Читать книгу Amélie Gex: un poète savoyard - François Vermale - Страница 9
ОглавлениеAMÉLIE GEX FIANCÉE
(1856)
AVEC ses qualités de cœur et d’esprit, la situation de son père, l’héritage de sa mère, Amélie Gex, à vingt ans, était ce que l’on appelait alors un «bon parti». Les demandes en mariage affluèrent; mais son père renvoyait les prétendants en disant que sa fille n’avait pas de santé, qu’elle mourrait poitrinaire, etc. Cependant Amélie eut occasion de rencontrer et de connaître la famille Eyraud, laquelle habitait de l’autre côté de l’Isère le village de Barraux, dont on aperçoit, des croisées de Villard-Martin, le fort du même nom, célèbre dans l’histoire du Dauphiné et de la Savoie.
Ernest Eyraud, un des fils, qui était garde-forestier, s’éprit d’Amélie et la fit demander en mariage par sa mère. «Je ne sais comment, nous écrit Mme Landriani, on obtint le consentement du père? Le jeune homme, simple et bon comme elle, plut à Amélie. Elle se fiança avec lui avant son départ pour la Bretagne où il était en service. Malheureusement, quelques mois plus tard, Ernest Eyraud mourut d’une maladie de cœur (12 décembre 1857).
«Amélie Gex fut très affligée de cette mort, car elle aimait ce jeune homme et en était vraiment et ardemment aimée. C’est ce sentiment et la douleur de cette mort qui poussèrent Amélie à tenter les expériences spirites qui étaient alors à leurs premières révélations. Et, comme elle excellait en tout, elle fut heureuse dans ses expériences et entretint, avec l’âme de son fiancé et de sa mère à elle, une correspondance suivie et volumineuse, qui, si elle avait été conservée, ne serait peut-être pas sans intérêt aujourd’hui. Ce furent ses exercices et ses chagrins qui provoquèrent cette maladie nerveuse — la danse de Saint-Guy — qui l’obligea à aller, à 22 ans, aux bains de Divonne pour se soumettre au traitement de l’hydrothérapie dans un établissement dirigé par M. le docteur Vidard.»