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Il est né chez un pauvre moujik un fils; le moujik s’en réjouit, il va chez son voisin pour le prier d’être parrain. Le voisin s’y refuse: on n’aime pas aller chez un pauvre diable comme parrain. Il va, le pauvre moujik, chez un autre, et l’autre refuse aussi.

Il a fait le tour du village, mais personne ne veut accepter d’être parrain. Le moujik va dans un autre village; il rencontre sur la route un passant.

Le passant s’arrêta.

— Bonjour, dit le moujik, où Dieu te porte-t-il?… Dieu, répond le moujik, m’a donné un enfant, pour le soigner dans son enfance: lui consolera ma vieillesse et priera pour mon âme après ma mort. À cause de ma pauvreté, personne de notre village n’a voulu accepter d’être parrain. Je vais chercher un parrain.

Et le passant dit:

— Prends-moi pour parrain.

Le moujik se réjouit, remercia le passant et dit:

— Qui faut-il maintenant prendre pour marraine?…

— …Et pour marraine, dit le passant, appelle la fille du marchand. Va dans la ville: sur la place il y a une maison avec des magasins; à l’entrée de la maison, demande au marchand de laisser venir sa fille comme marraine.

Le moujik hésitait.

— Comment, dit-il, mon compère, demander cela à un marchand, à un riche? Il ne voudra pas; il ne laissera pas venir sa fille.

— Ce n’est pas ton affaire. Va et demande. Demain matin, tiens-toi prêt: je viendrai pour le baptême.

Le pauvre moujik s’en retourna à la maison, attela, et se rendit à la ville chez le marchand. Il laissa le cheval dans la cour. Le marchand vint lui-même au-devant de lui:

— Que veux-tu? Dit-il.

— Mais voilà, monsieur le marchand! Dieu m’a donné un enfant pour le soigner dans son enfance: lui consolera ma vieillesse et priera pour mon âme après ma mort. Sois bon, laisse ta fille venir comme marraine.

— Et quand le baptême?

— Demain matin.

— C’est bien. Va avec Dieu. Demain, à la messe du matin, elle viendra. Le lendemain, la marraine arriva, le parrain arriva aussi, et on baptisa l’enfant.

Aussitôt que le baptême fut terminé, le parrain sortit, sans qu’on eût pu savoir qui il était. Et depuis, on ne le revit plus.

À la recherche du bonheur (L'édition intégrale de 7 contes)

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