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LETTRE CVIII

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À M. MURRAY

Cheltenham, 14 septembre 1812.

«Les paquets contenaient des lettres et des pièces de vers, tout cela, à une exception près, anonyme et flatteur, et marquant beaucoup d'inquiétude pour ma conversion de certaines hérésies dans lesquelles mes honnêtes correspondans pensent que je suis tombé. Les livres sont des présens tendant aussi à ma conversion: la Connaissance du christianisme et le Bioscope ou Cadran solaire de la vie religieuse expliquée. Je vous prie de vouloir bien vous charger de mes remerciemens envers l'auteur du premier de ces ouvrages (Cadell, libraire), pour sa lettre, son cadeau et surtout sa bonne intention. Le Bioscope contenait une pièce de vers manuscrite. Je ne sais de qui; mais certainement de quelqu'un qui a l'habitude d'écrire et d'écrire bien. Je ne sais point si c'est l'auteur du Bioscope qui y était joint; mais qui que ce soit, si vous pouvez le découvrir, remerciez-le pour moi de tout mon cœur. Les autres lettres étaient des lettres de dames, par qui je ne demande pas mieux que de me laisser convertir; si je puis parvenir à les connaître, et qu'elles soient jeunes, comme elles prétendent l'être, je serais charmé de les convaincre de ma dévotion. J'ai reçu aussi une lettre de M. Walpole sur les affaires de ce monde, et j'y ai répondu.

»Ainsi vous voilà l'éditeur de Lucien? On me promet une entrevue avec lui; je vous demanderai, je crois, une lettre d'introduction pour lui, puisque les dieux l'ont rendu poétique. De qui cette lettre pourrait-elle mieux venir que de son éditeur et du mien? N'est-ce pas une trahison à vous d'avoir affaire à l'un des alliés du grand ennemi, comme le Morning-Post appelle son frère?

»Et mon livre sur la diète et le régime, ou est-il? Je suis impatient de lire le Rokeby de Scott: envoyez-moi le premier exemplaire. L'Anti-Jacobin Review est très-bien écrite; elle n'est point du tout inférieure au Quarterly, et certainement elle a cet avantage d'être un peu moins innocente. En parlant de cela, avez-vous rassemblé mes livres? J'ai besoin de toutes les Revues, au moins des Revues critiques, trimestrielles et mensuelles, etc., portugaises et anglaises, extraites et reliées en un seul volume pour mes vieux jours. Mettez en ordre, je vous prie, mes livres en langue romaïque; redemandez à Hobhouse les volumes que je lui ai prêtés: il les a eus assez long-tems. S'il arrive quelque chose, faites-moi l'amitié de m'écrire un mot: nous serons plus proches voisins cet hiver.

»P. S. On s'est adressé à moi pour écrire le discours d'ouverture de Drury-Lane; mais dès que j'entendis parler de concours, je renonçai à lutter contre Grub-Street tout entier, et jetai au feu quelques vers que j'avais ébauchés! Je l'ai fait par respect pour vous, bien certain que vous mettriez à la porte celui de vos auteurs qui s'aviserait de concourir avec ce ramas de méchans écrivains. Il n'y aurait pas eu de gloire dans le triomphe, et la défaite eût été ignoblement honteuse. Je me serais étouffé, comme Otway, avec un pain de quatre livres 27. Ainsi rappelez-vous bien que je n'ai eu, et que je n'ai rien démêler avec ce prologue; je vous en donne ma parole d'honneur

Note 27: (retour) L'illustre auteur de Venice Preserved (le Manlius du répertoire français) s'étouffa en mangeant avec trop d'avidité un pain de quatre livres encore chaud que l'on venait de lui donner par charité. On sait qu'il languissait dans une affreuse misère.(N. du Tr.)

Œuvres complètes de lord Byron, Tome 10

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