Читать книгу Couronne poétique de Napoléon : hommage de la poésie à la gloire - Diverse Auteurs - Страница 7
II.
ОглавлениеN’était-il donc pas temps de laisser à sa gloire
Cette tranquillité dont la sereine histoire
Revêt les noms fameux pour les rendre immortels,
Qui place le génie au-dessus des injures,
Et qui semble au respect des nations futures
Le consacrer sur des autels?
Cette majesté sainte et que le temps imprime,
Sur ce rocher désert couronnant un abîme,
Ne semblait-elle pas s’attacher à son nom?
Là sa cendre dormait à l’abri des outrages,
Et son ombre y donnait aux rois des futurs âges
Une grave et haute leçon.
Au creuset du malheur là sa gloire épurée,
Apparaissait aux yeux plus belle et plus sacrée,
Et, dominant de loin nos querelles d’un jour,
Brillant comme un soleil sur tout nuage sombre,
Ne laissait sur ces bords arriver à son ombre
Que des chants de gloire et d’amour.
Pour ceux qui, nés au sein des guerres intestines,
Bâtissant leur grandeur sur des tas de ruines,
Ont trompé bien des vœux, méconnu bien des droits,
Une ombre de forfait à la gloire s’attache,
Dont il faut que le temps vienne effacer la tache
Dans la splendeur de leurs exploits.
La lente expiation de ces jours d’agonie,
D’un tel bannissement la lourde ignominie,
En mêlant leur douleur à son grand souvenir,
Semblaient, pour le proscrit, captif de l’Angleterre,
Dans son exil lointain, sur son roc solitaire,
Hâter l’œuvre de l’avenir.