Читать книгу Siribeddi : mémoires d'un éléphant - Jacques Lermont - Страница 8
DANS LA RIVIÈRE
ОглавлениеLe bain joue un grand rôle dans la vie des éléphants à l’état de liberté, c’est leur principale occupation nocturne, et non pas simplement une opération hygiénique accomplie en quelques minutes. Les élans et les gazelles, qui vivent aussi en troupeaux, viennent comme eux la nuit au bord des rivières; ils y boivent à leur soif, se reposent un peu et reprennent ensuite leurs courses vagabondes; les cerfs font de même; mais les buffles et les éléphants, ces derniers surtout, vivent dans l’eau pendant des heures.
Mme Mahala ne parvint pas sans peine à faire entrer Siribeddi dans la rivière. Cet élément mobile qui semblait se dérober sous lui le troublait au plus haut point. Après y avoir mis le bout de son pied, il s’était vite retiré et tous les raisonnements de sa maman étaient impuissants à le décider à renouveler sa tentative.
«Viens donc, lui criait son papa en secouant sa tête toute ruisselante d’eau, car il venait de faire un plongeon complet, viens donc, Siribeddi, qu’attends-tu pour nous suivre?»
Il s’obstinait à ne pas bouger, si bien que Mme Mahala se vit dans la nécessité de le punir. Quelques petits coups de trompe bien appliqués sur son dos, eurent raison de son entêtement.
«Qui aime bien châtie bien, murmurait sa mère en accomplissant ce devoir douloureux. Siribeddi, mon enfant, c’est la première fois que tu m’obliges à te donner le fouet, espérons que ce sera la dernière. Chacun des coups que je frappe sur toi me fait plus de mal qu’à toi-même.»
Bon gré mal gré, il dut se baigner; lorsqu’il eut surmonté son sentiment d’effroi, il fut forcé de convenir vis-à-vis de lui-même que sa maman avait eu raison d’employer ce moyen énergique au lieu de parlementer avec un petit entêté comme lui.
«C’est qu’il fait très bon ici, dit-il, après avoir imploré un pardon que son indulgente mère ne lui fit pas attendre, j’aurais eu bien tort de t’y laisser aller sans moi.»
Mme Mahala lui apprit alors la manière de boire en aspirant l’eau avec sa trompe. Jusque-là, pour boire le lait de sa maman, il n’avait eu besoin que d’ouvrir la bouche et de têter comme tous les autres jeunes animaux. Un petit cheval ou un petit chien ne s’y fût pas pris autrement. Je vous dis cela parce que certains naturalistes ont prétendu à tort que les bébés éléphants se servaient de leur trompe pour prendre le lait de leur maman, et le rejeter ensuite dans leur bouche.
Siribeddi n’était pas bête; il eut bientôt fait de comprendre qu’il fallait respirer fortement pour faire monter le liquide dans son grand nez et le lancer ensuite dans sa bouche. Il fit un peu le dégoûté pour boire de l’eau, parce que, en comparaison du lait, cela lui paraissait insipide. Rien ne l’amusait comme de rejeter cette eau au loin, et il essaya tant bien que mal de se donner des douches, comme il le voyait faire autour de lui. Cette petite pluie fine retombant sur la tête ou sur les épaules était très agréable. Quand Mme Mahala le trouva suffisamment rompu à cet exercice, elle jugea utile de passer à un autre.
«Regarde ton père, lui dit-elle, vois comme il nage bien; il faut lui demander de te donner une leçon.»
M. Jumbo était un nageur émérite; d’ailleurs ses pareils sont de première force dans cet art qu’ils pratiquent constamment. Il fit exécuter quelques mouvements à son fils, tout en déclarant que celui-ci était trop jeune pour arriver à quoi que ce fût de bon, ce qui ne l’empêcha pas de dire à la fin de la séance que Siribeddi avait des dispositions étonnantes.
