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Température moyenne propre à chaque mois.

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Pour établir, d’une manière aussi certaine que possible, la température habituelle de Paris, et l’état ordinaire de l’air, j’ai rassemblé les observations météréologiques faites à l’Observatoire royal, jour par jour, depuis 1796 jusqu’à 1818, et insérées dans plusieurs feuilles périodiques, et particulièrement dans le Journal de médecine de M. Sédillot. Ayant additionné les quantités indiquées par le thermomètre et le baromètre, tant au maximum qu’au minimum et au médium, dans chaque mois correspondant de ces vingt-deux années, j’ai divisé le produit de l’addition par le nombre des mois. La même marche a été suivie pour l’état des vents, le nombre des jours beaux, couverts, de pluie, de vent, etc., ainsi que pour la quantité d’eau tombée et évaporée. Le résultat obtenu différant assez peu de l’année moyenne de M. L. Cotte, insérée dans le Journal de MM. Roux, Boyer, Corvisart, et établie d’après trente années d’observations sur l’exactitude desquelles on peut compter, je crois pouvoir le donner ici comme un terme moyen pour chaque mois de l’année.

Janvier.

Le thermomètre ( Réaumur ) marque en terme moyen, au maximum d’élévation, 8 degrés 7 dixièmes; au minimum, 6 degrés 8 au-dessous de zéro; au médium, 1 degré 5. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 3 lignes 3; au minimum, 27 pouces 1 ligne 10; au medium, 27 pouces 9 lignes 8. Il y a environ 6 jours beaux, 17 couverts, 8 de nuages, 6 de vent, 9 de pluie, 5 de neige, 1 de grêle, 0 de tonnerre, 10 de brouillards. Il tombe 1 pouce 6 lignes de pluie, il s’évapore 8 lignes d’eau. La température est froide et très-humide.

Février.

Le thermomètre marque en terme moyen, au maximum, 10 degrés 9; au minimum, 5 degrés au-dessous de zéro; au médium, 3 degrés o. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 3 lignes 4; au minimum, 27 pouces 3 lignes 10; au médium, 27 pouces 10 lignes 4. Il y a environ 7 jours beaux, 17 couverts, 5 de nuages, 8 de vent, 10 de pluie, 2 de neige, 1 de grêle, o de tonnerre, 10 de brouillards. Il tombe 1 pouce 1 ligne 8 de pluie, il s’évapore 1 pouce o ligne 6 d’eau. La température est froide et humide.

Mars.

Le thermomètre marque, au maximum, 13 degrés 9; au minimum, 2 degrés 3 au-dessus de zéro; au médium, 5 degrés 4. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 2 lignes 11; au minimum, 27 pouces 3 lignes 4; au médium, 27 pouces 10 lignes 4. Il y a environ 10 jours beaux, 12 couverts, 9 de nuage, 9 de vent, 10 de pluie, 2 de neige, 1 de grêle, 1 de tonnerre, 5 de brouillards. Il tombe 1 pouce 1 ligne 4 de pluie, il s’évapore 2 pouces d’eau. La température est froide et sèche.

Avril.

Le thermomètre marque, au maximum, 18 degrés; au minimum, 0 degré 6; au medium, 8 degrés 3. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 2 lignes; au minimum, 27 pouces 3 lignes 5; au medium, 27 pouces 9 lignes 11. Il y a environ 12 jours beaux, 9 couverts, 8 de nuage, 9 de vent, 11 de pluie, 1 de neige, 3 de grêle, 2 de tonnerre, 3 de brouillards. Il tombe 1 pouce 2 lignes 7 de pluie, il s’évapore 3 pouces d’eau. La température est assez froide, assez sèche.

Mai.

Le thermomètre marque, au maximum, 21 degrés 2; au minimum, 3 degrés 0; au medium, 11 degrés 2. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 1 ligne 7; au minimum, 27 pouces 5 lignes 6; au medium, 27 pouces 10 lignes 3. Il y a environ 9 jours beaux, 12 couverts, 10 de nuages, 8 de vent, 10 de pluie, 0 de neige, 1 de grêle, 2 de tonnerre, 2 de brouillards. Il tombe 1 pouce 10 lignes de pluie, il s’évapore 3 pouces 7 lignes d’eau. La température est froide, assez humide.

Juin.

