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Fêtes et cérémonies

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Table des matières

Cliché

O. Guillon

A.D. H.S.

En 1793, on a planté l’arbre de la Liberté au Châble.

Le préfet du département du Mont Blanc invite les maires, en 1801, (19 messidor an IX) à célébrer l’anniversaire du 14 juillet 1789.

Sa Majesté Charles Albert, roi de Sardaigne, et sa suite ont traversé Le Châble en 1834. Un arc de triomphe a été construit à l’entrée du village par M. Mollot, employé du Génie de Saint-Julien, pour un coût de 10,45 L.

1851: Institution de la fête du Statut.

Le 29 avril 1853, une somme de 25 livres a été inscrite au budget de cette même année pour la célébration de la fête du Statut du deuxième dimanche de mai. L’intendant général laisse toute latitude au conseil pour l’emploi de cette somme, soit en réjouissances publiques, soit à des secours pour les pauvres. Les intempéries de cette saison laissaient présager une récolte peu abondante. Beaucoup d’habitants étaient déjà dans une situation proche de la misère. On décida de consacrer cette somme au secours des plus démunis.

Le 1er juin 1854, le conseil communal vote une dépense de 25 livres pour célébrer la fête du Statut, soit:

– 6 livres pour achat de poudre pour annoncer la célébration de la fête au bruit des détonations des boîtes;

– 19 L pour distribution de pain aux familles les plus pauvres de l’endroit.

Le 10 février 1859, il décide l’achat de onze boîtes pour la section du Châble, pour un coût de 68,30 L.

En juillet, de petites festivités eurent lieu à l’occasion des victoires de Magenta et Solférino (24 juin 1859) par les Alliés (armées sarde et française) sur les Autrichiens .

Le passage des Altesses

Le 13 août, le syndic est informé du prochain passage de Leurs Altesses par M. l’intendant général.

Leurs Altesses, le prince de Piémont et le duc d’Aoste devant partir d’Annecy dans l’après-midi du mardi 16 courant pour se rendre à Genève, le soussigné a décidé que MM. les syndics des communes qui voisinent le parcours de la route royale devraient se trouver ceints de leur écharpe, à la tête de leur conseil communal sur des points désignés de la route pour acclamer les Augustes voyageurs à leur passage. Conséquemment le soussigné prie monsieur le syndic de Beaumont de vouloir bien se trouver au Châble vers les 4 heures de l’après-midi du jour indiqué ci-dessus, revêtu de ses insignes, en ayant avec lui tous les membres du conseil communal.

Monsieur le syndic voudra bien en outre convoquer la garde nationale qui devra être rendue à la même heure au Châble en grande tenue avec ses officiers et tambours en tête. Elle se déploiera en bataille sur les bords de la route en avant du village, et à l’arrivée du cortège les tambours battront au champ et la troupe présentera les armes.

Le soussigné compte sur l’empressement de MM. les syndics pour témoigner par sa présence de son dévouement et de ses sympathies pour les Augustes rejetons de l’Illustre maison de Savoie.

Pour la circonstance, un arc de triomphe avait été construit à l’entrée du village. La garde nationale est alignée de part et d’autre de la route près de l’arc, où se trouvent le syndic et le conseil communal. A l’écart se tient la population. Dès que le cortège est apparu, les boîtes tonnent et leur écho se répercute au loin. A l’arrivée des princes, la garde, sous le commandement du capitaine François Taponier, présente les armes. Les tambours battent “aux champs”. M. le syndic salue Leurs Altesses qui répondent. Puis le cortège reprend la route pour Genève.

Le 20 août, M. l’intendant général envoie, par lettre, un témoignage de satisfaction au syndic pour l’accueil qui a été réservé à Leurs Altesses.

Le zèle et l’empressement que vous avez eu à vous poster vous, votre conseil et la garde nationale lors du passage des Princes me fait éprouver le besoin de vous en témoigner toute ma satisfaction. J’éprouve également le même besoin à l’égard de la milice qui a été si admirable pour sa bonne tenue et sa discipline. Je vous prie, par conséquent, M. le syndic, de vouloir bien le lui témoigner de ma part en lui communiquant la présente. Je suis persuadé que Leurs Altesses Royales conserveront un souvenir durable des témoignages d’amour et de sympathie que leur ont montrés partout sur leur passage les populations si dévouées de ce pays.

Voici le coût de cette furtive traversée de notre commune:


Une visite épiscopale à l’occasion de la confirmation (5-6 juillet 1866).


La paroisse est en fête! Au Châble, les habitants ont dressé un arc de triomphe et décoré le village de feuillages, sapins et guirlandes; il en est de même à Jussy et à Beaumont.