Pendant ce temps de répit, Mme Mahala faisait sa toilette: elle se douchait en conscience des pieds à la tête, se roulait dans l’eau pour mieux se nettoyer, nageait, plongeait et paraissait encore plus heureuse que ses camarades, qui n’en avaient pas été privés comme elle pendant plusieurs jours.
Voyant cela, M. Jumbo retint son fils auprès de lui. Le ramenant sur la rive, il lui fit admirer les joutes auxquelles se livrait une partie de la tribu. C’était à qui nagerait le plus loin, le plus longtemps, à qui ramasserait au fond de la rivière une pierre ou un fruit lancé par le Grand-Chef. Quelquefois ils restaient plusieurs minutes sous l’eau avant de trouver l’objet qu’ils cherchaient, aussi fallait-il être excellent plongeur pour y réussir. La bande d’écoliers s’amusait aussi de son côté à s’éclabousser, à barboter dans les roseaux du bord de l’eau, et à danser, leurs trompes enlacées, comme les enfants qui dansent en rond en se donnant la main. Et c’étaient des rires et des cris de joie à n’en plus finir.
«Tu devrais aller jouer avec eux, Siribeddi, lui dit son papa.
— Je n’ose pas, ils sont trop grands, balbutia Siribeddi, ils me font peur.»
Mais M. Jumbo avait déjà fait signe au petit Yousouh, le fils d’un de ses amis. Yousouh fut auprès d’eux en un clin d’œil.
«Viens, dit-il à Siribeddi, on s’amuse bien mieux quand on n’est pas tout seul, viens, n’aie pas peur.»
Et il l’entraîna doucement.
Quel gentil petit camarade que Yousouh! si gai, si enjoué, si pétulant et en même temps si doux! En moins d’un quart d’heure, Siribeddi et lui étaient intimes. Qu’était devenue la timidité de Siribeddi? Il riait plus fort que les autres et aspergeait ses voisins avec une ardeur égale à la leur.
«Quelle bonne idée tu as eue de venir me chercher, dit-il à Yousouh, et que j’étais donc nigaud de me faire des monstres de vous tous.
— Alors tu ne nous repousseras plus comme autrefois quand nous irons demander à ta maman de te laisser jouer avec nous, lui demanda Yousouh. Je commençais vraiment à croire que tu avais un mauvais caractère, et pour un peu je me serais rangé à l’avis de Syamor qui prétendait qu’il était inutile de te faire des avances, puisque tu ne voulais pas y répondre.
— C’était bien ta faute, ajouta Syamor, comment pouvions-nous penser que tu étais aussi gentil quand nous te voyions toujours bouder?
— Il ne boudait pas, dit Yousouh, il n’était que timide; à présent qu’il nous connaît il sera toujours aimable. Je le prends sous ma protection. Nous sommes amis à la vie, à la mort, n’est-ce pas, Siribeddi?
LE MAITRE ÉTAIT LÀ, QUI VEILLAIT SUR SES ÉLÈVES. (P. 31.)
— Oh! oui,» répondit celui-ci, plein de reconnaissance.
Il était si ému qu’il en oublia les recommandations de sa maman et qu’il marcha dans l’eau, sa trompe abaissée au niveau de la rivière, ce qui fit qu’il but un coup, selon l’expression consacrée par les nageurs, en pareil cas.
«Fais donc attention à ce que tu fais, lui dit Yousouh, tandis qu’il toussait, suffoquait et frappait du pied, dans sa colère. Tu as oublié que notre trompe est faite pour respirer, mon ami; quand nous jouons dans l’eau, il faut la tenir élevée au-dessus de nos têtes et ne jamais la laisser pendre. Enfin, tu n’as pas grand mal, c’est l’essentiel. N’y pensons plus et amusons-nous.»
