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LETTRE CCCLVI

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À M. BANKES

Ravenne, 19 février 1820.

«J'ai ici une chambre pour vous dans ma maison comme à Venise, si vous jugez à propos d'en faire usage; mais ne vous attendez pas à trouver la même enfilade de salles tapissées. Ni les dangers, ni les chaleurs tropicales ne vous ont jamais empêché de pénétrer partout où vous aviez résolu d'aller; et pourquoi la neige le ferait-elle aujourd'hui? – La neige italienne! – fi donc! – Ainsi, je vous en prie, venez. Le coeur de Tita soupire après vous, et peut-être après vos grands écus d'argent; et votre camarade de jeux, le singe, est seul et inconsolable.

»J'ai oublié si vous admirez ou tolérez les cheveux rouges, en sorte que j'ai peur de vous montrer ce qui m'approche et m'environne dans cette ville. Venez néanmoins, – vous pourrez faire à Dante une visite du matin, et je réponds que Théodore et Honoria seront heureux de vous voir dans la forêt voisine. Nous aussi, Goths de Ravenne, nous espérons que vous ne mépriserez pas notre archi-Goth Théodoric. Je devrai laisser ces illustres personnages vous faire les honneurs de la première moitié du jour, vu que je n'en ai point du tout ma part, – l'alouette qui me tire de mon sommeil étant oiseau d'après-midi. Mais je revendique vos soirées, et tout ce que vous pourrez me donner de vos nuits. – Eh bien! vous me trouverez mangeant de la viande, comme vous-même ou tout autre cannibale, excepté le vendredi. De plus, j'ai dans mon pupitre de nouveaux chants (et je les donne au diable) de ce que le lecteur bénévole, M. S***, appelle contes de carrefour, et j'ai une légère intention de vous les confier pour les faire passer en Angleterre; seulement je dois d'abord couper les deux chants susdits en trois, parce que je suis devenu vil et mercenaire, et que c'est un mauvais précédent à laisser à mon Mécène Murray, que de lui faire retirer de son argent un trop gros bénéfice. Je suis aussi occupé par Pulci, – je le traduis; – je traduis servilement, stance par stance, et vers par vers, – deux octaves par nuit, – même tâche qu'à Venise.

»Voudrez-vous passer chez votre banquier, à Bologne, et lui demander quelques lettres qu'il a pour moi, et les brûler? – Ou bien je le ferai, – ainsi ne les brûlez pas, mais apportez-les, et croyez-moi toujours,

»votre très-affectionné, etc.

»P. S. Je désire particulièrement entendre de votre bouche quelque chose sur Chypre; – ainsi, je vous en prie, rappelez-vous tout ce que vous pourrez là-dessus. – Bonsoir.»

Œuvres complètes de lord Byron, Tome 12

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