôle de celle-ci, Mon adj’,” dit Kawalski.
Alexander confirma.
Tin Tin avança vers la section et posa une question. Autumn leva le bras droit et le pointa vers le sud-est. Elle fit un geste ascendant et descendant avec la main, comme quelque chose de très loin par-delà les collines. Elle donna ensuite la brosse à Tin-Tin pour se libérer les mains et demanda en langue des signes, “Quel est cet endroit?”
Tin Tin parla, mais la section ne put entendre ce qu’elle disait. Autumn toucha la manche de la tunique de Tin-Tin pour voir en quelle matière elle était. Tin Tin posa une question concernant la fermeture éclair sur la veste camouflée d’Autumn.
“Qu’est-ce que je disais?” dit Kawalski. “C’est parti avec les vêtements. Pour le rouge à lèvres, ça devrait pas tarder.”
“Kawalski,” dit Karina, “tu ne sais même pas ce qui est important dans la vie, hein?”
“Eh bien, apparemment c’est les cheveux, les vêtements et le maquillage. L’apache semble avoir oublié de demander ‘Où on est?’, ‘Qui vous êtes?’, et ‘Vous faites quoi avec tous ces éléphants?’”
Liada leva le casque vers son oreille, visiblement par curiosité. Elle jeta un coup d’oeil à Autumn, en haussant les sourcils.
“Bien sûr, mets-le.” Autumn fit un mouvement vers la tête de Liada.
“Hé, Mon adj’,” dit Lojab. “Z’avez vu ça?”
“Ca promet d’être intéressant,” dit Alexander.
“Est-ce qu’elle nous entend?” demanda Sparks.
“Bien sûr, si l’apache a sa radio allumée.”
“Hé ma jolie,” dit Lojab.
Quand la moitié de la section se mit aussitôt à parler, Liada poussa un cri d’exclamation et arracha le casque de sa tête. Elle regarda dedans, puis tout autour de l’extérieur du casque, pour finalement le tendre à Tin-Tin, en lui disant quelque chose. Tin Tin regarda à l’intérieur mais secoua la tête.
Autumn se pencha tout prêt du micro dans le casque. “Si vous voulez parler aux dames, faites-le un par un. Sinon, vous leur fichez la trouille.” Elle fit signe à Tin Tin de mettre le casque en rejetant les cheveux de Tin Tin par-dessus son épaule.
Tin Tin tendit la brosse à cheveux à Liada, puis coiffa délicatement le casque en inclinant la tête de côté et écouta. Ses yeux s’agrandirent.
“Mon adj’?”
“Mon adj’?” demanda Liada en commençant à se brosser les cheveux comme elle avait vu Autumn le faire pour Tin Tin.
Tin Tin tapota sur le bord de son casque, au niveau de son oreille droite. Elle dit quelque chose d’autre à Liada, puis elles regardèrent toutes deux en direction d’Alexander, qui souriait et tapotait le bord de son casque. Autumn montra le minuscule micro intégré dans le bord intérieur du casque et lui fit signe de parler de la main.
Tin Tin parla dans le micro. “Tin Tin Ban Sunia.”
“Mon adj’,” dit Alexander.
Tin Tin sourit. “Liada,” dit-elle en désignant son amie.
“Liada,” dit Mon adj’.
“Autumn,” dit Tin Tin.
“C’est ça, Autumn Eaglemoon.”
“C’est ça,” Tin Tin répéta. “Autumn Eagle Mon.” Elle sourit à Autumn.
“Hé, Mon adj’,” dit Lojab. “Je l’ai vue en premier. Laissez-moi lui parler.”
Tin Tin regarda autour d’elle pour localiser la nouvelle voix. Alexander montra Lojab.
“Lojab,” dit-il dans son micro.
“Lojab,” dit Tin Tin.
“Salut, Tin Tin.” dit Lojab en faisant un signe de la main.
Elle fit un signe et souria. “Egare porch mcdongol.”
Lojab se mit à rire. “j’ai égaré ma Porsche.”
“Egare ma porch.”
“Bien,” dit Lojab.
“Bien.”
Liada dit quelque chose à Tin Tin, qui enleva son casque et le tendit à Liada. Liada donna ensuite la brosse à Tin Tin et mit le casque.
“Mon adj’?”
“Liada,” dit Alexander.
Lojab avança vers Tin Tin, en enlevant son casque. Ses cheveux blonds étaient taillés très courts. Il mesurait un peu plus d’un mètre quatre-vingt, et son corps était robuste et musclé. Ses manches étaient relevées, laissant voir un tatoutage de Jésus-Christ sur une Harley, qui ornait son biceps gauche. Jésus avait un grand sourire, avec son auréole qui flottait au vent.
“Lojab égare ma porch,” dit Tin Tin en se mettant à rire.
“Tu apprends vite, Tin Tin.”
Lojab lui tendit la main. Elle regarda sa main pendant un moment puis lui avança la sienne pour la serrer, elle paraissait plus intéressée par autre chose. Elle passa la main sur le sommet de son crane.
“C’est une boule à zéro,” dit Lojab.
“Boule à zéro.” Elle toucha sa barbe de deux jours. “Boule à zéro?”
“Ouais.” Lojab avança vers les arbres. “Tu veux faire un tour avec moi?”
“Low Job,” dit Autumn, “espèce de crétin. Tu l’as rencontrée il y a deux minutes, et t’essayes déjà de l’entraîner dans les buissons.”
“Et alors l’apache, qu’est-ce que ça peut faire? Du moment qu’elle est d’accord…”
“Elle n’a aucune idée de ce que tu veux faire avec elle.”
“Alors pourquoi est-ce qu’elle sourit?”
“Je sais pas, Low Job,” dit Autumn. “Peut-être qu’elle essaie de se lier d’amitié avec un idiot.”
“C’est pas que je voudrais gâcher cette petite fête,” dit Alexander en approchant d’eux, “mais est-ce quelqu’un sait où on est?” Il ôta son casque.
“Mon adj’,” dit Tin Tin. “Casque?”
“Bien sûr,” dit Alexander. “Vas-y.”
“Liada?” dit Tin Tin dans le micro après qu’elle ait coiffé le casque.
“Tin Tin,” dit Liada. Elles s’éloignèrent l’une de l’autre tout en parlant et en testant apparemment la portée du sytème radio.
“L’endroit où nous sommes s’appelle la Gaule—” commença Autumn.
“La Gaule?” dit Karina en venant vers eux et en retirant son casque. “C’est ce qu’elles ont dit, ‘La Gaul?’”
“Oui,” dit Autumn.
“Mon adj’,” dit Karina. “La Gaule, c’est l’ancien nom de la France.”
“Vraiment?” dit Alexander. “Quel est le nom de cette rivière?”
“J’ai pas trouvé comment demander ça,” dit Autumn “mais je crois qu’elles envisagent de la traverser.” Et autre chose…”
“Quoi donc?” demanda Alexander.
“Elles n’ont aucune notion des années, des dates, ni même des heures de la journée.”
Alexander regarda Tin Tin et Liada qui se comportaient comme deux enfants avec un nouveau jouet. “Bizarre,” murmura-t-il. “Et apparemment, elles n’ont jamais entendu parler non plus de communication sans fil.”