Le Maître était là, qui veillait sur ses élèves, rétablissant l’harmonie entre eux quand par hasard il survenait quelque dispute, et les empêchant de s’écarter. Il avait l’œil à tout; les parents étaient bien tranquilles sur le sort de leurs enfants lorsqu’ils le sentaient auprès d’eux.
«Qu’est-ce qui se passe? s’écria tout à coup Siribeddi en voyant une partie de jeu brusquement interrompue. Pourquoi revenons-nous sur la terre ferme? Il fait si bon dans le sable humide.»
Siribeddi s’adressait à Yousouh, qu’il ne quittait pas plus que son ombre.
«Le Maître a parlé, répondit celui-ci. Je ne sais pas ce qu’il veut, mais il faut obéir.
— Il a parlé, dis-tu! Je ne l’ai pas entendu.
— C’est que tu ne connais pas bien sa voix. Hâtons-nous; il est très bon, notre Maître, mais il exige de nous une obéissance absolue.»
Ils partirent au galop sous la conduite de leur maître et ne s’arrêtèrent que lorsqu’il s’arrêta lui-même. Les enfants comprirent alors pourquoi on les avait rappelés. Une seconde bande d’éléphants s’avançait vers la rivière. Moins nombreuse que la tribu des Longues-Queues, elle ne comptait guère qu’une trentaine d’individus.
«Je ne vois pas pourquoi nous ne sommes pas restés quand même, dit Siribeddi. La rivière me paraît assez grande pour tous.
— Ta maman ne t’a donc pas appris, lui répondit son ami, que les lois de notre tribu nous défendent de nous lier avec d’autres? Quant à ce qui concerne les grands, notre chef est sans inquiétude, mais l’un des petits pourrait étourdiment se mêler à ces nouveaux venus, et s’il en recevait quelque mauvais coup, ce serait la guerre déclarée entre eux et nous, une guerre terrible! Mieux vaut nous tenir à l’écart jusqu’à ce que les étrangers soient passés; en nous voyant installés ici, il n’est pas probable qu’ils y restent, ils préféreront remonter la rivière, car ils n’ont pas plus que nous envie de frayer avec des inconnus.»
En effet, le chef de la bande étrangère se contenta de saluer au passage le grand-chef des Longues-Queues. Il n’y avait pas d’hostilité entre eux, mais il n’y avait pas non plus de sympathie.
Un danger commun réunit à peine les diverses tribus d’éléphants; et lors même qu’il y a accord momentané entre elles pour combattre un ennemi, cet ennemi une fois vaincu elles se séparent aussitôt. C’est ce que Mme Mahala expliqua à son fils pendant le passage de cette autre bande. Dès qu’elle l’avait aperçue, elle s’était empressée de rejoindre son cher trésor pour le protéger en cas de besoin.
«Alors, dit Siribeddi, si l’un de ceux que nous voyons venait à se séparer de sa tribu pour une raison ou pour une autre, nous ne lui permettrions pas de demeurer parmi nous?
— Non, mon enfant.
— Pas même s’il était malade?
— Non; il n’a qu’à rester avec les siens; c’est à eux et non à nous de soigner leurs malades.
— S’il était égaré, nous ne le recevrions pas même quelques jours pour lui donner le temps de se guérir?»
Mme Mahala secoua négativement la tête.
«C’est cruel, s’écria son fils, et toi qui me disais, pas plus tard qu’hier, qu’il ne fallait faire souffrir aucun animal!