Monseigneur Magnin, évêque d’Annecy, arrive au Châble le 5 juillet à 6 heures du soir. Il est reçu par le conseil municipal et complimenté par le maire Jérémie Girod. Puis par une pluie “à ciel ouvert”, il gagne le chef-lieu où l’attendait la population; à l’entrée du village, une quarantaine de petites filles, toutes de blanc vêtues et portant des oriflammes, ont entouré la voiture de Sa Grandeur.

Pendant que les “boîtes” tonnaient et au son des cloches, Monseigneur est arrivé en traversant la route et les alentours de l’église garnis de sapins et de guirlandes; ensuite il a visité l’église, trouvant le tout propre mais non riche... Puis M. le curé lui a montré l’état moral de la paroisse qui était loin d’être satisfaisant.

Le lendemain, cérémonie de la confirmation aux enfants... Monseigneur et sa suite sont repartis vers les quatre heures du soir.

En 1884, une somme de 30 F est votée par le conseil municipal pour célébrer dignement la fête nationale du 14 juillet. Notons que depuis, facilité par la constitution de la Fanfare, de nombreuses fêtes sont organisées par cette société au Châble. Il en sera de même à Beaumont deux ans plus tard avec la constitution de la Société Chorale. Nous en parlons dans le chapitre «Sociétés».

La fête patronale se déroule le dernier dimanche de décembre, saint Etienne étant le patron de la paroisse. Cette fête devint la “vogue”. Dans les années 1880, Le Châble, en raison de la date tombant en période hivernale, décida de “faire la vogue” le premier dimanche du mois d’août, puis le dernier dimanche de juillet. Beaumont continua la tradition.

5 mai 1889: la commune de Beaumont commémore le centenaire du 5 mai 1789, date de l’ouverture des Etats généraux qui préludèrent à la Révolution française. Un crédit de 40 F est voté par le conseil municipal, ainsi réparti: 10 F pour l’achat de poudre pour les salves d’artillerie ; 20 F pour distribuer des secours aux malades et indigents; 10 F pour l’illumination des bâtiments des deux écoles.

Anniversaires des annexions de la Savoie à la France

Quoique ce ne soit pas une fête, nous pensons utile de rappeler un événement auquel s’est associé, modestement il est vrai, la commune par la voix du conseil municipal. Pour commémorer l’annexion de la Savoie à la France en 1792, le conseil général de notre département a décidé la construction, à Reignier, d’un asile de vieillards . Il est demandé à chaque commune de verser son obole. Nous citons ci-après la délibération prise le 15 février 1891:

A l’unanimité, s’associe entièrement et de grand cœur aux intentions du conseil général de fêter dignement l’annexion de la Savoie à la France et de perpétuer le souvenir de ce grand événement par l’érection d’un asile de vieillards et incurables, d’autant plus que c’est joindre habilement l’utile à l’agréable. Vote à cet effet une somme de 100 F à prendre sur le budget de la commune, tout en regrettant de ne pouvoir mieux faire pour le moment.

A l’occasion du cinquantenaire de l’annexion de la Savoie à la France, le président de la République, A. Fallières, a effectué un voyage à travers les deux départements. En raison de l’amitié qui avait lié le sénateur Folliet au président, celui-ci avait tenu à saluer la veuve du sénateur, ce qui valut à notre village l’honneur d’accueillir le premier personnage de l’Etat, le mardi 6 septembre 1910. Il était accompagné notamment de MM. Gaston Doumergue , ministre de l’Instruction publique, du général Brun, ministre de la Guerre. Nous donnons in extenso la relation de cette visite, faite par Le Cultivateur Savoyard du 8 septembre 1910.

M. le Président de la République, au cours de son voyage en Savoie, s’est arrêté mardi 6 septembre au Châble pour saluer la veuve de son ami le regretté sénateur Folliet. En prévision de cette visite, les habitants si républicains de cette localité avaient tenu à faire au chef de l’Etat une digne réception. Aussi la route nationale, qui traverse l’agglomération, était-elle bordée de sapins dans les branches desquels étaient piquées des fleurs multicolores; de nombreuses guirlandes de buis agrémentées de dalhias de toutes nuances, rendaient le pavoisement encore plus coquet. Les couleurs nationales avaient été arborées à toutes les fenêtres, à tous les balcons . Dans la cour précédant la maison de Madame Folliet, des plantes vertes avaient été rangées avec art par M. Tapponnier, le fleuriste du Châble bien connu.

