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ÉPÉE DE CHARLEMAGNE

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Longueur de l’arme dans le fourreau..... 1m,000.

La poignée de l’épée, l’étui du fourreau & la boucle du ceinturon sont d’or.

Les deux grosses pierres, de forme ovale & taillées en cabochons, sont des saphirs pâles: l’un décore la plaque de la boucle, l’autre est au milieu de l’étui du fourreau; au-dessus de ce gros saphir est une topaze taillée, & au-dessous une autre topaze polie irrégulièrement. Ce sont quatre améthystes qui cantonnent le saphir, & les deux pierres posées en bas sont un grenat & un cristal de roche.

L’enlacement dont les courbes capricieuses s’enroulent & se déploient sur le pommeau de la poignée est composé de l’accouplement de deux oiseaux fabuleux du genre que les anciens ont nommé phénix, auquel ils ont prêté des vertus surnaturelles.

L’animal ciselé sur les extrémités des deux branches de la garde est un lion, mais un lion ailé tel que sont ceux qu’on voit sur les monuments asiatiques qui si souvent ont inspiré les artistes du moyen âge. Les yeux sont formés par des perles de lapis.

La fusée de la poignée (c’est la partie que saisit la main) est moderne; la plaque d’or losangée dont elle est revêtue a remplacé, au commencement de ce siècle, une ornementation de travail presque semblable, à cela près, que chaque losange contenait une fleur de lis ciselée. Ce manche, fleurdelisé, avait déjà été substitué à la fusée primitive, qui ne nous est connue par aucun dessin.

L’épée de Charlemagne était au nombre des ornements royaux qui, gardés dans le trésor de l’abbaye de Saint-Denis, n’en sortaient que pour servir au sacre & au couronnement des rois. Les relations des sacres la désignent toujours comme étant l’épée de Charlemagne, & Guillaume de Nangis, dans la vie du roi Philippe III, qui fut sacré à Reims l’an 1271, nous a dit quel était son nom: on la nommait Joyeuse. Le roi la recevait des mains de l’archevêque & la remettait au connétable qui la portait dans l’église pendant toute la durée du sacre &, après la cérémonie, de l’église au palais. Au sacre de Charles VI, ce fut Louis, frère du roi, âgé de dix ans, qui porta Joyeuse. Pendant toute la durée du sacre & couronnement de Napoléon Ier, l’épée du fondateur de la dynastie carlovingienne, la couronne impériale & le sceptre à son effigie ont été portés, y assistant sous le nom d’honneurs de Charlemagne, par trois maréchaux de l’empire.

Elle est aujourd’hui conservée dans le Musée des Souverains.

(N° 20 de notre notice, Antiquités carlovingiennes.)

MUSÉE DU LOUVRE.


Les gemmes et joyaux de la couronne

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