Читать книгу Le cheval : extérieur, régions, pied, proportions, aplombs, allures, âge, aptitudes - Eugène Alix - Страница 22
B. – MEMBRANES LIMITANTES OU TÉGUMENTAIRES.
Оглавление(PEAU ET MUQUEUSES.)
Tous les organes des animaux sont déposés entre deux membranes nommées membranes limitantes ou tégumentaires. Ce sont la peau et les muqueuses, à la description générale desquelles nous allons consacrer ce paragraphe.
1° Peau. — La peau, comme un voile protecteur, enveloppe tout le corps de l’animal et se continue au pourtour des ouvertures naturelles avec le tégument interne ou les membranes muqueuses tapissant les différents organes situés à l’intérieur du corps (on a des exemples de cette continuité de tissus aux ouvertures nasales et à l’anus).
Elle se moule sur les diverses parties du corps et en accuse plus ou moins les saillies et les dépressions.
Chez les chevaux énergiques, à tempérament sanguin ou nerveux, la peau fine laisse parfaitement voir les muscles et les vaisseaux; sous la moindre tension musculaire, les reliefs s’accentuent, les dépressions se creusent; de sorte qu’il est presque possible de faire l’anatomie des régions superficielles du cheval sans recourir au dépècement. Au contraire, chez les chevaux mous, lymphatiques, la peau, plus ou moins épaisse, comble en grande partie les dépressions superficielles, et il est impossible de reconnaître extérieurement la séparation des muscles et des régions.
Il en résulte que la texture, l’aspect général du tégument externe, offrent des renseignements précieux qu’il ne faut point négliger, soit pour s’orienter à la surface du corps et le diviser en régions, soit pour figurer sur la toile les reliefs des muscles ou les plis imprimés à l’enveloppe externe du corps par la répétition constante des mêmes mouvements, soit enfin pour juger de la valeur, de l’énergie du cheval.
La peau se compose du derme et de l’épiderme.
Le derme, partie profonde et principale de la peau, contient dans son épaisseur des vaisseaux, des nerfs, et une multitude de glandes (glandes sudoripares et sébacées) dont nous connaissons les usages. Il adhère au corps d’autant plus intimement qu’on se rapproche plus de la ligne médiane.
Son épaisseur elle-même varie suivant les régions où on l’examine; le derme est beaucoup plus mince dans les points qui se trouvent naturellement protégés contre les violences extérieures, comme la face interne et le côté de la flexion des membres, l’entre-deux des cuisses, le dessous du ventre, les régions périnéale, inguinale et axillaire, les bourses, etc. Il est aussi fort peu épais au pourtour des ouvertures naturelles, pour établir une transition insensible entre le tégument interne et le tégument externe. Par contre, il présente son maximum d’épaisseur à la nuque, sur le dos et les lombes, à la face externe des membres et du côté de l’extension. Restent les faces, latérales du tronc et les parties inférieures de la tête, dont le revêtement cutané offre une épaisseur moyenne.
Jointes à la connaissance exacte de la situation des parties sous-jacentes (voy. IIIe partie, Structure et fonctions), ces données, nous le répétons, seront d’un utile secours, non seulement pour les chirurgiens, mais encore pour les peintres et les sculpteurs, auxquels elles permettront de reproduire fidèlement les reliefs et les dépressions de la surface du corps.
L’épiderme recouvre le derme à la façon d’un vernis protecteur; à sa face interne, on trouve le pigment, matière colorante dont l’absence constitue, à la peau, le ladre, et à l’iris, l’œil vairon.
La peau est recouverte sur toute sa surface, excepté aux ouvertures naturelles, de filaments plus ou moins longs, de nature cornée, appelés poils; leur finesse indique l’énergie du cheval; leur brillant et leur solide implantation, tous les signes d’une bonne santé.
Il y a lieu de distinguer, chez le cheval, les crins des poils proprement dits. Ceux-ci sont généralement fins, courts et répandus en une couche continue constituant la robe (voy. IIe partie, Robes). Ceux-là, longs et flottants, n’occupent que certaines parties déterminées de la surface du corps, telles que le sommet de la tête, le bord supérieur de l’encolure, l’appendice caudal, où ils forment le toupet, la crinière et la queue. D’autres poils, enfin, constituent les organes spéciaux connus sous les noms de cils et de tentacules des lèvres.
Chaque poil présente une partie libre ou tige, et une racine renfermée dans une cavité du derme dite follicule pileux; cette dernière est renflée à sa base et embrasse un petit prolongement conique, la papille ou germe du poil, qui apporte à celui-ci les éléments de son accroissement et de son entretien.
En arrivant à l’extrémité du doigt, l’enveloppe cutanée se modifie: son derme constitue l’enveloppe intérieure du pied (bourrelet, tissus feuilleté et velouté), et son épiderme forme l’enveloppe cornée connue sous le nom de sabot (voy. IIe partie, Pied).
La surface tégumentaire tout entière représente l’organe du toucher, ainsi que nous l’avons dit déjà ; mais cette surface offre, comme chez l’homme, certaines régions privilégiées qui jouent un rôle beaucoup plus actif que les autres dans l’exercice de ce sens: ce sont les quatre extrémités et les lèvres.
La peau joue, en outre, le rôle de surface absorbante. Elle peut absorber les gaz, les solutions salines, diverses matières organiques solubles, même les corps gras. L’absorption de l’oxygène, par exemple, est manifeste, quoiqu’elle ait lieu à un degré très restreint. Sa suppression peut, en effet, causer l’asphyxie, comme on le démontre en goudronnant des chevaux sur toute la surface du corps; car cette opération entraîne infailliblement la mort. C’est donc un adj uvant de l’appareil pulmonaire.
2° Muqueuses. — Les membranes muqueuses, ou tégument interne, ont une structure analogue à celle de la peau. Elles présentent des papilles, des villosités, des glandes, des vaisseaux, des nerfs, etc., et résultent de la superposition de deux couches: le derme et l’épithélium ou épiderme.
L’absorption y est très active, au moins dans la plupart des cas, ainsi que nous le verrons en étudiant les fonctions des organes tapissés par les muqueuses.