Читать книгу La gymnastique à la maison, à la chambre et au jardin - E Angerstein - Страница 8

Table des matières

La gymnastique chez soi n’a nullement la prétention d’amener la guérison des états morbides d’une certaine gravité. Elle n’est donc pas une gymnastique curative dans le sens restreint du mot; elle est plutôt diététique, c’est-à-dire qu’elle a pour but d’entretenir la santé, de développer les forces; mais elle peut aussi être employée avec avantage dans un grand nombre d’affections, telles que celles qui sont signalées plus loin . Là où ces affections se présentent avec un certain caractère de gravité, il est bon, avant d’avoir recours à la gymnastique, de prendre l’avis d’un médecin.

Pour les raisons déjà données, nous mettons en usage principalement les exercices libres de la gymnastique, exercices pouvant être exécutés en tout lieu sans aucun préparatif; nous employons aussi les exercices exécutés. avec certains instruments, qu’on peut se procurer facilement, tels que bâtons de bois, haltères en fer, et enfin les exercices exécutés à l’aide d’une chaise ou d’une table, qu’on trouve dans toute habitation. Les effets d’un grand nombre d’exercices libres peuvent être considérablement augmentés en exécutant ces exercices à l’aide d’haltères.

Ces exercices peuvent être exécutés par toute personne intelligente sans l’aide de personne, en mettant simplement à profit les préceptes donnés dans ce livre et en imitant exactement le poses et les mouvements représentés par les figures.

C’est à dessein que nous excluons de la pratique de la gymnastique chez soi les mouvements doublés ou résistants, que l’on emploie souvent avec avantage dans certains états morbides, ainsi que les mouvements passifs de la gymnastiqne curative suédoise, de même d’ailleurs que le massage, parce que ces exercices, quand ils ne sont pas exécutés d’une manière parfaitement correcte sous la direction d’un médecin expert dans la gymnastique curative, ne présentent que peu d’utilité et peuvent même être plutôt nuisibles qu’avantageux; d’ailleurs l’exécution correcte de ces exercices exige le concours d’un maître instruit dans l’art de la gymnastique. Le concours d’un ami ou d’un serviteur serait absolument insuffisant. Pour la gymnastique chez soi, peu de personnes pourraient trouver des aides suffisamment capables, et beaucoup devraient renoncer au concours d’aides insuffisamment instruits.

Les exercices de la gymnastique chez soi doivent, pour produire des effets réellement avantageux, être pratiqués avec une régularité absolue. Il faut s’y livrer tous les jours.

Leur durée quotidienne doit, chez les jeunes enfants et chez les personnes faibles, être environ d’une demi-heure; chez les personnes vigoureuses et exercées cette durée peut aller jusqu’à une heure. Les personnes faibles, qui veulent obtenir de la gymnastique chez soi des effets aussi marqués que possible, peuvent s’y livrer deux fois par jour, chaque fois une demi-heure.

La pratique de la gymnastique chez soi doit être continuée pendant longtemps avec une persévérance régulière; elle doit, en quelque sorte, devenir une véritable habitude de tous les jours. Celui qui, au bout de quelques semaines d’exercice, s’impatiente de ne pas voir arriver les résultats désirés, se fait illusion.

Ces exercices, convenablement choisis suivant les Principes exposés plus loin, s’adressent à toutes les personnes, quels que soient leur âge ou leur sexe. Mais ils doivent être proscrits dans les cas de maladies aiguës fébriles, dans les cas d‘inflammations, ainsi que chez les femmes durant la grossesse et quand la menstruation est trop abondante ou accompagnée d’accidents.

Les divers mouvements doivent être exécutés avec attention et avec énergie, exactement dans les formes prescrites, et ils doivent être répétés un nombre de fois déterminé. Ce nombre devra varier suivant la force de l’exécutant, et il devra augmenter peu à peu à mesure que s’accroîtra cette force. Les limites de ces nombres sont indiquées pour chaque exercice.