Le cortège officiel arrive à neuf heures du matin. Tandis que la fanfare du Châble joue la Marseillaise, les pompiers rendent les honneurs. M. Fallières descend de son automobile. Il est reçu par M. Girod, maire, entouré de son conseil municipal. M. le Maire souhaite la bienvenue au Président et lui dit combien les habitants du Châble et de Beaumont sont fiers de l’honneur qui leur est fait. Puis le Chef de l’Etat s’avance vers Madame Folliet, dont l’émotion est à peine contenue, et lui serre la main.

Au moment où il remonte en automobile, trois gracieuses jeunes filles offrent à M. Fallières de magnifiques bouquets tandis que la fanfare attaque les premières mesures des Allobroges.

Inauguration du Monument aux Morts de la Guerre 1914-1918

La Première Guerre mondiale a été particulièrement meurtrière; trente-neuf enfants de la commune sont morts pendant les cinquante-deux mois que durèrent ce conflit. Quelle somme de souffrances endurèrent ces soldats dans les zones de combats! Que devait être l’agonie des mourants, loin des leurs? Quelques-uns ont été ramenés au cimetière communal; la plupart reposent dans les cimetières militaires dans les Vosges, à Verdun, en Champagne, en Artois. D’autres ont été portés disparus, ensevelis sous les bombardements.

Notre commune, comme toutes les communes de France, se devait de perpétuer leur mémoire. Un comité s’est constitué sous la présidence du maire dès 1919. Une souscription est lancée à l’aide de bulletins remis à tous les habitants et envoyés aux personnes originaires de la commune. Une somme de 10 500 F sera ainsi recueillie.

Le conseil municipal, en accord avec le comité, décide d’ériger un monument dans la cour de l’école du Châble, un autre, plus petit au cimetière et une plaque dans la salle de mairie. MM. Anthonioz Frères, marbriers à Carouge et Evian, sont pressentis pour construire ces monuments et remettront quatre plans différents.

Le choix étant fait, un devis s’élevant à la somme de 17 500 F est remis au maire. Le conseil municipal approuve et décide que le complément du financement sera assuré par les ressources communales. Le conseil municipal prie le gouvernement d’autoriser l’érection des deux monuments et de la plaque. Le monument du cimetière sera livré en août 1920, celui du Châble en décembre.

L’entreprise Clavenna, de la Croix de Rozon, exécute courant 1921 les travaux préparatoires (terrassements, maçonnerie) pour un coût de 2149,70 F. L’entreprise Anthonioz construit, par l’assemblage des dix pièces d’un poids total de 15 000 kilos, le monument du Châble, puis édifie celui du cimetière. Tout est prêt pour l’inauguration fixée au dimanche 17 juillet 1921.

Cette cérémonie empreinte de recueillement s’est déroulée avec le concours d’une assistance particulièrement nombreuse; témoignage de souvenir des disparus et de sympathie envers les familles des victimes de la longue et cruelle épreuve que fut cette guerre.

En voici le compte-rendu dans Le Cultivateur Savoyard du 21 juillet.

C’est dimanche dernier qu’a eu lieu au Châble-Beaumont l’inauguration du Monument élevé à la mémoire des quarante héros de la commune de Beaumont morts pour la Patrie. Une foule nombreuse assistait à cette belle cérémonie.

Parmi les notabilités, nous avons pu remarquer: MM. Fernand David, sénateur, ancien ministre; Henri Girod, maire de Beaumont; Chautemps, Lachenal, Lachat, maires de Valleiry, Neydens et Présilly; Rosay, président de la Section des Mutilés de Saint-Julien.


Le cortège formé des enfants des Ecoles, de la Compagnie des Sapeurs-Pompiers, de la Fanfare du Châble, de la Section des Mutilés de Saint-Julien avec son drapeau, des familles des disparus et des autorités, se rendit au pied du monument érigé près du bâtiment scolaire.

La remise du Monument à M. le Maire de Beaumont fut faite par M. Corajoud, trésorier du Comité. Mlle Claire Dubosson fit ensuite l’appel des Morts et le jeune Tissot, écolier, a déclamé «Aux Morts pour la Patrie» de Victor Hugo.

M. Henri Girod, maire, ainsi que M. Fernand David, sénateur, prononcèrent des discours patriotiques qui furent très applaudis. Enfin M. Rosay, président des mutilés, apporta le salut de ces derniers à leurs frères d’armes tombés pour “la cause du Droit et l’Honneur de la Patrie”.

Cependant, une note discordante interviendra le 29 septembre 1921 par une lettre du ministère de l’Intérieur au préfet, transmise au maire par le sous-préfet le 12 octobre, dont voici la teneur:

Vous m’avez transmis le dossier du projet d’érection de Monument aux Morts et d’apposition d’une plaque commémorative présenté par le maire de Beaumont. Cette plaque commémorative, qui doit être apposée dans la grande salle de la mairie, est ornée d’un emblème religieux. Cette ornementation est en contradiction avec les dispositions de l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905. Je vous prie d’appeler l’attention de la municipalité intéressée et lui demander de modifier le projet présenté.

