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L’EXPOSITION ALPINISTE

Du Musée à l’exposition, il n’y a qu’un pas.

Parcourons donc, si vous le voulez bien, les rangs de l’exposition et, quand le compétent architecte Mangé nous aura fait passer la revue d’ensemble et de détail, peut-être trouverons-nous qu’elle ne fait point trop mauvaise figure.

Ses intelligents organisateurs ont essayé de réunir sous les yeux du touriste tout ce qui doit constituer son bagage en montagne, et non pas seulement son bagage matériel, son sac, ses guêtres, son alpenstock, ses souliers ferrés; mais son bagage intellectuel et artistique: l’album avec lequel il crayonnera un paysage, le baromètre avec lequel il se rendra compte des altitudes, la carte sur laquelle il reconnaîtra l’étape du jour ou celle du lendemain.

Et grâce au concours gracieux du Club Alpin suisse et de la plupart des sections du Club Alpin français, nous allons contempler les meilleurs modèles du bagage matériel, intellectuel et artistique de l’alpiniste.

L’exposition suisse dénote la haute expérience et l’esprit pratique de nos voisins en matière de courses. La section de Genève a établi au fond de la première galerie une tente du poids de 16 kil., sous laquelle quatre personnes peuvent reposer à l’aise: tout autour rayonnent les sacs et le plaid breveté d’Isenring, les batteries de cuisine portatives de Bordier, les instruments de physique de Bloch, la bibliothèque touristique et les cartes en relief de Georg et le panorama du Becca di nono, si artistement dessiné par A dams Reilly.

La Société des Touristes du Dauphiné, en bonne sœur, nous a envoyé ses modèles de refuge, ses carnets de guide, ses cartes de séjour et ses piolets perfectionnés.

Paris a tapissé les murs des magnifiques photographies prises à l’île Saint-Paul, par Cazin, et dans les hautes régions par Neydens, par Beek, et des grands panoramas de Civiale, dont un, pris du Mont-Joli, à 2,670 mètres, nous permet de contempler le massif du Mont-Blanc et ses tributaires dans leur développement majestueux.

L’éditeur Baudry a exposé la magnifique carte de Viollet-Leduc, représentant, sous les traits les plus exacts et les couleurs les plus séduisantes, ce même massif éclairé comme il se présente dans la nature: cette carte, à l’échelle de 1/40,000 et le volume qui l’accompagne font le plus grand honneur à l’auteur et à l’éditeur.

Lafontaine, l’opticien du Palais-Royal, a organisé, avec tout l’art parisien, un Comptoir du touriste, où sacs, gourdes, cordes, lunettes, lorgnettes, baromètres, thermomètres, boussoles, rien ne manque, et d’où l’on peut sortir armé de pied en cap pour une expédition au Mont-Blanc. Deyrolle y a joint un joli modèle de scénographe donnant, d’après les épreuves, de bonnes photographies de la grandeur des cartes-album.

Lyon, la reine de l’industrie, expose son foulard original, aux armes du Club, qui est l’événement, ou plutôt la coiffure du jour, un piolet de Raphaël Benoist, trois appareils photographiques fort ingénieux, de Carpentier, un relief réduit des Alpes, du professeur Aniel, et les cartes de Berlioux.

Marseille est représentée par les délicieuses aquarelles d’Antony Régnier.

Clermont-Ferrand, par une carte remarquable du Puy-de-Dôme et des cônes volcaniques voisins, due à M. Vimont, le secrétaire général de la section d’Auvergne.

Nancy, — l’ancienne capitale de ce beau pays de Lorraine que tant de points d’affinité rapprochent de la Savoie, et dont le souvenir est cher à l’auteur de ces lignes, — Nancy fait très bonne figure avec ses sacs de Rebattet, de la section Vosgienne, sacs qui joignent à l’avantage de l’ampleur et de la solidité celui d’une modération excessive de prix (grand sac de toile à 13 fr.; en tissus caoutchouctés: 18 fr.).

Et voici l’industrie savoyarde!

Chambéry, avec son sac nouveau modèle construit à Milan, sur les indications du panoramiste Bossoli; avec le relief en bronze de l’Etna, la gourde à enveloppe métallique et réfrigérante et surtout les deux superbes reliefs en plâtre, de Drivet, l’un représentant le massif du Mont-Blanc, l’autre le bassin du lac du Bourget: œuvres remarquables au double point de vue de l’exactitude et des procédés de coloration qui font ressortir avec une grande vérité la nature des terrains et des roches;

Rumilly, avec le paysage du Val de Fier, les fleurs et les fruits de son peintre aimé, Johannès Rubellin, un artiste auquel nous souhaitons un succès égal à sa modestie et au plaisir que nous éprouvons à croquer ses productions si naturelles et si bien groupées;

Chamonix, avec les piolets solides et légers d’Adolphe Simond, les collections minérales, les herbiers et les presses botaniques de Venance Payot;

Annecy enfin, avec la ferblanterie de Baratta, les cartes et les classiques savoyards, de Lhoste, le filtre, fort utile, de Poulet, trois remarquables paysages à l’huile de Cabaud, représentant la vallée de Thônes, le lac d’Annecy et un panorama du Semnoz, frappant de vérité.

En somme, exposition variée, arsenal instructif, presque un coup de maître... pour un coup d’essai...

Trois jours en Savoie. Congrès des clubs alpins à Annecy (août 1876)

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