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LES VINGT-CINQ PORTS DE PARIS

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Table des matières

Paris n’est pas seulement UN port: on en compte QUATORZE à la rive gauche et ONZE à la rive droite. Sur ses larges berges empierrées que les curieux contemplent tout le jour en passant sur les ponts, s’ouvrent les vingt-cinq ports dont la nomenclature suit. Leurs noms pittoresques sont des jalons connus de la topographie de Paris; nous les passerons en revue, à la descente de la Seine, depuis le port de Bercy, le plus célèbre de tous, d’où s’écoulent des flots de vin... heureusement contenus dans des centaines de mille de rondes tonnes.

Parmi les plus curieux est le port des Ormes, le Mail, le Jardin des Hespérides — hélas! dépourvu de pommes d’or — où de novembre à mai viennent se placer perpendiculairement au quai les bateaux chargés du fruit d’hiver. A cette halle flottante, les marchandes des quatre-saisons s’approvisionnent de toutes les variétés connues, dont la petite pomme d’api est le plus coquet ornement. On y croque à belles dents la succulente reinette qui fait venir l’eau à la bouche des gourmets, tandis que les poissons — suivant le dicton — ne s’en soucient guère.

C’est le port Saint-Nicolas, au centre de Paris, sur la rive droite, qui est le Port par excellence, réservé à la navigation internationale. Que de fois, traversant le pont des Saints-Pères, ne vous êtes-vous pas arrêtés à contempler dans son extraordinaire animation le quai où accostent des paquebots aux grosses cheminées, de véritables petits navires pavoisés joyeusement d’oriflammes multicolores! Ceux-ci arrivent des côtes d’Espagne, ceux-là font en cinq jours la traversée régulière de Londres à Paris; parfois, après avoir victorieusement tenu la haute mer pendant une tempête, ces steamers évoluent modestement et sans bruit, comme de simples bateaux-mouches, en vue de la Cité, et déposent au pied du vieux Louvre leur cargaison exotique. Alors, en face du bureau de douane attaché au quai, — mais tout prêt à s’en détacher aux époques pluvieuses, quand vient la crue, — les grues à vapeur allègent en ronflant les bateaux de diverses Compagnies de transport des marchandises qu’ils apportent: cornes de bétail, balles de laine...; puis, ce sont des sucres qu’on embarque, les pains en pyramide glissant dans une rigole sous l’œil du douanier qui les compte.

L’écluse de la Monnaie, vue du Pont-Neuf.


DE PARIS A LA MER.

L’embarquement du charbon.


— Charbonniers, d’où venez-vous?

— Nous venons de l’est, des bords du Rhin, et par le canal de la Marne au Rhin, nous vous apportons des charbons allemands.

— Hommes noirs, d’où sortez-vous?

— Nous arrivons du nord, de Belgique savez-vous, et à travers les plaines flamandes, naviguant au milieu des moëres et des watteringues sur les canaux du Nord, nous venons vous approvisionner des charbons de Mons et de Charleroi.

— Aoh! vous autres beaux nègres, que nous apportez-vous des bords de la Tamise?

— Yes, nous venons de l’ouest par le Havre et Rouen, avec les meilleurs charbons de «la Angleterre».

Et c’est ainsi que tout le long du fleuve, remontant la Basse-Seine au-dessous de Paris ou descendant la Haute-Seine entre sa source et les ports parisiens, affluent sans relâche de tous les points cardinaux sur nos quais: matériaux de construction, produits métallurgiques, industriels et agricoles de diverses provenances.

Au fleuve-artère se ramifient les veines innombrables des rivières et des canaux qui apportent au cœur de la France, comme un sang généreux, les productions de sa terre riche et fertile.

LES DEUX BRAS DE LA SEINE A LA POINTE ORIENTALE DE L’ILE DE LA CITÉ.


Une Compagnie anglaise fait chaque semaine, par les steamers Emily, Mabel et Olive un service régulier et direct sans transbordement entre Paris et Londres, quittant la France par la Seine pour pénétrer en Angleterre par la Tamise.

Une grande Compagnie française de transports par eau, LA FLUVIALE, possède une flotte de quarante-cinq bateaux à vapeur et cent chalands qui, tous les jours, font le service de Paris à Rouen et au Havre. Les «nez rouges», ainsi que l’on appelle les embarcations de cette Compagnie, reconnaissables à la tache rouge de l’avant, partent du Port Saint-Nicolas pour descendre la Seine, ou bien du Bassin de la Villette, d’où ils rejoignent la Seine par le Canal Saint-Denis. Leurs principales escales sont à Elbeuf, aux Andelys, à Rouen et, de là, ils gagnent Honfleur par la Basse-Seine, ou le Havre par la Seine et le Canal de Tancarville.

TABLEAU DES 25 PORTS DE PARIS



De Paris à la mer

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