Pour le ministre de l’Intérieur, le directeur.

Après discussion, le conseil municipal décide d’apposer cette plaque à l’église, en l’agrémentant d’un encadrement en marbre rose.

Les noms des victimes de la guerre de 1939-1945 seront gravés sur des plaques scellées en 1947 sur les deux monuments ainsi qu’à l’église et inaugurées le 15 août par le sous-préfet Henri Baud. Le cortège, parti du Châble vers Beaumont, sera escorté par la fanfare, les pompiers, les enfants des écoles et une foule nombreuse.

Le souvenir de Jérémie Mégevand

Le premier novembre 1928, sur la place de l’Eglise à Beaumont, une émouvante cérémonie s’est déroulée à l’occasion de la remise d’une plaque à la municipalité , en souvenir de la mort héroïque de Jérémie Mégevand, gendarme, qui rejoignait son nouveau poste au Tonkin à bord du paquebot Cap Lay. Ce dernier fit naufrage en 1928 en baie d’Along, proche du port de Haïphong, terminus de la ligne. Jérémie, après avoir sauvé plusieurs personnes, s’est noyé en allant au secours d’autres passagers.

Le capitaine de gendarmerie Raffort-Duretet, commandant la compagnie de Saint-Julien, retraça la carrière de Jérémie Mégevand et évoqua les circonstances de sa mort.

La Fête des Pompiers de 1896

Grâce aux archives de la compagnie, nous pouvons faire la relation de cette fête qui s’est déroulée le dimanche 9 août 1896.

Bien évidemment, un banquet est prévu. Le menu est composé au préalable par le conseil d’administration puis mis en concurrence auprès des restaurateurs du village. Ainsi pour cette fête, M. Borgel fit la soumission la moins élevée avec 2,50 F par repas, vin non compris.

La fête débuta le samedi soir par la retraite aux flambeaux. Le dimanche matin, à 9 heures, la compagnie fut passée en revue. A 11 heures fut servi le vin d’honneur offert par le sénateur Folliet. A midi, dans la remise Girod, le banquet fut égayé par de nombreuses chansons et par un discours prononcé par le sénateur. Le vin avait été offert par les officiers de la compagnie.

A l’issue du repas, chaque pompier rejoignit le poste que les officiers lui avaient assigné pour assurer la bonne réussite de cette fête. Cette dernière se poursuivit par un concours de tir à la carabine Buffalo-Stand, ouvert à tous. Le soir furent organisés un feu d’artifice et un bal.

La Fête des Pompiers en 1938

Le Cultivateur Savoyard dans son numéro du 18 août 1938, relate la fête des pompiers qui avait eu lieu le 14 août.

Le coquet village du Châble était en liesse. La compagnie des sapeurs-pompiers avait organisé sa fête, renouant ainsi une vieille tradition, perdue depuis la guerre. Elle s’est déroulée selon le programme établi.

10 h. 30, la compagnie est rassemblée sur la place publique avec, à ses côtés, la Fanfare du Châble. On note également la présence d’un officier de la compagnie de Présilly et du lieutenant commandant celle de Collonges-sous-Salève. Après les sonneries réglementaires, M. le Maire de Beaumont remet à trois sapeurs la médaille d’argent, juste récompense de 25 ans de présence à la compagnie, puis vin d’honneur offert par la municipalité. Ensuite, le cortège se forme pour se rendre au Monument aux Morts de la guerre, où une superbe gerbe de fleurs est déposée par le jeune capitaine commandant la compagnie, pendant l’exécution de la Marseillaise par la Fanfare; puis c’est le défilé à travers le village au son d’entraînants pas redoublés.

A midi trente, tout le monde se retrouve à la Salle des Fêtes pour savourer le délicieux repas servi par le restaurant Grandchamp. Au dessert des discours furent prononcés par le capitaine du Châble, le président de la Fanfare, le lieutenant de Collonges et le maire de Beaumont qui présidait. Tous ont fait l’éloge de l’esprit de société qui règne chez les sapeurs pompiers; puis ce fut le tour des chanteurs. A 20 heures, le bal est ouvert, il fut très animé et se prolongea tard dans la nuit.

Le prix du banquet était de 15 F, vin compris.

Pour terminer, notons que la section de première intervention, avec un effectif de quinze hommes, qui a remplacé la compagnie de 45 hommes depuis 1955, est toujours très active.

Beaumont : Haute-Savoie : 1814-1940

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