Le thermomètre marque, au maximum, 25 degrés 2; au minimum, 8 degrés 4; au médium, 15 degrés 7. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 2 lignes 3; au minimum, 27 pouces 6 lignes 7; au medium, 27 pouces 10 lignes 9. Il y a 12 jours beaux, 8 couverts, 9 de nuages, 8 de veut, 13 de pluie, 0 de neige, 1 de grêle, 4 de tonnerre, 2 de brouillards. Il tombe 2 pouces 2 lignes 6 de pluie, il s’évapore 4 pouces d’eau. La température est peu chaude, ou mieux douce et assez humide.

Juillet.

Le thermomètre marque, au maximum, 26 degrés 2; au minimum, 9 degrés 7; au médium 16 degrés 3. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 2 lignes 1; au minimum, 27 pouces 7 lignes; au médium, 27 pouces 11 lignes. Il y a 12 jours beaux, 9 couverts, 10 de nuages, 9 de vent, 11 de pluie, 0 de neige, 0 de grêle, 4 de tonnerre, 2 de brouillards. Il tombe 2 pouces 2 lignes 3 de pluie, il s’évapore 4 pouces 8 lignes d’eau. La température est chaude et sèche.

Août.

Le thermomètre marque, au maximum, 24 degrés 5; au minimum, 8 degrés 5; au medium, 15 degrés 6. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 2 lignes; au minimum, 27 pouces 7 lignes 2; au medium, 27 pouces 11 lignes 2. Il y a environ 10 jours beaux, 5 couverts, 7 de nuages, 6 de vent, 8 de pluie, 0 de neige, 0 de grêle, 3 de tonnerre, 3 de brouillards. Il tombe 1 pouce 5 lignes 4 de pluie, il s’évapore 4 pouces 7 lignes d’eau. La température est chaude, sèche.

Septembre.

Le thermomètre marque, au maximum, 21 degrés 7; au minimum, 3 degrés 7; au médium, 12 degrés 8. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 2 lignes 2; au minimum, 27 pouces 5; au médium, 27 pouces 10 lignes 5. Il y a environ 16 jours beaux, 7 couverts, 9 de nuages, 8 de vent, 11 de pluie, o de neige, 1 de grêle, 2 de tonnerre, 5 de brouillards. Il tombe 2 pouces 4 lignes 3 de pluie, il s’évapore 2 pouces 10 lignes 4 d’eau. La température est chaude et humide.

Octobre.

Le thermomètre marque, au maximum, 10 degrés 6; au minimum, 1 degré 9; au médium, 9 degrés 2. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 2 lignes 10; au minimum, 27 pouces 4 lignes; au médium, 27 pouces 10 lignes 3. Il y a environ 8 jours beaux, 15 couverts, 9 de nuages, 9 de vent, 12 de pluie, 2 de neige, 1 de grêle, 1 de tonnerre, 10 de brouillards. Il tombe 2 pouces 0 ligne 9 de pluie, il s’évapore 1 pouce 7 lignes 10 d’eau. La température est douce, assez humide.

Novembre.

Le thermomètre marque, au maximum, Il degrés 7; au minimum, 1 degré 5 au-dessous de zéro; au medium, 5 degrés. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 2 lignes 10; au minimum, 27 pouces 1 ligne 4; au médium, 27 pouces 8 lignes 10. Il y a environ 6 jours beaux, 18 couverts, 6 de nuages, 3 de vent, 13 de pluie, 1 de neige, 1 de grêle, 0 de tonnerre, 8 de brouillards. Il tombe 2 pouces 8 lignes 2 de pluie, il s’évapore 2 pouces 4 lignes 4 d’eau. La température est assez froide et humide.

Décembre.

Le thermomètre marque, au maximum, 9 degrés 5; au minimum, 4 degrés 2 au-dessous de zéro; au médium, 3 degrés. Le baromètre, au maximum, 28 pouces 3 lignes 10; au minimum, 27 pouces 2 lignes 6; au medium, 27 pouces 10 lignes. Il y a environ 4 jours beaux, 23 couverts, 6 de nuages, 9 de vent, 12 de pluie, 2 de neige, 0 de grêle, 0 de tonnerre, 9 de brouillards. Il tombe 1 pouce 8 lignes 10 de pluie, il s’évapore 9 lignes d’eau. La température est plus douce que froide, mais très-humide.

État ordinaire des vents.

