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ОглавлениеL’hygiène aux temps préhistoriques
On est convenu de dire que la médecine est aussi vieille que le monde, ne pourrait-on pas en dire autant de l’hygiène!
Les hommes primitifs avaient assurément leur hygiène, fruste sans doute, mais dont les découvertes de l’archéologie préhistorique nous permettent de nous faire idée. Le soin qu’ils prenaient relativement au choix de l’emplacement des villes et le souci que leur causait l’ensevelissement des morts, dont la science nous a transmis les divers modes, ne sont-ils pas là pour l’attester!
Dès le début, les hommes éprouvèrent la nécessité de se grouper pour vivre en commun, ce n’est pas seulement parce que l’espèce humaine est essentiellement sociable, mais aussi parce qu’un instinct de sécurité les poussait à se protéger mutuellement.
Du jour où ces tribus ou collectivités cessèrent de vivre en nomades sous la tente pour se construire des abris fixes, la ville fut fondée.
Il est logique de supposer avec Bertin-Sans, que les premiers cadavres humains durent être abandonnés sur le sol, recouverts de branchages. Mais on peut penser aussi que les exhalaisons qui se dégageaient de ces cadavres, ou le danger qu’ils présentaient, en attirant les bêtes féroces près du campement, amenèrent les survivants à leur donner une sépulture. Celle-ci, probablement sous l’influence des croyances religieuses, et aussi pour répondre aux besoins de l’hygiène, prit des formes diverses. Les cadavres primitivement déposés dans des grottes funéraires comme celles d’Aurignac, de Cro-Magnon, de Solutré, etc... pendant la Période Glaciaire, furent, à l’époque de la Pierre Polie, placés dans des Tumuli, dont les Dolmens et les Menhirs de la Bretagne comme les Cromlechs du Danemark et de la Suède ne sont que des variantes. Dans la suite on demanda au feu des garanties contre les exhalaisons méphitiques et Valdemar Smith put constater dans les Dolmens du Danemark les traces du feu qui y avait été allumé. Plus tard enfin, à l’âge du Bronze, puis du Fer, les dépouilles mortelles tour à tour inhumées et incinérées furent finalement renfermées dans des urnes.