Читать книгу Couronne poétique de Napoléon : hommage de la poésie à la gloire - Diverse Auteurs - Страница 10

V.

Quand l’heure aura sonné des haines abjurées;

Quand les mains s’uniront en étreintes sacrées;

Quand la guerre éteindra, pour ne plus l’allumer,

La torche impie et sombre aux mains de ses cohortes;

Du temple de la paix quand s’ouvriront les portes

Pour ne plus jamais se fermer,

Versant sur leurs erreurs de généreuses larmes,

Quand les partis, enfin, déposeront les armes;

Quand tous s’embrasseront à la face du ciel

Dans le temple sacré dont la liberté sainte,

Avec la paix, sa sœur, habitera l’enceinte,

Déesse sur le même autel;

Quand rien ne restera des querelles antiques, —

Hormis le souvenir des hommes héroïques

Dont la gloire, à travers ces époques de sang,

Brillant comme l’éclair au milieu des tempêtes,

Jusqu’aux âges lointains suspendra sur les têtes

Son météore éblouissant;

Alors, ô gouvernans, l’heure sera venue

D’aller chercher au loin sur sa roche trop nue

Les mânes du géant couché dans le tombeau

Et de le ramener à travers les orages,

Hôte invité par nous sur nos sacrés rivages

Aux fêtes d’un siècle nouveau!

Alors il reviendrait avec son diadème,

Tel qu’il l’avait au temps de sa grandeur suprême,

Avec son glaive en main,— mais non plus teint de sang;

Quand pour tous les héros dont nous sommes la race,

Pour tous les souvenirs, nous aurons une place, —

Peuple fier et reconnaissant!