La constitution habituelle de l’atmosphère étant, le plus ordinairement, décidée par l’état des vents, l’étude de ces derniers devient pour le médecin d’une importance réelle; car, indépendamment de l’intérêt qu’ils offrent sous le rapport des changemens qu’ils suscitent brusquement dans l’air, et qui déterminent un grand nombre de maladies ou modifient la nature de celles qui existent, leur connaissance explique la propagation des épidémies ou de toute contagion dont le principe se répand au loin dans l’atmosphère, ensuivant leur direction. L’ordre dans lequel ils soufflent à Paris, peut être représenté par le tableau suivant.


Ainsi, les vents dominans sont donc: dans janvier le nord, le nord-est, le sud-ouest; dans février le sud-ouest, le nord; dans mars le nord-est, le sud-ouest; dans avril le nord, le nord-est; dans mai le nord-est, le nord, le sud-ouest; dans juin le nord, l’ouest, le nord-est; dans juillet le nord, l’ouest, le nord-ouest, le sud-ouest; dans août le nord-est, le nord, le nord-ouest, l’ouest; dans septembre le sud-ouest, le nord-est; dans octobre le sud-ouest; dans novembre le sud-ouest; dans décembre le sud-ouest, le sud, l’ouest; d’où il suit que, pour l’année moyenne, on obtiendrait ce résultat: le nord 62 fois; le sud-ouest 61; le nord-est 57; l’ouest 54; le nord-ouest 46; le sud 58; l’est 56; enfin le sud-est est le plus rare, car il ne souffle que 12 fois.

Conséquences à déduire des diverses observations météorologiques.

Les conséquences qu’on déduira de toutes ces observations, seront certainement peu favorables pour le climat de Paris: la chaleur observée à l’ombre pendant les mois de juillet et d’août, dans les étés les plus brûlans, ne fait jamais monter le thermomètre de Réaumur au-delà du vingt-sixième, ou tout au plus au vingt-septième degré, tandis que dans les hivers ordinaires, et pendant les mois de janvier ou de février, le thermomètre descend à sept ou huit degrés au-dessous de zéro ( terme moyen de la congélation ); et que, dans quelques circonstances, on l’a vu descendre à quinze et même seize degrés, témoins les années mémorables de 1709 et de 1776. Il y a donc, pour Paris,un intervalle de quarante-trois à quarante-quatre degrés entre le plus grand froid et le plus grand chaud; mais cependant cette différence n’est pas ordinaire, et dans une année commune, elle n’est guère que de 29 ou 30 degrés; c’est-à-dire que la chaleur est ordinairement bornée à l’intervalle compris entre le sixième ou septième degré au-dessous de zéro, et le vingt-troisième ou le vingt-quatrième au-dessus . La pesanteur de l’air atmosphérique, suite de son humidité habituelle, permet rarement au mercure du baromètre de s’abaisser à vingt-sept pouces une ligne, le fait quelquefois monter à vingt-huit pouces quatre lignes, et le maintient dans le terme moyen de vingt-sept pouces dix lignes; c’est sans doute ce même état humide de l’air, qui, joint à l’électricité dont il est souvent surchargé, rend la chaleur si fatigante à des époques où elle n’est véritablement que modérée; ce qui pourrait bien être dù également aux obstacles que cette multitude de maisons élevées apporte au renouvellement et à l’agitation de l’air; les variations atmosphériques sont si fréquentes et si rapides, que ce n’est pas seulement entre deux jours qui se succèdent, qu’on peut observer une différence extrême de température, mais deux époques de la même journée diffèrent quelquefois de quinze ou seize degrés de chaleur; c’est particulièrement dans le printemps qu’on remarque ces alternatives de chaud et de froid.

Pendant l’année entière, il n’est guère possible de jouira Paris de plus de cent vingt beaux jours; on en a presque constamment cent cinquante couverts, cent trente-six de pluie, et soixante-dix de brouillards. Il faut ensuite remarquer qu’indépendamment de ces brouillards qui sont une suite naturelle de la constitution locale de l’atmosphère, il existe, habituellement sur Paris, une vapeur très-sensible formée par les exhalaisons que fournit la quantité prodigieuse d’hommes et d’animaux qu’il renferme, et par l’évaporation de l’humidité des boues qui tapissent en tout temps la plupart de ses rues. Cette vapeur habituelle qu’on distingue aisément des buttes Montmartre et Chaumont, pendant la clarté des beaux jours, est d’autant plus forte que les quartiers auxquels elle correspond, sont plus peuplés; ainsi elle forme une espèce de nuage au-dessus des tours de Notre-Dame et de Saint-Jacques de la Boucherie elle est moindre à l’est qui correspond au faubourg Saint-Antoine dont la largeur des rues principales établit de vastes courans d’air, qui hâtent sa dispersion; et elle est à peine perceptible vers le nord-ouest qui correspond à la Chaussée-d’Antin; on a donc eu raison de dire, en style figuré, que la transpiration de Paris est sensible. La grêle et la néige sont peu fréquentes; le tonnerre ne se fait entendre que 18 ou 20 fois; encore les explosions dont il est accompagné, sont-elles rarement suivies d’accidens funestes; ce qui est dû, sans doute, au grand nombre de paratonnerres qui dominent les édifices publics et beaucoup de maisons particulières. On voit assez souvent; dans l’été et l’automne, briller des éclairs, surtout au déclin du jour; on aperçoit aussi, à la même époque, quelques aurores boréales et quelques lumières zodiacales, mais elles y sont infiniment plus rares que dans certaines parties des départemens méridionaux.

