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d. — ŒIL.

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Table des matières

L’œil forme une région paire située de chaque côté du front et excessivement importante à étudier. Nous ne dirons ici qu’un mot de son organisation, renvoyant, pour plus de détails, à la troisième partie de notre travail (voy. Tête).

La partie principale de l’œil est constituée par un globe membraneux, dit globe oculaire, logé en grande partie dans la cavité orbitaire et protégé en avant par deux voiles mobiles: les paupières.

Mis en mouvement par plusieurs muscles et lubrifié par les larmes, que sécrète une glande spéciale dite lacrymale, située sous l’apophyse orbitaire, le globe oculaire est formé d’une coque membraneuse close. Très bombée en avant, où elle constitue la cornée lucide ou vitre de l’œil, cette coque est remplie par des liquides de densité variable constituant les milieux de l’œil, et séparée en deux compartiments: l’un antérieur, l’autre postérieur, par le cristallin, lentille biconvexe apparaissant en arrière de l’iris.

Celui-ci représente un diaphragme contractile elliptique percé d’une ouverture de même forme, la pupille, et divise le compartiment antérieur lui-même en deux chambres communiquantes: une antérieure et une postérieure.

Le liquide qui remplit ces deux chambres, aussi limpide que l’eau, est connu sous la dénomination d’humeur aqueuse, tandis que l’espèce de gelée translucide qui occupe le compartiment postérieur prend le nom de corps vitré (fig. 16 du texte).

Les quelques descriptions sommaires que nous venons de consacrer à l’organisation de l’œil permettront au lecteur d’en comprendre les beautés, les défectuosités, les tares et les principales maladies, sans qu’il lui soit indispensable de recourir aux détails de la troisième partie, si ce n’est à titre de renseignements complémentaires.

Fig. 16. — Coupe théorique de l’œil.


Pour être beau, l’œil doit être grand, à fleur de tête, de couleur foncée, brillant et modérément convexe. De plus, les humeurs doivent être limpides et l’iris parfaitement mobile.

Ces caractères dévoilent l’énergie, l’intelligence, un bon naturel, et donnent à la tête une grande partie de son élégance.

L’œil du cheval, d’après les Arabes, doit s’incliner, paraissant regarder le nez, comme l’œil de l’homme qui louche: «Semblable à une belle coquette qui louche à travers son voile, son regard tourné vers le coin de l’œil perce à travers la crinière qui, comme un voile, lui couvre le front()

«De plus, dit de Solleysel, l’oeil doit être résolu, effronté et fier;.... l’effronterie sied admirablement bien au cheval; dans l’œil se découvrent son inclination, sa colère, sa santé, sa malice, et sa maladie: profecto in oculis animus habitat()

L’œil petit, gras, ou œil de cochon, de même que l’œil gros ou œil de bœuf, indiquent que le cheval est lymphatique, mou, et provient de pays froids et humides.

L’œil cerclé, qui laisse voir autour de la cornée transparente un large cercle blanc nacré formé par la sclérotique, est tout simplement disgracieux et n’indique pas la méchanceté, comme certains auteurs l’ont avancé.

L’œil trop convexe, ou myope, et l’œil trop plat, ou presbyte, rendent le cheval ombrageux et indécis.

L’œil vairon, chez lequel l’ouverture pupillaire est entourée d’une zone blanchâtre, ne nuit pas à la vision.

Les yeux inégaux sont généralement l’indice d’une maladie ancienne (fluxion périodique, par exemple).

Enfin, l’œil ne doit présenter aucune des affections désignées sous les noms de nuage (légère opalescence de la cornée), taie (opacité complète sur une étendue variable), de leucoma (cicatrice de la cornée), de cataracte (opacité complète ou partielle du cristallin; très grave), de glaucome (coloration verdâtre de l’humeur vitrée; grave), d’amaurose (paralysie de la rétine et de la pupille rendant le cheval borgne ou aveugle), d’hydropisie (hyperformation de l’humeur aqueuse), de fluxion périodique (inflammation périodique de l’œil; grave), d’ophthalmie simple (inflammation de la muqueuse conjonctive).

Manière d’examiner l’œil. — Dans un endroit un peu sombre, l’œil est beaucoup plus facile à examiner; on aperçoit mieux le fond de l’organe, dont la pupille est alors dilatée (à moins toutefois que l’œil soit atteint d’amaurose). Aussi, doit-on, autant que possible, examiner les yeux dans l’écurie ou sous un hangar, à quelque distance du jour.

Nous ne saurions mieux faire, à ce propos, que de reproduire les indications si claires et si précises de Bourgelat: «Si je veux examiner les yeux d’un cheval, dit-il, je le place à l’abri du grand jour, pour diminuer, jusqu’à un certain point, la quantité des rayons lumineux, et je le fais ranger de manière à m’opposer à la chute de ceux qui, tombant perpendiculairement, causeraient une confusion qui ne me permettrait plus de distinguer clairement les parties.

«Je fais attention encore à ce qu’aucun objet capable de changer la couleur naturelle de l’œil, en s’y peignant, ne soit voisin de l’abri que j’ai choisi; car il est bon de savoir que plusieurs maquignons, dans le dessein de déguiser les défauts des yeux des chevaux qu’ils vendent, ont le soin trompeur de faire blanchir le mur qui se trouve vis-à-vis la porte des écuries où il les font arrêter pour en soumettre les yeux à la critique des acheteurs().....»

Le cheval : extérieur, régions, pied, proportions, aplombs, allures, âge, aptitudes

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