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AVANT-PROPOS

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Dans un autre livre, Comment les Belges résistent à la domination allemande 1, j'ai essayé de montrer combien la mentalité allemande diffère de la nôtre: à la terreur que l'Allemand prétend inspirer, le Belge répond par le calme le plus profond—et le plus agaçant aussi—et par un humour ingénu.

* [ Chez Payot, à Paris et à Lausanne.]

Le présent ouvrage a pour objet de mettre en lumière l'une des modalités de cette résistance: la publication et la distribution clandestines de journaux, brochures, livres, cartes illustrées, etc.

Alors que le livre précédent était basé sur des documents venant d'outre-Rhin, ou du moins revêtus de l'estampille officielle de la censure allemande, celui-ci n'utilise guère que des écrits non censurés. Le lecteur appréciera ainsi le contraste entre les deux genres de littérature.

Jusqu'en août 1915, j'ai pu collaborer à la presse prohibée. Depuis que je me suis évadé de mon pays, j'ai eu à ma disposition la plupart des publications clandestines paraissant en Belgique. Pourtant j'ai dû parfois me contenter de copier les articles qui sont reproduits dans les journaux belges paraissant en Hollande.

Tout journal publie deux sortes d'articles: ceux qui sont écrits spécialement pour ses lecteurs, et ceux qui sont découpés dans d'autres journaux ou revues. La presse clandestine belge est rédigée presque uniquement par des personnes de bonne volonté, et non par des journalistes professionnels, que leur style ferait trop facilement reconnaître. Les articles dont la forme est la meilleure sont donc, on le comprend sans peine, ceux qui sont empruntés aux publications étrangères. Mais ceux-ci, nous les supposons connus; c'est pourquoi on ne trouvera dans ce livre presque rien de La Soupe ni de la Revue hebdomadaire de la Presse française, qui sont les plus considérables de nos journaux défendus, mais qui ne donnent guère que des réimpressions ou des traductions.

Nous copions presque toujours les articles en entier, sans coupures. Nous avons vu trop clairement, par le parti que les Allemands tirent des amputations de documents, combien ce procédé est malhonnête. Si la pièce est vraiment trop longue et renferme des parties sans aucun intérêt pour nous, nous indiquons où ont été faites les coupures.

Il a fallu faire un choix entre les articles. Nous ne reprenons que ceux qui montrent le mieux l'opposition entre la mentalité belge et la mentalité allemande.

Le texte écrit par l'auteur est aussi réduit que possible; il n'est là que pour aider le lecteur à apprécier pleinement l'action de la presse clandestine; il fallait pour cela indiquer l'état d'esprit du Belge avant la publication des articles et l'influence qu'ils ont eue sur sa mentalité.

Afin d'éviter les redites, je ne reproduis pas en général dans ce livre-ci les affiches, proclamations, articles, photographies, etc., déjà donnés dans Comment les Belges résistent à la domination allemande.

Les écrits prohibés ne sont qu'un épisode presque insignifiant dans la lutte de chaque jour que les Belges de Belgique ont à soutenir contre les exigences de plus en plus âpres et de plus en plus injustifiées du pouvoir occupant. Mais mieux qu'aucun autre mode d'activité, la presse clandestine permet à l'étranger de saisir sur le vif l'incompressible énergie et la persistante bonne humeur d'un peuple qui refuse de se laisser écraser.

J. M.

Antibes (Villa Thuret), janvier 1917.


La Presse Clandestine dans la Belgique Occupée

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