La quantité de pluie qui tombe annuellement a Paris peut être évaluée à 21 pouces environ; M. Miraldi ne l’a trouvée, pendant 5o ans, que de 17 pouces 8 lignes; mais M. Cotte l’a portée, dons son année moyenne, à 22 pouces 5 lignes 10. Quelque considérable que soit réellement cette quantité d’eau, elle parait néanmoins, au premier aperçu, n’être pas en rapport avec le nombre des jours de pluie; mais l’étonnement cesse, lorsqu’on se rappelle que les pluies sont toujours plus abondantes dans les pays chauds que dans les pays froids ou tempérés, mais que le nombre des jours de pluie est plus considérable dans les derniers que dans les premiers où les circonstances physiques, qui décident le passage à l’état liquide de l’eau vaporisée par la chaleur, sont moins fréquentes; ainsi, par la même raison, l’été fournit en général une plus grande quantité d’eau, et l’hiver donne un plus grand nombre de jours de pluie; c’est ce dont on peut se convaincre, en comparant sous ce rapport, les mois de décembre, janvier, février, mars, avec ceux de juin, juillet, août, septembre. L’évaporation ne dépasse que fort rarement, dans une année moyenne, 29 ou 3o pouces .

La température de la France, et particulièrement celle de Paris, semble avoir éprouvé, depuis une suite de siècles, une augmentation de chaleur; plusieurs faits historiques viennent confirmer l’opinion des physiciens qui ont fait cette remarque. Si on consulte, en effet, les écrivains des commencemens de l’ère chrétienne, on trouve qu’à cette époque les hivers étaient beaucoup plus rigoureux dans les diverses parties des Gaules qu’ils ne le sont aujourd’hui. La plupart des rivières, au rapport de César, y gelaient chaque hiver, et avec une force telle, qu’elles supportaient des armées entières avec les chariots et les équipages . Diodore de Sicile fait les mêmes remarques. Si l’on veut se convaincre de cette vérité, pour ce qui regarde directement le climat de Paris, il suffit de jeter les yeux sur les écrits de Julien, surnommé l’Apostat, et de son contemporain Amian Marcelin, qui tous deux sont entrés dans de forts longs détails à ce sujet. Julien nous dit lui-même qu’il trouvait un grand plaisir à voir les énormes glaçons qui, dans l’hiver, couvraient toute la Seine; l’étonnement qu’il parait manifester à la vue des soins que prenaient les Parisiens pour élever des figuiers, nous montre qu’alors le froid y était bien plus vif que de nos jours, où l’on voit peu de jardins, soit à la campagne, soit même à la ville, dans lesquels on ne rencontre des figuiers dont les fruits ne parviennent aisément à une parfaite maturité. Malgré les diverses explications qu’on a cherché à donner de ce changement de température, qui s’est également fait observer en Italie et dans d’autres contrées, on s’accorde assez généralement à le regarder comme une suite du défrichement des terres, des abatis des forets, du desséchement des étangs et des marais. En effet, à l’époque où Paris se trouvait encore borné par les bras de la Seine, c’est-à-dire lorsque les Romains en firent la conquête, il était presque partout environné de bois et de marais; ces épaisses forêts que la lumière pénétrait difficilement, et ces marais que la chaleur du soleil ne pouvait dessécher, devaient singulièrement rafraîchir l’atmosphère; d’un autre côté la plupart des terres étaient incultes; or, on sait que tout pays bien labouré est plus chaud que celui qui est sans culture; car la terre suit une loi commune à tous les corps: plus elle est unie, moins elle absorbe de calorique.

Topographie médicale de Paris

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