— Nos lois le veulent ainsi, mon chéri; tout étranger, tout inconnu peut être un ennemi, la prudence nous fait un devoir de ne pas nous exposer à des perfidies; nos anciens, plus sages que nous, ayant établi des lois, ce que nous avons de mieux à faire, c’est de nous y conformer. Un jour — je n’étais pas née encore, mais je l’ai entendu souvent raconter à ma grand’mère — un jour, notre chef se laissa fléchir. Il recueillit un jeune éléphant qui semblait épuisé et mourant de faim. Il l’accueillit en frère, le soigna et le guérit; il lui offrit même d’épouser une de ses filles afin de le fixer irrévocablement auprès de nous. Eh bien, cet être si cordialement reçu n’était qu’un perfide espion, un traître qui fit tomber notre tribu dans une embuscade. Ce fut miracle qu’elle n’y pérît pas tout entière. Mon grand-père y perdit la vie, et une foule d’autres avec lui. Le Grand-Chef jura qu’il ne se laisserait plus jamais prendre aux belles paroles de personne, pas même à celles d’anciens amis. «Désormais,
«dit-il, tout individu qui ne fera pas partie de notre tribu,
«ou même qui l’aura abandonnée, fût-ce pour quelques
«jours seulement, sera considéré comme notre ennemi et
«traité en conséquence.
— Est-ce possible? s’écria Siribeddi.
— Tant que nous sommes réunis, nous sommes solidaires les uns des autres et nous nous défendons mutuellement, mais du moment où l’un de nous s’est séparé de la tribu, il a perdu à tout jamais sa famille et ses amis.
— Mais c’est horrible!» s’écria Siribeddi.
Les idées s’éveillaient en foule dans sa petite cervelle.
«Alors, reprit-il, si moi, je m’égarais, ne fût-ce que pendant deux jours, le Grand-Chef te forcerait à ne pas me reconnaître?
— Tu ne peux pas te perdre, mon mignon, je te garde trop bien, et d’ailleurs comment vivrais-tu, même un jour sans moi? Tu n’es pas d’âge à te nourrir d’herbe. Mais nous parlons là de choses trop sérieuses. Va jouer et oublie-les, ou du moins, n’y songe que pour te rappeler que, quoi qu’il arrive, il ne faut pas t’éloigner de nous....»
Cependant la seconde bande d’éléphants avait poursuivi sa route, en quête d’un endroit solitaire, et les jeux reprirent de plus belle parmi les Longues-Queues.
«Je suis bien aise que Siribeddi ait enfin vaincu sa timidité, dit Mme Mahala à M. Jumbo, et je suis encore plus contente qu’il se soit lié avec le jeune Yousouh; j’ai toujours eu beaucoup d’affection pour sa mère, qui est bien une des personnes les plus charmantes que je connaisse.
— Yousouh me fait l’effet de ressembler à sa maman, répondit M. Jumbo, c’est un enfant très bien élevé et dont l’intimité ne peut que profiter à notre fils; si c’était ce petit Syamor, ce serait autre chose; Syamor a une mauvaise nature, son maître me le disait dernièrement, on a beau le corriger, il est si récalcitrant que c’est à se demander si on pourra jamais en faire quelque chose.
— Que c’est difficile d’élever ses enfants! s’écria Mme Mahala, on voudrait toujours les garder auprès de soi pour les façonner à sa guise, et en même temps il faudrait avoir le courage de s’en séparer, car ils ne sont pas faits pour vivre seuls, et le contact d’autres enfants leur est indispensable.»
Le retour de Siribeddi interrompit cette conversation.
«Oh! maman, s’écria-t-il en venant se réfugier auprès d’elle, écoute! Qu’entend-on? Serait-ce le cri de ce terrible animal que tu appelles un tigre? J’en tremble de tous mes membres.»
Mme Mahala dressa l’oreille pour mieux entendre.
«Oh! le peureux! s’écria-t-elle, ce sont les aboiements des élans qu’il prend pour des rugissements de tigres! Ne crains rien, mon chéri, les élans sont des créatures inoffensives et douces qui n’ont aucune ressemblance avec les tigres; nous sommes leurs alliés.
— Ah! dit Siribeddi tout à fait rassuré.
— D’ailleurs, ajouta son papa, tant que le Grand-Chef ne nous dit rien, tu peux être tranquille; tiens, les voilà qui approchent. Est-il possible devoir des animaux plus gracieux et plus aimables!»
