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ОглавлениеL’Hygiène depuis l’invasion des Barbares jusqu’à la Renaissance.
Tandis que Rome se meurt dans l’opulence et les plaisirs, les idées chrétiennes se répandent dans l’Empire et par une sorte de réaction, substituent le souci de sauver l’âme à toute préoccupation matérielle.
Ainsi donc, au moment où les Barbares se précipitaient sur l’Occident saccageant tout sur leur passage, le monde chrétien pas plus que le monde païen n’était en état de leur résister: Le premier, regardant le fléau comme une punition du ciel, ne songeait qu’à s’y soumettre. Le second, trop dépravé et trop corrompu, était incapable du moindre effort pour s’opposer au flot destructeur qui se répandait sur l’Empire romain.
Les premiers chrétiens continuèrent l’œuvre de destruction commencée par les Barbares S’ils brisèrent un grand nombre de statues, ce qui est regrettable au point de vue de l’art, ils n’hésitèrent pas non plus à démolir, pour le plus grand préjudice de l’hygiène, les Thermes et même les Aqueducs qui leur offraient des matériaux tout préparés pour construire leurs églises. Bon nombre de villes se virent ainsi privées de l’eau pure qui les alimentait au temps de l’Empire romain et furent réduites à n’avoir plus qu’une quantité d’eau insuffisante et la plupart du temps polluée.
On en arriva cependant à souffrir tellement de la souillure des eaux que le roi Dagobert s’en émut et promulgua en 630 une ordonnance qui punissait d’une amende de six sols quiconque troublait ou altérait l’eau d’un puits.
Les seuls traités d’hygiène se résument dans les Capitulaires de Charlemagne qui ne sont qu’un vestige de la civilisation romaine; les ouvrages d’Arnauld et Villeneuve (1350) et les préceptes de l’École de Salerne qui constituent comme un recueil d’hygiène en vers latins. Parmi les rares travaux exécutés nous citerons: l’aqueduc du Pré-Saint-Gervais qui alimentait. la fontaine de ce nom et l’aqueduc de Belle ville. Mais ces travaux sont très inférieurs à ceux de l’époque romaine. «Philippe-Auguste, en achetant en 1182, la foire Saint-Laurent qui, alors appartenait au prieuré de Saint-Lazare, se réserva une partie des eaux du Pré-Saint-Gervais. » (Belgrand.)
Les deux fontaines des Halles et des Innocents (1274) étaient alimentées par l’eau du Pré-Saint-Gervais (Bonamy.)
En 1457 le Prévôt des échevins de Paris répara une partie de l’aqueduc de Belleville ainsi qu’en fait foi une inscription trouvée sur un regard; mais il faut reconnaître que ces deux aqueducs sont des exceptions.
Pour tout égout, la plupart des villes n’avaient que leurs ruisseaux, bien qu’elles en possédassent, remontant à l’époque gallo-romaine, qu’il aurait été le plus souvent facile de réparer, mais comme ils s’étaient obstrués, on avait fini avec le temps par perdre la notion non seulement de leur tracé, mais même de leur existence.