A la fin de chaque exercice, l’exécutant devra faire une courte pause, pendant laquelle il respirera paisiblement et profondément. Ce genre de mouvements respiratoires (inspiration et expiration pleines, égales et aussi profondes que possible) est très utile à la santé, notamment pendant les promenades, et seconde beaucoup l’action bienfaisante de la gymnastique chez soi.

Avant de passer à un second exercice, il faut avoir soin d’attendre que l’accélération des battements du cœur et des mouvements respiratoires, provoquée par l’exercice précédent, se soit calmée.

Chaque exercice quotidien doit amener un sentiment de fatigue modéré, agréable, jamais de la prostration ou de l’épuisement. Chaque séance doit commencer par des exercices qui n’exigent que de légers efforts; puis viennent des mouvements plus actifs, plus puissants; et à la fin de la séance, des mouvements plus tranquilles. Ce n’est que petit à petit que l’on doit augmenter la difficulté des exercices, et cette observation s’adresse surtout aux personnes faibles. L’âge avancé ne s’accommode en général que d’exercices tranquilles; chez les jeunes enfants, les mouvements devront être doux; chez les jeunes gens et les hommes vigoureux, ils devront être exécutés avec raideur et énergie.

Si, chez une personne, il survient, à la suite de ces exercices, des vertiges, des douleurs dans la poitrine, dans les régions inguinales, ou toute autre incommodité, on devra interrompre les séances et consulter un médecin. Les légères douleurs musculaires, qui se manifestent, dans les premiers temps, chez les personnes non exercées, sont insignifiantes et ne nécessitent nullement la suspension des séances.

Il convient que, pendant l’exécution des exercices, les organes digestifs soient, autant que possible, à l’état de vacuité. Les heures du jour les plus favorables pour se livrer à la gymnastique sont donc celles qui précèdent les repas. On devrait choisir de préférence le matin, avant le déjeuner ou avant le dîner; mais on peut aussi admettre l’heure qui précède le repas du soir. Entre l’exercice et le repas il faut ménager un temps de pause, afin que l’excitation produite par les mouvements ait eu le temps de disparaître et que l’organisme soit revenu au repos. On pourrait aussi se livrer à ces exercices à une heure avancée de la soirée, particulièrement quand on a en vue d’en obtenir un bon sommeil. Mais dans ce cas les mouvements ne doivent pas être trop excitants, et ici encore il faut un intervalle entre l’exercice et le moment où l’on se met au lit.

Il est bon que les organes du bas-ventre soient à l’état de vacuité pendant les séances gymnastiques; on ferait donc bien de ne s’y livrer, autant que possible, qu’après avoir évacué le contenu de l’intestin et de la vessie.

Il est très avantageux de se livrer à ces exercices en plein air, par un beau temps, et, si c’est possible, dans un jardin, parce que les mouvements respiratoires stimulés par l’exercice produisent, quand ils s’exécutent dans un air frais et pur, une heureuse influence sur la santé.

Quand le temps est mauvais, surtout quand souffle un vent piquant de l’est ou du nord, ou encore quand on ne peut trouver en plein air un endroit convenable, on devra faire ses exercices dans une chambre aérée, non humide, sans poussière ni fumée. Les fenêtres en seront laissées ouvertes, même quand le temps est mauvais, pourvu que les courants d’air ne soient pas trop violents.

Le vêtement de l’exécutant doit être commode et laisser libres tous les mouvements du corps. Toute gêne produite par un vêtement incommode, surtout si elle se produit au cou, à la poitrine ou au ventre, a une action tout à fait fâcheuse dans ces exercices. Les femmes devront éviter les corsets, les robes serrées au-dessus des hanches, les jarretières étroites, non élastiques; les hommes s’abstiendront de cravates trop étroites, de ceintures qui leur serrent trop la taille. Quant aux chaussures, on les choisira commodes, ne comprimant pas les orteils, à talons larges et bas.