Le chef en tête comme toujours, la bande d’élans débouchait à la lisière de la forêt, sautant, bondissant avec une agilité de jeune cabri et une grâce inouïe Les pauvres bêtes, visiblement altérées, ne firent qu’un bond jusqu’à la rivière; là, sans s’inquiéter du voisinage des éléphants, elles étanchèrent leur soif et se baignèrent. La tribu des Longues-Queues ne semblait pas s’apercevoir de leur présence; comme l’avait dit Mme Mahala, leur race était incapable d’aucun mauvais dessein à l’égard des familles éléphantines. Ces élans, très communs dans l’île de Ceylan, n’abandonnent leurs paisibles retraites que pour venir boire.
Siribeddi, qui les voyait pour la première fois, ne les quittait pas des yeux.
«Qu’ils sont jolis! dit-il à sa mère, je voudrais leur ressembler. Oh! maman, il y en a un tout blanc.»
En effet, un des membres de la bande était albinos; le cas n’est pas très rare, paraît-il, parmi eux. Si le petit Siribeddi avait été tout près de cet individu, il eût pu voir ses yeux roses et sans cils, comme le sont les yeux des albinos à quelque race qu’ils appartiennent. Celui-ci était d’une blancheur éblouissante qui contrastait avec la couleur fauve de ses camarades.
Les élans ne firent qu’une courte station à la rivière; bientôt leur chef les invita à le suivre dans l’intérieur de la forêt, et les éléphants se retrouvèrent seuls.
Le temps passe vite lorsqu’on s’amuse, l’heure du retour à la clairière arriva plus tôt que chacun ne l’eût souhaité. On sortit de l’eau à regret et on procéda à une petite opération qui intrigua Siribeddi au dernier point. Chacun, grands et petits, se roulait dans la vase humide puis dans la terre poussiéreuse des bords de l’eau.
«A quoi bon nous être si bien lavés, si c’est pour nous salir ensuite tout exprès?» demanda Siribeddi, qui ne manquait pas de coquetterie.
Sa maman lui expliqua que cette singulière façon d’agir avait sa raison d’être, les éléphants ne font rien sans motif: s’ils se vautrent ainsi dans la vase, c’est non seulement parce que la chaleur du jour leur est plus supportable sous cette enveloppe de vase desséchée, mais encore parce que les moustiques ont moins de prise sur eux; or la chaleur et les moustiques sont leurs plus grands persécuteurs dans la jungle.
Siribeddi était curieux, — ses congénères le sont tous. —La réponse de sa mère le satisfit. Il fit comme ses voisins, il se roula dans la vase et sur la terre, cette terre rougeâtre de Ceylan qui ne contribue pas peu à donner à l’éléphant de ce pays la teinte indéfinissable, d’un brun tirant sur le rouge, qu’ont tous les éléphants sauvages.
La nuit touchait à sa fin: déjà les chauves-souris, qui avaient tournoyé autour de la rivière depuis l’arrivée des éléphants, avaient regagné leurs obscures demeures dans des troncs d’arbres; l’aube commençait à blanchir l’azur foncé du ciel; le Grand-Chef donna le signal du départ. Après avoir tant joué, s’être donné tant de mouvement, on se sentait un peu las: les papas et les mamans avaient placé chacun leur enfant entre eux. Chaque couple se mettant épaule contre épaule, les petits étaient soulevés de terre et portés ainsi jusqu’au lieu du campement. Les plus jeunes, comme Siribeddi, s’étendaient tout simplement sur les défenses de leur papa. Quant au Patriarche, qui se faisait vieux et ne marchait plus qu’avec difficulté, il était soutenu par deux des Anciens, qui considéraient ce devoir sacré comme un bonheur, car les éléphants ont le plus grand respect pour la vieillesse.
«Quand tu seras très âgé et que cela te fatiguera de marcher, dit Siribeddi à son papa, ce sera moi qui te porterai à mon tour.»